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Peut-il etre légitime de recourir a la violence dans ses rapports a autrui ?

Publié le 07/12/2005

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    II - Le problème de la légitimité   Cependant, pour illégale que puisse être tenue la violence, est-elle pour autant toujours illégitime ? Alors que la légalité concerne le rapport entre notre actions et la loi, c'est-à-dire une question de fait : « mes actions sont-elles conformes à la loi ? », la légitimité interroge le bien fondé de la loi lui-même ; en cela, la question de la légitimité renvoie à une exigence morale, au problème de déterminer si la loi est juste ou non. Ainsi une dictature peut promulguer des lois (censure de la presse, etc.) qui n'en sont pas moins moralement injustes, donc illégitimes. Concernant le recours à la violence, l'enjeu est de savoir si, malgré son illégalité, celui-ci demeure légitime en certain cas. Voilà au moins ce que semble annoncer la notion de « légitime défense » ; en effet, il s'agit de cas où l'utilisation de la violence est manifestement cautionnée. Cependant, il semble que la nature de la violence change dans ces situations : en effet, la violence n'est plus ici active, mais seulement réactive : je me sers de la violence pour me défendre. De même, elle ne fait plus système : elle est la tentative spontanée de se dégager d'une contrainte ; de ce point de vue, elle ne cherche à contraindre qu'en vue de la cessation de la contrainte elle-même. Ainsi, d'une violence offensive, systématique et voulue, on passe à une violence défensive, spontanée et qui n'est pas voulue pour elle-même.

Le problème qui nous est posé concerne la légitimité de la violence dans nos rapports avec autrui ; en d’autres termes, la violence, condamnée par la loi, peut-elle trouver une justification, c’est-à-dire devenir juste en certains cas ? Il s’agit donc de déterminer si, d’un point de vue moral, la violence peut trouver une caution quelconque. Cela implique de nous interroger sur la nature de la violence et les modalités du recours à la force, plutôt qu’à la parole, dans nos rapports à autrui.

 

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