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Politique et religion dans l'existence philosophique de Socrate

Publié le 23/11/2018

Extrait du document

religion
Plan
Introduction
I- À la découverte de Socrate
1- Vie et pensée
2- Les oeuvres sur Socrate et le problème de leur rectitude.
II- Socrate et la politique
1- L’enseignement de Socrate et son vécu de citoyen
2- Critique et influence de la pensée socratique sur la philosophie politique contemporaine
III- Socrate et la religion
1- L’enseignement de Socrate et sa religiosité
2- Critique et influence de la religiosité de Socrate sur la philosophie religieuse contemporaine
Conclusion
Bibliographie
Introduction
La philosophie occidentale retient Socrate comme l’un des premiers pionniers de la pensée philosophique. Socrate est surtout
connu comme celui qui a centré la réflexion philosophique sur l’homme, la détournant ainsi du cosmos et des buts lucratifs dont
s’occupaient ceux qu’on qualifie de nos jours de présocratiques. La philosophie socratique est considérée comme une philosophie
morale du point de vue de son contenu qui, en général, est relatif à une invitation à s’occuper de son âme par la pratique de la
vertu. Mais, fils de son temps, Socrate a été marqué aussi par la politique et la religion grecques. La présente étude se veut une
réflexion sur son rapport avec ces deux grands domaines de la vie humaine, et surtout athénienne. Mais avant, allons à la
découverte de Socrate.
I- À la découverte de Socrate
1- Vie et pensée
Socrate serait né en 469 avant J-C à Athènes. Son père s’appelait Sophronisque et était sculpteur et sa mère Phénarète, sagefemme[
1]. À côté, de l’éducation familiale, il a dû recevoir une éducation en littérature, en musique et en gymnastique comme
l’exige la civilisation grecque. Il connut tous les malheurs ayant frappé son peuple et vers l’âge de quarante ans, il décida de
s’adonner totalement à la philosophie pour travailler à la conversion morale de ses concitoyens. Il méprisait l’argent et rejetait tout
salaire alors qu’il passait sa vie « dans les rues d’Athènes, se mêlant aux conversations pour enseigner à tous dans l’intimité, la
vertu et la sagesse. »[2]. Au mois de février de l’année 399 avant J-C, âg&ea
cute; de 71 ans, Socrate mourut, condamné par ses concitoyens. En effet, devant le tribunal démocratique, il avait été accusé
d’être un impie qui n’honorait pas les dieux de la cité, d’introduire de nouvelles divinités et de corrompre la jeunesse par son
enseignement[3]. Selon les écrits de Diogène, la plainte pour sa condamnation fut déposée par Mélétos, le réquisitoire prononcé
par Polyeucte. Selon Antisthène et Platon, rapporte le même Diogène, ils furent trois à l’accuser : Anytos, Lycon et Métélos.
« Anytos irrité au nom des artisans et des hommes politiques, Lycon au nom des orateurs, et Mélétos au nom des poètes : tous
ceux-là avaient été l’objet des railleries de Socrate »[4]. La déclaration était ainsi
libellée :
Voici la plainte déposée sous serment par Mélétos, fils de Mélétos, du dème de Pitthée, contre Socrate, fils de Sophronisque, du
dème d’Alopekè : Socrate enfreint la loi, parce qu’il ne reconnait pas les dieux que reconnait la cité, et qu’il introduit d’autres
divinités nouvelles ; et il enfreint la loi aussi parce qu’il corrompt la jeunesse. Peine requise : la mort.[5].
Même s’il existe de grandes diversités de portraits de Socrate, on peut conclure avec Bréhier que « tous s’accordent sur
l’étrangeté et l’originalité de ce sage », qui, vêtu d’un manteau grossier, parcourait les rues pieds nus, s’abstenait de vin et de
toute chère délicate. Il serait d’un tempérament extraordinairement robuste, à l’extérieur vulgaire, au nez camus et à la figure de
silène, et ne ressemblait guère aux sophistes richement habillés qui attiraient les Athéniens ni aux sages d’autrefois, qui étaient en
général des hommes importants dans leur cité[6].
religion

« du maître, donne une assez plate imitation de discours socratiques antérieurs.

Il faut y ajouter les titres et très minces fragments qui restent des dialogues de Phédon et d’Eschine, quelques données d’Aristote ; enfin une tradition hostile à Socrate qui persiste jusqu’à la fin de l’antiquité, chez Porphyre (IIIe siècle), chez le rhéteur Libanius (IVe siècle), se fait jour chez les Épicuriens et se rat-tache au pamphlet écrit par Polycrate en 390.[9] De façon plus brève, Thonnard écrit que nous connaissons la doctrine de Socrate par les ouvrages de Platon et surtout de Xénophon : les Mémorables, l’Apologie de Socrate, l’Economique et le Banquet.

Ces détails nous permettent de résumer avec Oriol que c’est avec Xénophon (Mémorables) et Platon (les dialogues) que nous connaissons la vie et la pensée de Socrate[10].

Mais ces documents sont-ils totalement fidèles ? L’étude de Socrate a toujours posé problème du fait qu’il n’a laissé aucune œuvre écrite.

La conséquence de ce fait est que nous avons plusieurs portraits, parfois contradictoires de l’homme.

C’est d’ailleurs ce qui rend difficile la restitution exacte et rigoureuse de ses enseignements.

Et même si cela se comprend quand on convient avec Bréhier que « ces portraits n’ont nullement l’intention d’être fidèles »[11], il se pose à l’historien de la philosophie le problème de « découvrir la véritable personnalité et la vraie pensée de Socrate à travers ces témoignages, parfois discordants.

»[12].

L’accueil de l’un ou de l’autre ouvrage sur Socrate dépend donc de la position de chaque auteur.

Même les dialogues platoniciens considérés aussi comme ouvrages de références sur Socrate sont à prendre avec réserve, car « c’est d’ordinaire sa propre doctrine que Platon met sur les lèvres de Socrate.

»[13].

C’est pourquoi, en ce qui concerne ce travail, nous essayerons de prendre ce qui nous paraît objectifs, relativement à notre sujet, chez les auteurs rencontrés.

Que retenir donc de son rapport à la politique ? II - Socrate et la politique 1- L’enseignement de Socrate et son vécu de citoyen Nous insisterons ici à double volet sur la vie citoyenne menée par Socrate.

Le premier volet concerne sa personne même.

En effet, il n’a pas été un homme politique et il ne semble pas qu’il ait eu des doctrines politiques.

Toutefois, sa vie de citoyen reflète sa position politique.

D’abord, il faut noter que Socrate était un bon citoyen qui respectait scrupuleusement les lois d’Athènes, même s’il s’est tenu à l’écart des fonctions politiques et publiques, obéissant par -là aux instructions du dieu Delphes qui se serait opposé à ce qu’il s’engage en politique.

Cette vie éminemment citoyenne s’est exprimée à travers son engagement envers la cité par le respect strict et l’accomplissement de son devoir civique, suivant son amour pour sa patrie.

Tels se résument les témoignages &ea cute;crits sur lui sur le plan politique.

À cet effet, Platon estime qu’Athènes est pour Socrate ce que l’eau est pour le poisson.

Ainsi, complète Mazel, « …le jeune Socrate pense et vit un civisme d’une profonde cohérence, à la mesure de l’attachement naturel qu’il a pour sa patrie »[14].

C’est d’ailleurs en tant que « citoyen respectueux des lois de la cité, [que] Socrate participa comme simple fantassin (hoplite) au siège de Potidée (431 av.

J -C), et à la bataille de Délion (424 av.

J -C) … »[15].

C’est aussi au nom de ce civisme qu’il va résister au gouvernement des Trente Tyrans, qui lui donna l’ordre d’arrêter un démocrate : Léon de SALAMINE.

Il ne le fit donc pas, « car il estimait que la justice ne peut s’accommoder d’aucun acte, i njuste, quelle que soit la fin que l’on vise, et il préféra s’exposer aux sanctions de cette même justice »[16].

Enfin, c’est aussi par respect des lois de son pays qu’il va refuser la proposition de Criton de s’évader de sa prison malgré que les conditions semblent réunies[17].

Par ailleurs, il aurait été président de l’assemblée du peuple en tant que membre du Conseil[18], ou au moins « membre du sénat élu par le sort, sous la tyrannie des Trente »[19]. En ce qui concerne sa vision politique, il pense que « l’art politique devrait être réservé à ceux qui en avaient la capacité.

»[20].

C’est donc pour cela qu’il détourna de la politique, Glaucon, le frère de Platon, qui voulait s’en occuper alors qu’il manquait d’expérience[21].

Mais, au contraire, Charmide, parce qu’il avait la disposition appropriée, il l’y encouragea[22].

Il importe de souligner aussi que le système politique de sa ville, la « démocratie athénienne n’est jamais parvenue à le satisfaire… »[23], il avait pour elle peu de goût[24].

Cela n’étonne pas si on sait avec Grenet que « dans le régime de démocratie directe qui est celui du Ve siècle finissant, la politique est livrée aux rhéteurs et aux sophistes : c’es t contre leur politique immorale que Socrate ne cesse de s’insurger.

»[25].

Les démocrates lui reprochaient d’ailleurs de ne pas respecter la constitution en attaquant notamment le tirage au sort des magistrats à propos duquel Socrate disait :« Quelle sottise qu’une fève décide du choix d’un magistrat, quand on ne tire pas au sort celui auquel on confie le gouvernail d’un vaisseau »[26]. Le second volet est relatif au travail de purification de la politique de son temps, que Socrate a opéré par son art du dialogue qui a été pour lui « un instrument d’action et d’action indissolublement morale et politique.

»[27].

Par ses dialogues, en effet, il arrivait à dénoncer, interpeller et combattre toute sorte de mal, dont celui politique notamment logé dans l’injustice. 2- Critique et influence de la pensée socratique sur la philosophie politique contemporaine L’attitude civile et le combat politique mené par Socrate ne peut laisser aucun bon citoyen indifférent.

En effet, que peut-on attendre de plus chez un bon citoyen ? Respecter les lois de l’Etat en jouant le plus parfaitement possible son rôle de citoyen et travailler pour l’épanouissement de tous.

L’amour pour la justice est un gage notable et indispensable pour cet objectif.

Tout cela, nous le retrouvons chez Socrate.

Même s’il n’a pas, à proprement parler, une doctrine politique, sa vie citoyenne et sa perception de la justice ont marqué ou influencé d’autres auteurs, à partir de Platon, qui mettra la politique au centre de son œuvre.

Pour lui d’ailleurs, pour une bonne gouvernance, il urge que les philosophes soient rois ou que les rois soient philosophes.

Autrement le salut de la politique se trouve dans la philosophie qui la pense et qui indique mieux la fa&cc edil;on de la vivre.

Le combat pour la justice a été celui de beaucoup de philosophes aussi, dont Rousseau par exemple pour qui l’obéissance aux lois prescrite est liberté.

De nos jours encore, l’injustice s’enracine dans les comportements de citoyens comme de dirigeants, qui, comme au temps de Socrate, mettent le pouvoir politique au service de cette injustice.

Nous avons donc besoins de nouveaux Socrate pour continuer dans la vérité ce combat pour la justice.

III- Socrate et la religion 1- L’enseignement de Socrate et sa religiosité Comme dans la politique, Socrate, du point de vue religieux, n’a eu que de comportement et non de doctrine.

Signalons qu’il a vécu dans un cadre où la religion jouait un rôle très important, et il semble qu’il fut profondément attaché à la divinité.

D’abord, lui-même présente l’ensemble de son activité philosophique comme une mission divine, comme une requête d’Apollon en personne, exprimée, d’après l’interprétation qu’il en avait fait, par un oracle delphique accordé à son ami Chéréphon : « Socrate est le plus sage des hommes ».

C’est ce qu’expose plusieurs auteurs dont Palhories qui affirme : Un dieu, par la voix des oracles, lui a confié une mission toute mystérieuse ; sa vocation est de faire réfléchir Athènes ; de faire rentrer ses compatriotes en eux -mêmes, de ressusciter en eux le sentiment du bien, du respect de la justice, la crainte des dieux. […] Il croyait véritablement avoir reçu de Dieu l’ordre de travailler au salut d’Athènes, c’était une mission qui lui venait d’en -haut, et c’est pour cela que rien jamais ne put le détourner de sa sainte entreprise.[28] Ainsi, dans l’Apologie, Socrate détourne habilement l’accusation de Mélétos, pour refuser l’affirmation selon laquelle il serait un athée complet.

Pour ce faire, il affirme sa croyance, d’une part, en la divinité des corps célestes[29], et, d’autre part, en l’existence de daimones, compris dans le sens de divinités mineures, ou d’« enfants de dieux ».

En d’autres occasions, il paraît se. »

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