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Peut-on parler de tournants de l'histoire ?

Publié le 17/01/2022

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histoire
L'homme étant libre, l'histoire n'est pas qu'une simple répétition et peut changer son cours. A certains moments cruciaux (révolutions, guerres), l'histoire s'engage dans de nouvelles directions. On peut alors parler de tournants de l'histoire. Mais, l'histoire ne suit-elle pas une évolution nécessaire et linéaire vers le progrès ? Par exemple, pour Marx, l'histoire obéit un projet prédéfini: tout événement, même une révolution, s'inscrit dans une évolution nécessaire, le communisme.
Au sens figuré, celui qui nous intéresse ici, «tournant« signifie «moment où ce qui évolue change de direction «. Parler de « tournants « de l'histoire, c'est donc poser la question d'un sens de l'histoire, puisque la définition de «tournant« enveloppe l'idée de direction. Par ailleurs on nous demande si l'on peut et non si l'on doit parler de tournants de l'histoire : on pourra donc soit tenter de démontrer que l'histoire a ou n'a pas de sens, et, selon la conclusion adoptée, qu'elle connaît ou non des « tournants «; soit considérer que cette démonstration est impossible, et donc chercher à quelles conditions on peut parler sans contradiction logique de tournants de l'histoire, c'est-à-dire quelle (s) conception(s) de l'histoire implique le fait déparier de «tournants«.
 
  • I) On peut parler de tournants de l'histoire.
 
a) Le cours de l'histoire change. b) Les révolutions, les guerres, les crises sont des ruptures. c) L'histoire est l'oeuvre de la liberté humaine.
 
  • II) On ne peut pas parler de...
 
a) L'histoire suit son cours. b) L'histoire est linéaire et obéit à des lois. c) L'histoire ne change pas de sens.
.../...


histoire

« La dialectique de l'histoire et sa progression circulaire. Connexion externe et connexion interne. Le recours à la Providence permet toujours, certes, de « découvrir » après coup dans le chaos des événements unsens et une cohérence susceptibles d'en faire une histoire.

Mais, notait Hegel à propos de la doctrine chrétienne dela Providence, « son objet est la Fin ultime, en soi et pour soi absolument universelle.

La religion ne va pas plus loinque cette représentation générale et se contente de sa généralité » (La Raison dans l'Histoire, coll.

10-18, p.

66).De fait, le postulat d'une Providence ne me permet de poser qu'une connexion globale des événements, puisquecette connexion leur est extérieure.

Il ne me permet pas de comprendre l'enchaînement même des événements dansleurs connexions particulières.

Si bien que l'histoire continue de m'apparaître comme un chaos : la fin de l'histoire,c'est-à-dire le dessein de la Providence, m'est intelligible, non l'histoire elle-même dans son déroulement réel, ce quirevient encore à dire que d'une certaine manière l'histoire n'existe pas. L'histoire comme processus de réalisation de l'Esprit. Il convient donc, selon Hegel, de dépasser la Providence appréhendée commeconnexion externe et d'affirmer l'existence d'une connexion interne desévénements.

Car, en dernière analyse, observe Hegel, la foi en la Providence,« c'est la foi en ceci l'histoire est le produit de la raison éternelle et la raisona déterminé ses grandes révolutions » (id.).

C'est en soutenant cetteconnexion interne du processus historique et en tentant d'en dégager lalogique propre, la dialectique, que Hegel fonde véritablement l'histoire.

« Pourla première fois, observait Engels, la totalité du monde naturel, historique etspirituel est représentée comme un processus, c'est-à-dire comme comprisedans un mouvement, un changement, une transformation et undéveloppement incessants, et la tentative est faite de démontrer laconnexion interne dans ce mouvement et dans ce développement.

» L'histoire comme circularité. Cependant, en faisant de ce processus une manifestation du processus deréalisation de l'Universel, de l'Esprit, c'est-à-dire de « la marche graduelle parlaquelle il parvient à sa vérité et prend conscience de soi », Hegel admet quec'est cet Esprit qui mène l'homme et le monde.

Les hommes ne sont que lesinstruments et les moyens de cette réalisation.

Les hommes ne peuventvéritablement faire l'histoire, ils ne peuvent que la penser: si l'histoire a unsens, si son déroulement est intégralement intelligible, elle reste toutefoisbien pour eux un destin auquel ils ne peuvent échapper, et les « tournants » de l'histoire ne sont que les momentsd'un développement dialectique nécessaire qui les dépassent.

On peut se représenter ce mouvement interne de laréalité comme un cercle de cercles, les épicycles décrivant les moments apparents de rétrogradation du processushistorique. « [L'histoire] n'est que l'image et l'acte de la raison.» Hegel, La Raison dans l'histoire (1830). • Pour Hegel, l'histoire humaine est un processus rationnel dont il est possible de donner une vision systématique.Ainsi, chaque peuple exprime une étape du déploiement de l'Esprit du monde, dans un vaste mouvement qui va del'Est (Babylone, La Grèce antique) à l'Ouest (l'Europe moderne).

Ce processus est dialectique: de la rencontre et dela confrontation entre les cultures adviennent de nouvelles cultures qui dépassent les oppositions de l'époqueprécédente.

C'est un processus téléologique (c'est-à-dire orienté vers un but) qui mène, selon Hegel, à la prise deconscience de soi de l'Esprit du monde.• Le travail de l'historien-philosophe, c'est donc, pour Hegel, la saisie des processus rationnels à l'oeuvre dansl'histoire de l'humanité, en insérant tous les événements dans un processus censé être nécessaire et ordonné parune fin prédéterminée. Les révolutions véritables tournants de l'histoire? La matérialité essentielle du devenir historique. Je puis toutefois soutenir avec Hegel l'existence d'une connexion interne dans le processus que constitue l'histoiretout en refusant d'identifier ce processus à une réalisation de l'Esprit, en refusant en d'autres termes de saisir le réelcomme le résultat de cette réalisation.

C'est ce que fit Marx, qui écrivait : « Pour Hegel, le processus de la pensée,qu'il transforme même, sous le nom d'Idée, en un sujet indépendant, est le démiurge de la réalité, qui ne constitueplus que son apparence extérieure.

Pour moi, inversement, l'idéal n'est rien d'autre que le matériel traduit ettransposé dans la tête humaine.

» Les hommes font l'histoire tout en étant des produits de l'histoire.. »

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