NORMANCE de Louis-Ferdinand Céline (Résumé et analyse)

NORMANCE. Publié en 1954, ce roman de l’écrivain français Louis-Ferdinand Céline (pseud. de L.-F. Destouches, 1894-1961) est le second volume d’un ensemble intitulé Féerie pour une autre fois. Le lien entre les deux parties de l’ouvrage n’est pas tel qu’on ne puisse, et même qu’on ne gagne, à les dissocier. Normance a en effet beaucoup d’unité. C’est la peinture d’un bombardement, faite par un visionnaire. Bien que Céline se veuille chroniqueur, il ne faut pas s’attendre à une description exacte, minutieuse et modeste des événements auxquels il a assisté. Son tempérament ne pouvait se plier à cette forme de réalisme. Dans ce livre comme dans les suivants - D'un château L'autre et Nord, où il a narré quelques péripéties de son odyssée à travers l’Allemagne démantelée de l’hiver 44-45 -, il s’est attaché à exprimer ce qui était à ses yeux infiniment plus digne que la stricte réalité objective de retenir l’attention, à savoir l’impression que cause cette réalité. En un mot, il ne cherchait pas à constater, mais à rendre. Chroniqueur, oui, mais artiste et non historien. Comme le tremblement de terre ou l’incendie, le bombardement est un phénomène hallucinant. Ce caractère hallucinant du phénomène, Céline, allant à l’essentiel, s’était fixé pour objectif de le mettre en valeur. Il a magnifiquement atteint