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Pierre de Ronsard par Pierre Emmanuel Presque oublié pendant deux siècles, réhabilité

Publié le 05/04/2015

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Pierre de Ronsard par Pierre Emmanuel Presque oublié pendant deux siècles, réhabilité fort timidement par Sainte-Beuve, et devenu, comme le dit avec mépris Gobineau, " pour ainsi dire l'Homère des Romantiques ", Ronsard est aujourd'hui communément regardé comme notre plus grand poète avec Hugo. Il se taille la part du lion dans les manuels et les anthologies : mais, trop lu peut-être à l'école, il l'est trop peu des amateurs de poésie. Son oeuvre est une puissante forêt où l'on ne s'aventure que par chemins rebattus, cueillant parfois sur leurs bords quelques fleurettes : en dehors d'eux, elle demeure impénétrable, par son étouffante exubérance que notre goût ne s'attarde guère à débrouiller. Peu d'admirations me paraissent plus conventionnelles que celle dont Ronsard est l'objet. Sa vie même est fixée par la convention, des Amours de Cassandre aux Sonnets pour Hélène, en passant par Marie, Genèvre et Isabeau. Dans l'escalier du château de la Possonnière en Vendômois, où il naît le 11 septembre 1524, se lit la devise Voluptati et gratiis, qu'aucun biographe ne manque de mettre en exergue de la vie de Ronsard. Nous a-t-on ressassé la légende de ce Ronsard épicurien, sempiternellement amoureux, et dont les billets doux constitueraient le plus clair - et le plus intéressant - de son oeuvre ? Ce Ronsard imaginaire, qui nous faisait rêver adolescents, a vieilli avec nos rêves : nous goûtons moins sa mignardise appliquée, et pourquoi ne pas le dire ? sa fadeur. Le vrai Ronsard, c'est Gide qui lui rend hommage, après Brunetière. " On a trop vu l'amour alimenter sa poésie ; sa majeure source d'inspiration, c'est l'ivresse ; une ivresse mythologique, philosophique, chrétienne même parfois (mais d'un christianisme qui s'allie étrangement au paganisme), à laquelle il doit cette sorte de transport lyrique, cette éruption verbale surabondante, intempérée, qui devait écarter de lui les lecteurs à tête froide des siècles suivants et qui ne sera retrouvée, égalée, dépassée, que beaucoup plus tard, par Hugo " (André Gide, Préface de l'Anthologie de la Poésie Française, Gallimard). Un grand sourd, comme Beethoven ; un souffrant dont la douleur fut la seule amante durable, et qui, peut-être, ne célébra si fort la vie que faute de la pouvoir vivre (le lyrisme dyonisiaque est souvent le fait d'un tempérament frustré...). Cette tonsure qui lui fut imposée à seize ans, et qui, sous réserve qu'il ne se marierait jamais, lui donnait droit aux bénéfices eccl&eacut...
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