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« On a tant d'examens à passer avant l'âge de vingt-cinq ans que cela coupe la veine ». Expliquez cette phrase et dites si vous partagez le sentiment de Sainte-Beuve.

Publié le 15/09/2014

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beuve

Ce n'est pas davantage la généralité des contemporains de Sainte-Beuve qui mourut en 1869: durant cette première moitié du XIX siècle, l'école primaire elle-même n'était pas obliga­toire, et une petite minorité d'enfants affrontaient les épreuves du certificat d'études. Infime la minorité qui se présentait aux examens de l'enseignement supérieur. C'est ce monde très limité, principalement le monde de la littérature, avec lequel sa profession d'écrivain et de critique le mettait en rapport, que vise Sainte-Beuve.

Mais, depuis Sainte-Beuve, ce monde s'est bien étendu et peut-être un temps viendra bientôt où la généralité des jeunes gens devront subir des examens jusque vers vingt-cinq ans.

beuve

« Alors le " on ,, du texte que nous avons à apprécier pourra être admis sans restriction.

B.

Cela coupe la veine, est-il dit de cette succession d'exa­ mens.

Que faut-il entendre par là ? En quel sens devons-nous prendre le mot " veine » ? Non pas au sens vulgaire de "chance'" comme lorsqu'on parle de la veine d'un joueur.

Cette prétendue veine se réduit à une impression subjective, et serait-elle réelle ou objective, on ne voit pas comment elle pourrait être influencée par le fait de passer des examens.

Encore moins, inutile de le dire, au sens propre du mot qui, en physiologie, désigne une catégorie de vaisseaux sanguins ; ni même au sens analogique de la géologie, où l'on parle de veine de charbon ou de minerai de fer.

Mais il ne faut pas laisser tomber cette image.

On dit en effet d'un auteur ou d'un artiste qu'ils ont trouvé une bonne veine et qu'ils l'exploitent avec bonheur, lorsqu'ils ont réussi une série d'œuvres se rapportant au même objet ou de même inspiration.

Qu'un étudiant tombe sur une de ces veines, la préparation des examens l'empêchera de la suivre.

Enfin, chez les hommes de lettres, " veine " pris absolu­ ment désigne la veine poétique, l'inspiration grâce à laquelle on peut facilement faire de beaux vers.

C'est sans doute en ce sens que Sainte-Beuve employait le mot.

Mais on peut l'en­ tendre aussi de toute œuvre dans laquelle l'inspiration ou même les facultés inventives jouent un rôle prépondérant.

Est-il vrai que les examens coupent la veine ainsi com­ prise? Détournent-ils de faire œuvre personnelle, originale, s'opposent-ils à l'éclosion des génies? Il.

- EXAMEN DE LA PENSEE Pour faire à ces questions une réponse capable de satis­ faire la généralité des esprits et se prononcer catégoriquement sur la valeur du sentiment de Sainte-Beuve, il faudrait recourir à des processus expérimentaux, alors que nous devons nous contenter de réfléchir sur de,s données empiriques.

A.

Impossibilité d'un contrôle scientifique.

- Pour déter­ miner l'influence des examens sur ce que Sainte-Beuve appelle "la veine"• il faudrait sélectionner deux groupes de sujets possédant au départ des aptitudes identiques, la même " veine '" et dont les uns seraient soumis à toute la série des examens. »

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