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Peut-On Dire Que Pascal Dans Les Pensées Propose Une Vision Tragique De La Condition Humaine ?

Publié le 22/10/2010

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pascal

 

Les Pensées est une apologie du christianisme qui demeure inachevée à cause de la mort de son auteur Pascal. Cette apologie a pour but de persuader des lecteurs de se convertir au christianisme, car sans lui, l’Homme semblerait perdu, victime de sa condition. Pouvons-nous dire cependant que Pascal  propose une vision tragique de la condition humaine ? Nous verrons dans une première partie que c’est en effet l’impression principale que Pascal donne, puis nous verrons cependant que Pascal n’est pas entièrement pessimiste quant à l’issue de cette condition.

 

D’après Pascal, l’Homme est naturellement miséreux. Il le doit à sa nature corrompue par le péché originel. C’est ce qu’il tente à démontrer dans les trois premières liasses « Vanité «, « Misère «, « Ennui «. Après lé péché originel, l’Homme perd sa première nature et est contraint à une nouvelle nature corrompue. L’Homme est victime des puissances trompeuses qui le détournent de la vérité. L’imagination et la coutume par exemple brouillent nos visions du vrai et du faux. Dans le fragment 116, Pascal explique que nous tenons nos certitudes plus souvent des coutumes et des habitudes que de la raison elle-même, il rajoute dans le fragment 117 que « la coutume est une seconde nature qui détruit la première «. Les autres maux qui touchent les Hommes sont les trois concupiscences : des obstacles naturels qui empêchent l’Homme d’accéder à Dieu. Ainsi, il est victime du désir des sens (caractéristique des Epicuriens), du désir de savoir et du désir de dominer. L’Homme, pour oublier le fait qu’il soit mortel, chassé du paradis, semble contraint à se réfugier dans le divertissement. Dans les fragments 123 et 124, Pascal nous dit que si l’Homme était vraiment heureux, il n’aurait pas besoin de se divertir, il y a recours pour ne pas penser à sa misère : il ne peut pas s’empêcher de vouloir être heureux. De plus, l’Homme est misérable  car il se croit supérieur et doué de raison, alors  que même l’imagination peut vaincre sa raison (dans le fragment 41 il dit « elle fait croire, douter, nier la raison «). Même avec la raison, l’Homme est incapable de faire des choix claires, elle ne l’aide pas à trouver la vérité : ainsi il explique dans le fragment 19 « si on est trop jeune on ne juge pas bien, trop vieil de même «. Enfin Pascal résume la condition de l’Homme à trois mots dans le fragment 22 : « Inconstance, Ennui, Inquiétude. «.

Malgré tout, même si la condition de l’Homme semble assez sombre, on ne peut pas encore parler de tragique. En effet, si celle-ci était tragique, alors l’Homme serait à jamais prisonnier de cette nature corrompue, condamné à l’ignorance et l’impossibilité d’accéder au paradis et à la félicité, sans qu’on ne puisse y faire quelque chose. Mais Pascal n’est pas si pessimiste. En effet l’Homme a un moyen de se détacher de cette nature d’Homme déchu. Sans revenir à la première nature cependant, il a la possibilité de se racheter et d’être sauvé. Au lieu de suivre l’ordre du corps (des sens) et l’ordre de l’esprit (la raison), l’Homme doit accéder à l’ordre du cœur, celui qui correspond à la foi Chrétienne. Pour Pascal, c’est l’ordre du cœur le plus fort, et c’est d’ailleurs celui-ci qu’il tentera de toucher en premier. C’est le cœur qui doit aider l’Homme à trouver la vérité De plus, la grandeur de l’Homme vient du faite qu’il sait qu’il est miséreux, comme dit dans le fragment 113 : «  Il est donc misérable puisqu’il l’est ; mais il est bien grand puisqu’il le connaît «. De plus, comme expliqué dans le fragment 108, l’Homme a bien connu la grandeur un jour, car sinon il ne pourrait pas se savoir misérable : on ne peut manquer que de quelque chose qu’on a connu. 

 

En conclusion, même si l’Homme est naturellement misérable et plein de contrariétés, on ne peut pas parler d’une condition tragique. En effet en rejoignant Dieu et la foi, il peut se racheter. De plus, l’Homme connaît aussi une part de grandeur, dans le faite même qu’il l’a connu avant et qu’il s’en rende compte.

 

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