Plaisir et volonté
Publié le 31/08/2014
Extrait du document
Analyse du sujet _________________________
· Qu'est-ce qui « plaît« ? Rapport au plaisir (et à sa recherche éventuelle).
· Acquiescer au plaisir, est-ce faire acte de volonté ?
· Quand montre-t-on le plus de volonté : en obéissant à un penchant immédiat, ou en décidant d'y résister pour faire autre chose ?
· Penser à l'acception morale de la volonté (cf. sujet précédent).
Plan
Introduction
I. — Ce qui plaît est tentant
II. — Vouloir, c'est contrarier la tentation
III. — Il faut, non vouloir ce qui plait, mais faire que ce qu'on veut
plaise
Conclusion
«
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De ce point de vue, ce qui me plaît ne peut amener ma volonté à
s'exercer.
L'exercice de la volonté suppose au contraire la présence
d'un
obstacle à vaincre.
Or, ce qui plaît s'annonce au contraire sous l'aspect
d'une séduction ou d'une tentation sans obstacle: c'est spontanément que
ma subjectivité s'oriente vers ce qui plaît, sans que cette orientation sup
pose de ma part un effort.
[Il- Vouloir, c'est contrarier la tentation,
ou
la tendance spontanée]
L'enfant ne mange volontiers que ce qu'il aime, ce dont le goût lui
plaît.
Ses parents lui demandent alors de faire un effort pour avaler aussi
ce qu'il n'aime pas.
S'il n'y parvient pas, on lui demande de faire preuve
de volonté.
La volonté se prouve alors en orientant le sujet vers ce qui ne
lui plait pas.
De manière générale, on doit admettre que faire ce qu'on veut, au sens
ou
1' on applique sa volonté, c'est au minimum, faire autre chose que ce
qui plaît.
Le sentiment qui accompagne l'acte volontaire est lié à un
effort, à la nécessité de s'obliger à agir dans une direction qui ne corres
pond pas aux habitudes, ou à la spontanéité.
La volonté agit, elle a des
conséquences sur la conduite, et elle s'oppose par définition à la passivité
sous-entendue par le comportement simplement sollicité par l'objet déjà
connu comme plaisant.
Il apparaît donc qu'il
n'y a d'action volontaire qu'allant contre ce qui
séduit.
Si un être me plaît (si
je suis séduit par sa présence), il va de soi
que
je ne fais pas ce que je veux en cédant à son charme, je suis simple
ment sous l'empire du sentiment que j'éprouve, ou même d'une passion
naissante, qui oriente spontanément mon attention et mes actes vers son
objet.
À l'inverse, ma volonté n'intervient que si je décide de ne plus ren
contrer l'être en question, quitte à me priver du plaisir que
j'en éprouvais ;
c'est alors que j'arrive à faire autre chose que ce à quoi m'invitait mon
premier intérêt.
[Ill -Il faut, non vouloir ce qui plaît,
mais faire que ce qu'on veut plaise]
Si l'on s'intéresse à l'aspect moral de la volonté, son incompatibilité
avec ce qui plaît spontanément est encore plus prononcée.
La volonté
morale (la bonne volonté, cf.
sujet précédent) est en relation avec le
devoir.
Or celui-ci implique précisément que je n'obéisse pas à mes
impulsions ou à mes intérêts égoïstes (qui me promettent des objets
immédiatement plaisants), pour régler ma conduite sur tout autre chose,
qui est la forme de la loi en général..
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