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NADJA d'André Breton (analyse détaillée)

Publié le 21/10/2018

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NADJA. Récit d'André Breton (1896-1966), publié à Paris chez Gallimard en 1928. Breton a remanié l'ouvrage pour une réédition effectuée en 1963 qui sert désormais de référence. Des extraits de Nadja avaient été auparavant publiés dans Commerce à l'automne 1927 et dans la Révolution surréaliste en mars 1928.

Nadja est le récit d'une aventure réellement vécue par Breton. Celui-ci a rencontré une jeune femme ainsi prénommée en octobre 1926 et a cessé de la voir en février 1927. L'ouvrage a été rédigé entre août et décembre 1927. Le poète traverse alors une période de crise morale liée tant à la triste issue de son aventure - Nadja, qui a sombré dans la folie, a été internée et Breton se sent vraisemblablement quelque peu coupable - qu'aux tensions intervenues au sein du groupe surréaliste et entre ce dernier et le parti communiste : le Second Manifeste du surréalisme (voir *Manifestes du surréalisme) témoignera, en 1930, de ces difficultés. Dès la fin de 1928, Nadja se révèle un immense succès.

Le livre commence par une interrogation fondamentale : « Qui suis-je ? » Vient alors un long préambule qui, avant la relation de l’aventure avec Nadja, propose un type d’investigation singulier pour tenter de répondre à la question posée. Il ne s’agit pas, pour Breton, de se livrer à l’introspection mais de chercher à cerner son identité à travers de « menus faits » de la vie, des coïncidences le plus souvent. Bien que de prime abord insignifiants, les faits retenus « présentent chaque fois toutes les apparences d‘un signal », c’est-à-dire qu’ils sont porteurs d’un mystère bouleversant pour le poète. La rencontre avec Nadja, qui forme la partie centrale de l’ouvrage, apparaît comme le produit d’un de ces jeux du hasard qui recèlent une nécessité enfouie. Nadja, une jeune femme que la misère conduit souvent à se prostituer, est un « génie libre », une « créature toujours inspirée et inspirante ». Elle apparaît comme une sorte de figure mythique douée d’étranges pouvoirs, mais Breton ne répond cependant pas à la passion qu'elle lui porte. La jeune femme perd bientôt la raison puis est internée dans un asile. Le poète ne la reverra pas. Le récit se clôt par un Épilogue adressé à une femme passionnément aimée : l’histoire avec Nadja aura été comme l’annonce prémonitoire de cette nouvelle rencontre.

L’ouvrage contient quarante-huit photographies de Jacques Boiffard ( 1902-1961 ), dont quarante-quatre dans la première édition, représentant des lieux, des personnes ou des objets apparaissant dans le récit Un bref extrait du texte sert de légende à ces illustrations. L’Avant-dire daté de Noël 1962 explique : « L’abondante illustration photographique a pour objet d’éliminer toute description - celle-ci frappée d’inanité dans le Manifeste du surréalisme. »

Nadja n'est pas vraiment un roman, et l'hostilité à l'égard de ce genre littéraire est manifeste dès le début du

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