Pourquoi des principes ?
Publié le 17/01/2004
Extrait du document
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sien propre: jusqu'alors, on a cherché à résoudre le problème de la connaissance en faisant tourner le sujet autourde l'objet.
Décentrons l'objet, replaçons au centre le sujet qui connaît et mettons l'objet connu à la périphérie.
Ainsi,affirme Kant, nous pourrons savoir en quoi la connaissance consiste au juste et quelles en sont les limites.
• Dans cette perspective, Kant distingue la raison de l'entendement: l'entendement est l'ensemble des catégoriesqui façonnent le réel.
Tant que la raison se borne à connaître le réel selon les catégories de l'entendement, ellereste dans les limites dans lesquelles la connaissance est possible.
Mais la raison peut aussi s'aventurer à spéculeren-dehors de ces catégories.
Elle sort alors des limites de la connaissance et construit des raisonnements qui nepeuvent pas être vérifiés (par exemple sur l'existence de Dieu...).
D'où le désordre et les débats sans fin entre lesphilosophes.
Le but de Kant dans la Critique de la raison pure est d'examiner les limites de la raison et de mettre finà ces débats.
d) On peut reprocher toutefois à Kant d'avoir surestimé la science dans sa capacité à découvrirdes vérités certaines.
La science contemporaine intègre une certaine suspicion à l'égard des principesqui paraissent pourtant les plus certains comme le déterminisme, ou des principes logiques comme letiers exclu selon lequel on a soit un événement A soit non A.
Pourtant les principes demeurentessentiels pour la démarche scientifique dite hypothético-déductive, et où l'expérience demeurecruciale pour tester la probabilité des hypothèses sans pouvoir démontrer leur certitude.
Le statut decertains principes logiques demeure l'objet d'un vif débat.
2.
Les principes en morale.
a) En morale il semble que les principes, les règles, nourrissent plus encore de suspicion.
Lesrègles de conduite sont affaire de croyance, et il est délicat de prétendre pouvoir les démontrer defaçon rationnelle.
Toutefois, certains principes moraux peuvent être argumentés rationnellement, parexemple le principe de réciprocité « ne fait pas à autrui ce que tu ne veux pas que l'on te fasse ».Mais étant une règle d'action que l'on peut ne pas respecter, c'est un principe que l'expérience peutréfuter.
De fait la plupart des hommes ne l'applique pas, et par la sanction, l'autorité garantitl'obéissance à des lois civiles, là où l'autorité morale fait défaut dans le cadre des lois morales.b) De plus les principes moraux, envisagés sous la forme de lois morales, ne leur permettent pasd'être justes en toute circonstance.
Leur généralité les rend parfois inadéquats voir injustes dans descas particulier.
Ces principes de justice sont donc faillibles, et cette faillibilité est bien plus grave quecelle des principes scientifiques.
La science peut bien se contenter d'être générale, pas la justice.c) En outre les principes en morale semblent moins certains.
Il s'agit de jugements hypothétiquesdu type « si je veux être heureux, à supposer que le bon soit heureux, alors je dois faire ceci ».
PourKant, les principes moraux ne sont pas l'objet de la métaphysique, nous ne pouvons avoir d'expériencedu bien, nous ne pouvons qu'espérer, croire en l'existence des lois morales.
3.
Y-a t-il des principes dont on puisse être certain? a) Dans la première et seconde partie nous avons montré que les principes ne sauraient être nidéduits par raisonnement, ni induits de l'expérience, à moins de leur conférer un statut hypothétique.Même le principe de causalité peut être l'objet du doute.
Que ce soit pour la science ou pour lamorale le principe ne semble pouvoir être établi que sur un but utilitaire.
Il faut qu'il existe desprincipes, nous pouvons seulement espérer qu'ils soient vrais ou qu'ils s'approchent de la vérité.b) Or, si nous pouvons douter des principes, nous pouvons douter de tout.
Les principes sont cesur quoi reposent tous nos savoirs et nos croyances.
C'est ce que l'on tient pour vrai, ce dont il estle plus difficile de douter.
Pour découvrir des principes certains il faudrait réaliser le doutehyperbolique cartésien.
Ce qui est certain c'est que nous existons, sinon nous ne pourrions douter.Mais cette existence de nous-mêmes peut elle être qualifiée de principe ? Rappelons tout de mêmeque les méditations métaphysiques dans lesquelles Descartes déploie cette méthode s'intitule.
»
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