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Peut-on dire d'une oeuvre d'art qu'elle est vraie ?

Publié le 09/08/2014

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Selon Heidegger, au-delà de toute vérité sensible, idéelle ou psychologique, l'oeuvre d'art est vraie dans la mesure où elle est elle-même, c'est-à-dire qu'en elle se dévoile la vérité même de l'être. Dès lors, elle n'est plus vraie en tant qu'en elle « un étant quelconque est bien rendu «,ou qu'elle révèle l'idée. Elle n'est pas vraie non plus en tant qu'elle exprime l'artiste, puisque l'artiste est par rapport à elle quelque chose d'indifférent, un « passage pour sa naissance qui s'anéantit dans sa création «. L'oeuvre d'art est vraie non en tant qu'elle présente quelque chose de 

« elle sera ressemblante (cf.

les observations : « Les cou­ leurs de ce tableau sont vraies », ou, à propos d'un por­ trait,« On dirait qu'il va parler!»).

• Mais il est rare que l'art ne vise qu'à reproduire pure­ ment et simplement la réalité.

Et même lorsqu'il y pré­ tend, le peut-il vraiment ? L'hyperréalisme contemporain témoigne de cette impossibilité, bien plus, que cette tenta­ tive est un non-sens, toute perception de la réalité en étant une interprétation.

De manière générale, ainsi que l'a souligné P.

Francastel, une œuvre d'art n'est pas un double de la réalité, c'est un signe, c'est-à-dire un système de formes et de couleurs répondant à des conventions collectives (cf.

Peinture et société, coll.

idées/arts).

b) La critique platonicienne : l'art n'est qu'illusion • C'est dans la mesure où l'art se tourne vers la réalité sensible que, pour Platon, il ne saurait atteindre à la vérité non plus, par conséquent, qu'à la vraie beauté.

• Platon rattache en effet sans ambiguïté la beauté au Bien (cf.

Philèbe, 65 a : «Saisissons-le [Je Bien] sous trois Idées : beauté, proportion, vérité » ).

La beauté dénote ainsi la perfection, c'est-à-dire à la fois une « complé­ tude » et une autonomie (teleon kaï ikanon).

Elle appar­ tient donc au « réellement réel », à l'être vrai, au domaine du Même, c'est-à-dire au monde des Idées, à l'lntelligible.

• Dans ces conditions, il ne saurait y avoir de véritable beauté dans Je monde sensible, mais seulement un simu­ lacre de beauté, puisque le sensible n'est que le simulacre de l'intelligible.

Et l'artiste qui, contrairement au philoso­ phe, tourne son regard vers le sensible, et non vers les Idées, ne peut produire qu'un simulacre de simulacre.

De plus, l'artiste ne cherche pas à connaître son objet, se contentant de le représenter non tel qu'il est mais tel qu'il lui apparaît.

Ainsi l'art est-il «bien éloigné du vrai» (cf.

République, X, 597 e et suivant) et les artistes ne sont-ils que des illusionnistes (ibid., 602 c), notamment les pein­ tres et les poètes.

(Remarquons que si Platon s'intéresse tant à la musique, c'est précisément parce que celle-ci n'imite pas le sensible, mais révèle des idéalités, des rap­ ports mathématiques).. »

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