Devoir de Philosophie

Otton Ier le Grand par Karl Ferdinand Werner Directeur de l'Institut Historique Allemand, Paris Quand Otton, fils d'Henri Ier, naquit, le 23 novembre 912, son père était dux, non pas roi.

Publié le 05/04/2015

Extrait du document

Otton Ier le Grand par Karl Ferdinand Werner Directeur de l'Institut Historique Allemand, Paris Quand Otton, fils d'Henri Ier, naquit, le 23 novembre 912, son père était dux, non pas roi. Quand Otton mourut le 7 mai 973, il était empereur et laissait un fils qui avait déjà été fait empereur du vivant de son père. Cet exemple d'ascension dynastique dans l'espace d'une vie d'homme se retrouve chez Charlemagne. On peut même pousser plus loin la comparaison entre les deux souverains : leurs succès n'auraient pu être sans les bases posées par leurs pères, Pépin III et Henri Ier. Henri avait su, en partant du royaume franc-oriental menacé par la dissolution, créer un État agrandi dans lequel les ducs des anciens petits royaumes carolingiens (regna) de Bavière, d'Alémanie, de Franconie et de Lorraine respectaient, à des degrés divers, l'autorité royale. Grâce aux succès obtenus contre les Danois et les Hongrois et à la politique habile observée vis-à-vis de la France et de la Bourgogne, il avait acquis une position remarquable. Enfin, dès 929, le droit de succession en Saxe et dans le royaume fut réservé à un seul de ses fils, Otton, remplaçant la division du pouvoir observée jusque-là, et le père, vers la fin de sa vie, renforça encore ce règlement. Mais à la mort d'Henri Ier, le 2 juillet 936, on put se rendre compte de la précarité de la nouvelle situation. Le frère cadet d'Otton, Henri, fit savoir que, contrairement à Otton, il était fils de roi et non pas de duc et, soutenu par la veuve du roi, Mathilde, il se posa dès le début en prétendant qui pouvait être dangereux pour la royauté d'Otton en se ralliant tous les mécontents. A peine les revendications d'Henri avaient-elles été repoussées par le résultat d'une élection ayant abouti au couronnement d'Otton à Aix-la-Chapelle que Thangmar, frère aîné d'Otton par le premier mariage de leur père et qui n'en avait pas reçu la place qu'il espérait en Saxe, se dressa en adversaire et prit le jeune Henri sous son autorité. Il le confia bientôt au duc franc Eberhard qui était passé du côté des mécontents quand Otton lui avait fait sentir, à lui et à ses fidèles, la poigne de l'autorité royale. Les Bohémiens s'étaient affranchis impunément de la souveraineté franc-orientale aussitôt après la mort d'Henri. En Bavière, Eberhard, ayant succédé au duc Arnoul en 937, se refusait à tout serment d'allégeance lié à des obligations qu'Arnoul n'avait pas dû accepter. Une première expédition contre la Bavière échoua en 938. Tout cela démontre bien que le père d'Otton avait évité l'épreuve de force qui devait décider de la rivalité entre royaume et duché. Otton, lui, avait une très haute conception de ses devoirs et il voulait reconstituer la royauté dans tout son éclat. Les confédérés ne manquaient pas, au premier rang desquels se trouvaient les apparentés du roi Conrad Ier (911-918) et de son frère, le duc franc Eberhard, déjà cité. Contrairement à lui, les autres membres de la maison, le duc Hermann de Souabe et les puissants comtes Conrad " Kurzbold ", Udo et Héribert ainsi que leur parent, le comte rhénan Conrad le Rouge, qui se décida un peu plus tard, se rallièrent au roi, qui de son côté axait sa politique sur eux et leur faisait subir son influence. Ce furent les " Conradiens " aussi qui, après la mort prématurée de Thangmar, anéantirent l'alliance dangereuse entre Eberhard le Franc et Giselbert, le duc de Lorraine, par leur victoire à Andernach. Les deux conspirateurs y trouvèrent la mort. Otton laissa vacant le duché de Franconie, ce qui servit tout autant l'autorité royale que les Conradiens. En Lorraine, il prit plusieurs décisions quant à la succession au duché jusqu'à l'accorder finalement à Conrad le Rouge. Il octroya la Bavière au frère d'Arnoul, Berthold, qui lui était resté fidèl...

« par Karl Ferdinand Werner Directeur de l'Institut Historique Allemand, Paris. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles