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Peut-on penser sans langage ?

Publié le 02/07/2012

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Parler consiste un peu à JOuer à un jeu de code, une sorte de morse institué au niveau d'une nation, d'un peuple; la parole a beau être un acte strictement individuel, elle suppose nécessairement, pour qu'il y ait échange de sens, pour qu'il y ait communication, que le code utilisé par l'émetteur soit connu et même, dans bien des cas, reconnu par le récepteur, par celui qui a le devoir de « décrypter « le message ; on comprend ainsi que le langage puisse être souvent une barrière, un fossé entre les individus.

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« lui aurait cne tout à trac : « Parle ! Et je te baptise ! » Mais voilà : le langage est le Rubicon qu'aucun animal ne fran­ chira jamais.

Depuis l'Antiquité, presque tous les philosophes n'ont pas manqué de souligner que le langage était le critère de dis­ tinction absolu entre _l'homme et l'animal.

Ainsi, même si les animaux étaient doués d'intelligence, même s'ils étaient capables d'un raisonnement, aussi primaire fût-il, du moins leur manquerait­ il toujours cette faculté, sans laquelle l'intelligence n'est rien : le langage.

LE LANGAGE ANIMAL Pourtant cette position philosophique soutenue par Descar­ tes lui-même, semble aujoud'hui battue en brèche par de bons esprits scientifiques.

On accordait déjà à certaines espèces animales, comme les fourmis ou les termites, la capacité de vivre en société ; mais, depuis les travaux du célèbre zoologiste Karl von Frisch (1 ), on peut se demander si les abeilles ne possèdent pas, en réalité, comme un embryon de langage : ses expériences ont en effet montré qu'une abeille ayant repéré une fleur à butiner, (1) Prix Nobel de médectne, 1973.

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