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Peut-on penser par soi-même ?

Publié le 30/01/2004

Extrait du document

On touche ici le point sensible d'une pensée autonome : une libre pensée ne se contente pas de croire dès lors qu'elle a les moyens de savoir. [Il. Une pensée isolée n'est pas garante de vérité] On peut raisonnablement penser, cependant, qu'un esprit ne peut pas tout réinventer et ne peut pas ignorer tout ce qui se dit et tout ce qui se fait. Un homme qui voudrait penser par lui-même sans se soucier de ce que pensent les autres, serait peut-être un misanthrope qui fuirait toute communauté de pensée, toute démocratie, toute vie commune. En un mot, un homme qui serait réduit à végéter. Vouloir penser par soi-même est une juste exigence mais une libre pensée est moins une pensée isolée et vagabonde qu'une pensée maîtrisée, rationnelle et critique. Comment concevoir un quelconque progrès si chacun ne faisait confiance qu'à lui-même, au point de ne pas se soucier de la contribution d'autrui ? Finalement, n'observe-t-on pas derrière ce caprice d'un esprit qui se veut indépendant, un esprit hautain et suffisant qui se suffirait à lui-même ? Il y aurait confusion entre penser par soi-même et penser pour soi-même.Si l'esprit est suffisant, c'est probablement parce qu'il est sceptique, c'est-à-dire qu'il refuse de croire quoi que ce soit.

« nous ne pensions pas pour ainsi dire avec d’autres ? ».

Il veut dire par là que certes il faut penser seul mais tout en gardant la pensée ouverte pour communiquer avec d’autres.

L’homme devrait donc penser par lui -même mais aussi pour son temps.

La philosophie et l’ouverture d’esprit apparaitrait comme une libération.

De même les écrivains, les peintres, les musiciens réalisent bien souvent leurs œuvres à l’écart du monde.

Baudelaire décrit d’ailleurs l’artiste comme « un être solitaire, un albatros, exilée dans le monde au milieu des huées ».

Un homme seul une fois de plus.

On retrouve encore cette similitude ch ez les savants et bien d’autres.

De ces exemples on peut en déduire que dans tous les domaines, qu’ils soient littéraires, artistiques ou encore scientifiques, chacun d’entre nous est capable de penser par lui -même.

Il semblerait donc que l’homme est capab le de penser par lui -même, cela prouverait donc l’existence d’une pensée indépendante, autonome.

Mais on peut toujours se demander si nous sommes réellement capables de déterminer librement nos pensées ? Et quelle est l’influence de notre éducation, de ce que nous avons appris au cours du temps, de notre expérience sur notre pensée propre ? Nous avons vu que notre pensée possède les capacités propres à son autonomie, mais malgré cela notre pensée est aussi très influençable.

Mais les préceptes éducatifs, religieux, ou encore morals qui nous sont inculqués depuis notre enfance ont une réelle emprise sur notre esprit.

Tout d’abord, tout homme se construit avec une éducation transmise par les parents, la famille, la société, à l’école… Mais qu’ est-ce que l’é ducation ? Ce terme est défini par le dictionnaire comme étant « la façon d’assurer la formation et le développement d’un être humain ; les moyens pour y parvenir ».

« J’ai remarqué, il y a déjà des années, combien sont nombreuses les choses fausses que dè s mon plus jeune âge j’ai admises pour vraies et combien sont douteuses toues celles que j’ai édifiées sur elles » s’est exprimé Descartes.

Cette phrase définit particulièrement bien l’influence que l’éducation a sur notre pensée.

En effet si on apprend à un enfant que six multiplié par quatre fait vingt, il continuera dans ce sens en disant que six multiplié par cinq fait vingt -six car n’ayant pas de sens critique il tiendra cette affirmation pour vraie.

La faculté de penser par soi- même découle donc d’une faculté à exercer son esprit critique.

Mais cet exemple n’exclut pas que l’adulte est lui aussi influençable.

Dans les familles croyantes, l’éducation passe aussi par la religion.

Dans beaucoup de ces familles un enfant se verra baptisé seulement quelques mois après sa naissance sans qu’il l’ait choisi lui- même en raison de son âge.

Il se dira alors chrétien sans savoir réellement pourquoi, cette religion lui ayant été imposée.

On ne proteste que rarement contre quelque chose appris en bas âge.

Les préceptes appris pendant notre enfance sont considérés comme vrais jusqu’à ce qu’on ait la faculté de les juger.

En partant de la théorie de Locke selon laquelle la conscience ne serait au départ qu’un « tableau blanc », on peut admettre que certaines facultés de l’esprit se sont développées au contact de la vie.

L’appartenance à un milieu entraîne une passivité de l’esprit qui tend à nous faire adhérer aux idées de la majorité.

L’influence d’autrui sur la pensée d’un homme a été largement illustrée dans le domain e historique.

L’exemple le plus concret que l’on puisse donner est indubitablement celui du « Führer», le guide, Hitler.

Il créait un endiguement de l’opinion personnelle de ses concitoyens.

Se présentant comme un sauveur pour le peuple allemand, comme cel ui qui changerait la vie des citoyens, il utilisa la contrainte, la propagande, la persécution et transforma les hommes en bêtes.. »

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