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Peut-on juger les crimes contre l’humanité?

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Juger les crimes de guerre part de l'idée selon laquelle la guerre, quoique regrettable, doit respecter certaines règles. Sans le respect de ces règles, elle peut aboutir aux pires désastres, faire de l'homme un monstre qui ne connaît plus de limite dans l'ordre de la cruauté et de la destruction. Ce bon sentiment, malheureusement, cache des sentiments moins humanistes. En effet, il apparaît que les criminels de guerre sont toujours des vaincus, ou des membres d'un État ne jouant pas un rôle déterminant sur le plan international. Pouvoir, en toute justice, condamner les crimes de guerre, cela suppose la constitution d'un tribunal composé de toutes les nations. Cela suppose que chaque État admette la possibilité d'être lui-même accusé, un jour ou l'autre, d'avoir commis des crimes contre l'humanité. Cette hypothèse, pour l'instant, ne semble pas réalisable. Les États dominants n'étant pas prêts à accepter qu'ils ont eux aussi commis, ou qu'ils vont peut-être commettre, des actes belliqueux relevant du crime contre i l'humanité.

« On ne peut pas juger les crimes contre l'human ité - fl:t •H• Juger les crime s contre l'humanité supp ose une impartial ité tota le.

Or, ce sont les vainq ueur s, les pays les plus puissants, qui jugent les vaincus et les États ne jouant pas un rôle dét erm inant sur la scène internati onale.

Le tribunal des vainqueurs n'e st pas un tribu­ nal international L e procès de Nurem­ berg a ju gé l'Alle­ magne nazie, au travers des 24 dirigeants nazis accusés de crimes contre l'humanit é.

En revanche, aucun procès n'a été intenté contre les États­ Unis pour avoir utilisé à deux reprises la bombe atomique contre le Japon.

Or, des cen­ taines de milliers de civils trouvèrent la mort à Hiro­ shima et Nagasaki.

On peut en dire tout autant des exactions commises par les Américains au cours de la guerre du Vietnam .

Les grandes puis­ sances ne se jugent pas elles-mêmes P remièrement, tous les pays constituant la communauté mondiale ne sont pas membres des Nations Unies.

Deuxiè­ mement, certains pays « Peu importe qu'un conqué­ rant ou un chef de guerr l!! ait fait massacrer des mil­ liers ou même des millions d'inno cents pourvu que ce soit fait dans les règles.» Gaston Bouthoul, Traité de polémologie puissants peuvent aisé­ ment influencer les déci­ sions de l'ONU.

Ainsi, la France n'a pas fait l'ob­ jet d'un procès pour crime contre l'humanité, alors même qu'au cours de la guerre d'Algérie, elle a commis des actes rele­ vant de ce chef d'accu­ sation.

Le droit international est insuffisant L es crimes contre l'hu­ manité sont rarement commis sans la partici­ pation directe ou indi­ recte d'un État donné.

Or, ces crimes doivent être jugés par les tribu­ naux de ce même État.

Autrement dit, il revient au coupable de ré­ primer ses propres crimes.

Une telle situa­ tion ne favo rise pas l'im­ partialité.

On ne peut pas juger les crimes de guerre.

Les tribunaux sont toujours ceux des vainqueurs.

Pour cela, il faudrait une cour où siégeraient des juges représentant tous les pays, sans excep tion.

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