Devoir de Philosophie

Nous sommes responsables de l'erreur de R. DESCARTES

Publié le 08/01/2020

Extrait du document

erreur

En suite de quoi, me regardant de plus près, et considérant quelles sont mes erreurs (lesquelles seules témoignent en moi qu’il y a de l’imperfection), je trouve qu’elles dépendent du concours de deux causes, à savoir de la puissance de connaître qui est en moi, et de la puissance d’élire, ou bien de mon libre arbitre : c’est-à-dire de mon entendement, et ensemble de ma volonté. Car par l’entendement seul je n’assure ni ne nie aucune chose, mais je conçois seulement les idées des choses, que je puis assurer ou nier. Or, en le considérant ainsi précisément, on peut dire qu’il ne se trouve jamais en lui aucune erreur, pourvu qu’on prenne le mot erreur en sa propre signification (...). Je ne puis pas aussi me plaindre que Dieu ne m’a donné un libre arbitre, ou une volonté assez ample et parfaite, puisqu’on effet je l’expérimente si vague et si étendue, qu’elle n’est renfermée dans aucune borne. Et ce qui me semble bien remarquable en cet endroit est que, de toutes les autres choses qui sont en moi, il n’y en a aucune si parfaite et si étendue, que je ne reconnaisse bien qu’elle pourrait être encore plus grande et plus parfaite. Car, par exemple, si je considère la faculté de concevoir qui est en moi, je trouve qu’elle est d’une fort petite étendue et grandement limitée, et tout ensemble je me représente l’idée d’une autre faculté beaucoup plus ample, et même infinie ; et de cela seul que je puis me représenter son idée, je connais sans difficulté qu’elle appartient à la nature de Dieu. En même façon, si j’examine la mémoire ou l’imagination, ou quelque autre puissance, je n’en trouve aucune qui ne soit en moi très petite et bornée, et qui en Dieu ne soit immense et infinie. Il n’y a que la seule volonté que j’expérimente en moi être si grande que je ne conçois point l’idée d’aucune autre plus ample et plus étendue : en sorte que c’est elle principalement qui me fait connaître que je porte l’image et la ressemblance de Dieu. Car encore qu’elle soit incomparablement plus grande dans Dieu que dans moi, soit à raison de la connaissance et de la puissance qui, s’y trouvant jointes, la rendent plus ferme et plus efficace, soit à raison de l’objet, d’autant qu’elle se porte et s’étend infiniment à plus de choses, elle ne me semble pas toutefois plus grande si je la considère formellement et précisément en elle-même. Car elle consiste seulement en ce que nous pouvons faire une chose ou ne la faire pas (c’est-à-dire affirmer ou nier, poursuivre ou fuir) ; ou plutôt seulement en

Si la vérité tient à l'évidence des idées ou à la rigueur de l'ordre par lequel nous les enchaînons fcf. textes 9 et 10), d'où vient que nous nous trompons ? Est-ce par simple manque de méthode ? Et suffit-il de connaître le vrai pour y acquiescer ? Nul, alors, ne se tromperait volontairement... Il faut pourtant, nous enseigne Descartes, considérer que nous sommes responsables de nos erreurs.

1. Rappelons que les sophistes étaient, dans la Grèce du Ve siècle av. J.-C., des professionnels du discours qui enseignaient aux jeunes gens l'art d'user de ce discours pour convaincre, sans égard pour sa vérité ou sa fausseté. Depuis la critique que Platon leur adressa, le mot « sophisme » est devenu synonyme d'argument fallacieux.

erreur

« En suite de quoi, me regardant de plus près, et considérant quelles sont mes erreurs (lesquelles seules témoignent en moi qu'il y a de l'imperfection), je trouve qu'elles dépendent du concours de deux causes, à savoir de la puissance de connaître qui est en moi, et de la puissance d'élire, ou bien de mon libre arbitre: c'est-à-dire de mon entendement, et ensemble de ma volonté.

Car par l'entendement seul je n'assure ni ne nie aucune chose, mais je conçois seulement les idées des choses, que je puis assurer ou nier.

Or, en le considérant ainsi précisément, on peut dire qu'il ne se trouve jamais en lui aucune erreur, pourvu qu'on prenne le mot erreur en sa propre signification ( ...

).Je ne puis pas aussi me plaindre que Dieu ne m'a donné un libre arbitre, ou une volonté assez ample et parfaite, puis­ qu'en effet je l'expérimente si vague et si étendue, qu'elle n'est renfermée dans aucune borne.

Et ce qui me semble bien remar­ quable en cet endroit est que, de toutes les autres choses qui sont en moi, il n'y en a aucune si parfaite et si étendue, que je ne reconnaisse bien qu'elle pourrait être encore plus grande et plus parfaite.

Car, par exemple, si je considère la faculté de concevoir qui est en moi, je trouve qu'elle est d'une fort petite étendue et grandement limitée, et tout ensemble je me repré­ sente l'idée d'une autre faculté beaucoup plus ample, et même infinie ; et de cela seul que je puis me représenter son idée, je connais sans difficulté qu'elle appartient à la nature de Dieu.

En même façon, si j'examine la mémoire ou l'imagination, ou quelque autre puissance, je n'en trouve aucune qui ne soit en moi très petite et bornée, et qui en Dieu ne soit immense et infinie.

Il n'y a que la seule volonté que j'expérimente en moi être si grande que je ne conçois point l'idée d'aucune autre plus ample et plus étendue: en sorte que c'est elle principalement qui me fait connaître que je porte l'image et la ressemblance de Dieu.

Car encore qu'elle soit incomparablement plus grande dans Dieu que dans moi, soit à raison de la connaissance et de la puissance qui, s'y trouvant jointes, la rendent plus ferme et plus efficace, soit à raison de l'objet, d'autant qu'elle se porte et s'étend infiniment à plus de choses, elle ne me semble pas toutefois plus grande si je la considère formellement et préci­ sément en elle-même.

Car elle consiste seulement en ce que nous pouvons faire une chose ou ne la faire pas (c'est-à-dire affirmer ou nier, poursuivre ou fuir) ; ou plutôt seulement en. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles