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Politique et morale : LA RAISON d'ETAT

Publié le 09/09/2014

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morale

aux lois, doivent les avoir elles-mêmes instituées. Kant considère que l'État idéal — ce qu'il appelle « le règne des fins « — aurait des lois auxquelles tous les citoyens obéiraient en pleine liberté, puisque ces lois seraient l'expression de la volonté populaire. L'homme obéirait sans cesser d'être autonome. Historiquement, ce processus se réalise par la diffusion des idées démocratiques. Mais c'est là admettre implicitement que pour l'État comme pour l'individu, la raison (et non pas la raison d'État) est le principe suprême de l'action morale. On ne saurait donc préserver un domaine quelconque sous prétexte d'« intérêt supérieur de l'État «. Mais il y a plus. C'est précisément parce qu'une affaire a une grande importance pour la vie de l'État qu'il faut la livrer à la critique de l'opinion publique et la soumettre au contrôle de la raison. On ne saurait admettre une injustice parce 

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« 11 i' CORRIGÉ DE DISSERTATIONS PHILOSOPHIQUES DÉVELOPPEMENT Les sociétés primitives étudiées par Durkheim gardent longtemps un caractère magique.

Une caste privilégiée - en général celle des prêtres - détient le pouvoir et l'exerce de façon autoritaire, sans permettre que les admi­ nistrés contestent les décisions prises.

L'infraction à la foi prend volontiers en conséquence un caractère de lèse­ majesté ou d'impiété.

Les sociétés primitives évoluent vers des états d'un type plus complexe, résultats de la fusion d'un certain nombre de tribus, de peuplades, et dont le gouverne­ ment se trouve laïcisé.

Cependant l'infraction à la loi garde longtemps ce caractère d'impiété qui la carac­ térisait dans les structures primitives.

Mais l'histoire à partir du xvn1e siècle nous présente une évolution assez générale vers des formes de gouverne­ ment démocratique.

Les pouvoirs absolus eux-mêmes sont contraints de prendre un aspect constitutionnel, les constitutions sauvegardant, du moins en principe, les droits du peuple.

Toutefois, de temps en _temps, nous voyons le personnel gouvernemental de tel Etat invoquer la raison d'État pour soustraire une décision arbitraire à la critique popu­ laire.

Que signifie cette expression à notre époque ? Et comment se justifie la raison d'État ? * * * A la fin du xrxe siècle, l'opinion française et mon­ diale fut bouleversée par ce qu'on appela l'affaire Dreyfus.

Un capitaine de l'armée française, Dreyfus, avait été accusé de haute trahison et condamné.

Une campagne de presse, soutenue par le courant le plus démocratique de l'opi­ nion, demandait la révision du procès et la réhabilitation de Dreyfus.

De l'autre côté, les partisans d'un régime fort s'opposaient à un nouvel examen de l'affaire, alléguant d'une part des raisons raciales, d'autre part que l'armée et le personnel gouvernemental ne pouvait pas se tromper.

La raison d'État s'offrait sans le moindre déguisement : l'cc honneur de l'armée, de la patrie » s'opposaient à ce qu'on revienne sur cette question.. »

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