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Nouvelle Justine (la) ou les Malheurs de la vertu

Publié le 11/03/2019

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Nouvelle Justine (la) ou les Malheurs de la vertu, suivie de 1'Histoire de Juliette, sa sœur, ou les Prospérités du vice, roman de Sade, publié en 1797. Il correspond à la troisième version de ce qui était à l'origine un conte de style voltairien, les Infortunes de la vertu, chargé d'illustrer l'immoralité de la société et de l'univers. Chaque vertu pratiquée par l'héroïne amenait une catastrophe et sa punition. Une seconde version, Justine ou les Malheurs de la vertu, plus développée et plus explicite dans les scènes sexuelles, parut en 1791. La Nouvelle Justine donne une ampleur nouvelle à cet argument et étale jusqu'à ses limites le ressassement des orgies. Le roman repose sur l'opposition de deux sœurs, la blonde et pieuse Justine et la brune et cynique Juliette. Toutes deux, élevées au couvent, sont jetées à la rue par la disparition de leurs parents. Justine traîne une existence de vertu misérable, elle tombe entre les mains de personnages dont la façade d'honorabilité sociale recouvre les pires perversions (clergé, aristocrates et parlementaires). Une attitude diamétralement opposée permet à Juliette, qui n'a pas de scrupule à se prostituer, de se tailler rapidement une place de reine dans le monde des courtisanes. Après s'être imposée à Paris et avoir fait un mariage honorable, elle entreprend un voyage triomphal dans la péninsule italienne dont elle rencontre les princes, en particulier le pape et le roi des Deux-Siciles. Le récit fait alterner les orgies les plus complexes et les plus sanglantes avec les débats philosophiques pour lesquels l'auteur n'hésite pas à emprunter à ses devanciers des Lumières. Il recopie (ou restitue de mémoire) des passages de Voltaire, d'Holbach ou Fréret. Les personnages répètent les principaux arguments en faveur de l'athéisme et de la relativité de toute morale. La fin du roman fait se rencontrer les deux sœurs et mourir Justine, foudroyée par l'orage : conclusion métaphysique qui marque l'ambiguïté d'une œuvre hésitant entre l'absence de Dieu et la foi en un « Être suprême en méchanceté ».

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