Devoir de Philosophie

Pourquoi étudier est-il important ?

Publié le 06/04/2009

Extrait du document

La question « pourquoi « peut s’entendre de deux manières : lorsque je demande « pourquoi «, je demande quelle est la cause de quelque chose, qu’elle est la raison du fait qu’elle se soit produit. Mais je peux interroger également le but de cette chose, sa fin, l’objet vers quoi elle tend : je demande par exemple « Pourquoi as-tu fait ça ? « lorsque je désire connaître non ce qui a poussé mon interlocuteur à agir, mais ce qu’il a voulu obtenir. Il ya donc un « pourquoi « causal et un « pourquoi « final.

 

Lorsque nous employons le terme « étudier « nous employons un terme qui signifie s’adonner a des études, c'est-à-dire s’efforcer d’apprendre, notamment dans un cadre institutionnel qui est celui de l’école. Mais il faut bien voir qu’étudier ne signifie pas uniquement mener des études livresques, c'est-à-dire s’efforcer de lire et comprendre des textes, dans ce contexte règle et contraignant qu’est celui de l’institution scolaire (sous toute ces formes) : nous pouvons également parler d’étude lorsque nous nous efforçons de comprendre ce qui nous entoure, par exemple en voyageant, en nous portant a la rencontre de ce qui n’est pas nous.

 

Une chose est importante pour deux raisons : parce que nous la considérons comme une valeur ; parce que nous la considérons comme utile. L’importance est donc la caractéristique d’une chose que nous valorisons parce que nous la considérons comme bonne, vraie, juste ; mais une chose importante l’est aussi parce qu’a travers elle, nous pouvons réaliser quelque chose, parce qu’elle est le moyen approprie pour nous emparer d’une fin.

 

Il faut bien voir que lorsque nous posons la question : « Pourquoi étudier est il important ? « nous posons une question avec un présuppose, présupposé qui est « étudier est important « . Or ne pouvons nous pas postuler qu’étudier n’est pas si important que nous le prétendons, dans la mesure où il ne s’agit peut être que d’une activité que l’on nous porte et que l’on nous incite à valoriser, sans qu’il y ait de véritables raisons pour ce faire ? Mais nous verrons vite les limites d’une telle thèse, en affirmant qu’il est effectivement important d’étudier, ce qui nous amènera à nous interroger sur les causes et les fins de cette activité.

 

La question au centre de notre travail sera donc de voir dans quelle mesure étudier est important pour des raisons qui tiennent aux causes et aux fins de cette activité.

« La scission entre l'objet des études et les qualités requises pour un emploi b. Mais nous pouvons également distinguer une autre raison plus pragmatique pour affirmer qu'étudier n'est pas siimportant que nous sommes portes a le croire : parce que ce que nous apprenons est souvent étranger a ce dontnous avons besoin pour travailler.

En effet, il apparait bien souvent que les employeurs se rapportent aux diplômesdétenus par les individus moins comme les indices que ces derniers détiennent un savoir immédiatement utile etexploitable, que comme la preuve qu'ils ont été capables de se soumettre et de réussir un certain nombred'épreuves (c'est la thèse de Cohen dans « Richesse du monde, pauvreté des nations »).

Ainsi les études sontd'avantages des indicateurs de flexibilité intellectuelle, sinon de flexibilite morale (la preuve que l'individu peut sesoumettre à une norme, une autorité, et s'efforcer de réaliser ce qu'elle lui prescrit) que véritablement utiles en ellesmêmes.

Nous pouvons donc dire, dans un perspectif libertarienne, que les études ne sont pas utiles, importantes,elles sont au contraire opposées à la liberté du sujet.

II.

En fonction de quelles causes étudions-nous ? L'injonction sociale, cause du travail a. Cependant, nous ne pouvons en rester à cette thèse.

Imaginons un instant ce que serait une société ou personnen'étudierait : une société ou le savoir aurait disparu, ou il n'y aurait que des individus ignorants, amorphes,incapables de réfléchir ou de produire, une société sans doute en proie a la violence puisque l'étude est le moyend'accroitre la raison de celui qui s'y adonne.

Nous dirons donc qu'il est effectivement important d'étudier, et quenous le faisons d'abord parce qu'une injonction sociale, extérieure, nous y incite, lorsque nous sommes trop jeunespour prendre conscience de l'importance fondamentale de cette activité.

Nous étudions donc parce que nous ysommes incites par ceux qui nous entourent, a commencer par nos parents lorsque nous sommes enfants, parcequ'ils savent que l'étude nous rendra utiles a nous-mêmes et aux autres a l'avenir.

Un désir de savoir naturel a l'individu : la libido sciendi b. Allant plus loin, nous dirons que si nous étudions, et si nous jugeons cela important, c'est parce que nous y sommesportes par un besoin intime.

En effet, la cause de cet attrait pour l'étude peut fort bien se trouver en nous-mêmes :c'est ce que Saint Augustin appelait la « libido sciendi », le désir de savoir.

Dans une certaine mesure, nous pouvonsdire que l'histoire de l'humanité témoigne de cette libido sciendi : que l'on pense aux scientifiques, aux explorateurs,a tous ceux qui ne se sont jamais contentes de l'état présent de leur savoir et se sont efforces de l'accroitre.

Nousrépondrons donc à la question : Pour quelle raison étudier est il important ? En disant que nous étudions parcequ'une force intime, celle de la curiosité, de l'insatisfaction humaine, nous pousse à le faire. III. Dans quels buts étudions-nous ? Etudier dans le but de passer de la puissance a l'acte a. Mais nous pouvons dire également que si nous étudions, c'est aussi parce que nous savons que par l'étude nousnous faisons advenir nous-mêmes.

En effet, l'individu n'est pas tout forme a sa naissance : ses facultéss'accroissent, se développent avec le temps, et pour ce faire, il a besoin d'études.

Un individu qui n'étudierait pasresterait à un stade inferieur de développement, dans le domaine intellectuel, social, affectif.

Nous dirons donc quenous étudions dans le but de nous faire advenir nous-mêmes, de nous développer.

Cet extrait du Gargantua de Rabelais est a ce titre un bon exemple, car il montre jusqu'à quel degré d'exigence et de raffinement peut être portechez l'individu l'étude, l'éducation.

Il exprime un idéal humaniste, période ou l'étude était très fortement valoriséeavec la redécouverte de l'héritage antique : « Gargantua se réveillait donc vers autre heures du matin.

Pendant qu'on l'astiquait, on lui lisait une page de la. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles