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NOUVEL ESPRIT SCIENTIFIQUE (Le) de Gaston Bachelard (résumé)

Publié le 16/11/2018

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NOUVEL ESPRIT SCIENTIFIQUE (Le) Gaston Bachelard. Essai, 1934.

 

Description de la pensée scientifique moderne, ce livre devient au fil des pages un véritable nouveau discours de la méthode. Étudiant dans un premier temps la naissance de la géométrie non euclidienne (Lobatchewsky), de la mécanique non newtonienne (Einstein), de la physique non max-wellienne (Bohr, Heisenberg), ainsi que les problèmes que posent les notions de matière et rayonnement, ondes et corpuscules, déterminisme et indéter-minisme, Bachelard montre que la science contemporaine nous invite à récuser toute démarche unitaire de la pensée et nous amène logiquement à reconsidérer la méthode cartésienne

 

de l’appréhension du réel et la définition du sujet connaissant qu’elle impliquait. Pour Bachelard, contrairement à la méthode «réductive» adoptée par Descartes, la méthode est «inductive». Au processus de simplification du complexe, elle substitue une étude de la complexité du réel sous la simplicité de ses apparences. Tout choix expérimental opéré face à un objet donné doit forcément tenir compte de la nature essentiellement ambiguë de celui-ci et de son interaction constante avec le milieu environnant.

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« Bachelard: Le Nouvel Esprit Scientifique DESSEIN ET DÉMARCHE C'est le nouvel esprit scientifique, apparu au début du xxe siècle (1905) et caractérisé par La mise à distance desnatures simples et absolues de Descartes, qui forme l'objet du livre, attaché à la complexité essentielle des notions.Bachelard a pour dessein de souligner la nouveauté essentielle de la pensée scientifique contemporaine.Progressivement, Bachelard dégage l'idée d'une épistémologie non cartésienne.

Le chapitre I se place à la naissancede la géométrie non euclidienne et montre qu'un jeu dialectique fonde le non-euclidisme: le rationalisme s'ouvre etécarte toute idée de simplicité.

Le chapitre II s'attache aux doctrines relativistes (Einstein), où toutes les notions(position, simultanéité, etc.) sont saisies dans leur complexité.

Le chapitre III souligne que l'énergie s'associe à lamatière, dans un échange structural perpétuel.

Le chapitre IV s'attache à la synthèse de l'onde et du corpuscule etLe chapitre V aux relations d'incertitude d'Heisenberg.

Ainsi tout l'ensemble converge vers le chapitre VI,L'épistémologie non cartésienne.

C'est l'idéal de complexité de La science moderne que Bachelard veut mettre enévidence, à travers différents domaines scientifiques qui ont fondé La science de notre temps. ANALYSE DE L'OEUVRE A) Introduction : « La complexité essentielle de la philosophie scientifique » Point de départ de Bachelard : la base dualistique de toute philosophie scientifique, car l'activité de la science estduelle: « si elle expérimente, il faut raisonner; si elle raisonne, il faut expérimenter » (Le Nouvel Esprit scientifique,PUF, p.

3).C'est l'épistémologie non cartésienne qui se dessine ici : l'activité scientifique, duelle, se réalise toujours, du moinsdans la science actuelle (l'ouvrage est écrit en 1934), à travers une lecture complexe du réel, et non point à traversdes natures simples. B) Chapitre premier: « Les dilemmes de la philosophie géométrique » Ce chapitre, qui sert de modèle à Bachelard, met en évidence la démarche dialectique de la science.Il souligne la révolution intervenue au début du XIXe siècle, et d'abord en mathématiques: ce sont les fonctions, etnon plus les objets mathématiques, qui vont constituer le véritable pôle d'intérêt: ainsi dans la géométrie deLobatchevski, homme de science russe (1792-1856), c'est au rôle des droites dans le plan et non plus à leur nature,leur constitution, que le mathématicien s'intéresse.

Cette révolution a pour résultat de donner une plus grandeliberté à la pensée scientifique.

Lobatchevski découvre la géométrie non euclidienne et rejette le postulat desparallèles.

C'est en 1855 qu'il publie la Pangéométrie, qui a pour caractéristique d'ouvrir ta raison et de répudier lasimplicité.

Fournissant un tableau systématique de toutes les suppositions, cette pangéométrie met la géométrieeuclidienne à sa place, comme un cas particulier d'un ensemble (ibid., p.

27).

En somme, la pensée mathématiqueaspire à la généralisation. C) Chapitre II: « La mécanique non newtonienne » Bachelard prend ici en compte la théorie de la relativité d'Einstein, soulignant qu'elle est née de la mise en questiond'idées simples du système de Newton : « La Relativité attaquera [...] la primitivité de l'idée de simultanéité, commela géométrie de Lobatchevski a attaqué la primitivité de l'idée de parallélisme » (ibid., p.

43).La relativité dédouble et complexifie les notions simples, comme par exemple celle de masse, désormais trèscomplexe, car liée à la vitesse de la lumière.

Toutefois, il est toujours possible de déduire la mécanique newtoniennede la mécanique relativiste et de retrouver ainsi le simplifié.Au passage, Bachelard souligne le sens de l'effort mathématique en physique.

La mathématique est un puissant outilde généralisation inventive et de synthèse : avant l'ère mathématique, la pensée de la généralité naissait d'unemultitude d'expériences, elle est maintenant un programme à réaliser, contenu dans un unique symbolemathématique. D) Chapitre III: « Matière et rayonnement » Jusqu'au xixe siècle, matière et énergie sont distinctes au sein de la recherche scientifique et se présentent toutautant comme des doctrines de philosophie générale que comme des concepts scientifiques.Ici encore, c'est une complexification qui se dévoile dans la physique contemporaine, avec une association desnotions de matière et d'énergie rayonnée, au sein d'un échange structural (ibid., p.

69).

Ces échanges entre matièreet énergie sont bien mis en évidence dans le champ de la microphysique.

De cette association, Bachelard tire desconséquences métaphysiques importantes: il s'agit pour lui d'une dialectique ontologique, dans laquelle « l'atome estdevenir autant qu'être, il est mouvement autant que chose.

Il est l'élément du devenir-être schématisé dansl'espace-temps » (ibid., p.

68).Soulignant que cet échange entre énergie et matière remet en question une multitude d'idées simples, comme lechoc, la réaction, etc., Bachelard affirme qu'il faut résister aux données immédiates pour les reconstruire.

D'unemanière générale, il faut répudier le schématisme et en venir à l'idée d'une complexité essentielle.. »

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