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Pourquoi travaillons-nous ?

Publié le 08/04/2005

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« Naturel « est assimilé à « vital « et à « nécessaire «, l' « artificiel « est dénoncé comme « superflu «.  Et tout travail non limité à la satisfaction des besoins naturels tombe sous cette dénonciation : production d'objets inutiles, il serait le fait d'une humanité entraînée dans la spirale sans fin des besoins superflus et réduite à la seule dimension laborieuse de son existence, parce que condamnée à produire toujours plus pour consommer davantage. Mais ces oppositions et ces assimilations sont discutables. L'adjectif « vital « lui-même est source de confusions : s'il ne désigne que ce qui est strictement indispensable à la conservation biologique de l'individu, ou de l'espèce, alors presque aucun des besoins dont nous considérons aujourd'hui la non-satisfaction comme laborieuse ou intolérable ne saurait être qualifié de « vital «. est-il vital de vivre avec l'électricité, de dormir dans un lit, etc. ? Il y aurait donc des besoins appelés « vitaux « parce qu'absolument naturels (ou biologiques), et d'autres « vitaux « en un autre sens : ils définissent ou délimitent, dans une société, le seuil de pauvreté. Ces derniers sont « nécessaires « si l'on veut ; mais il faut alors distinguer « nécessaire « et « naturel «. Ce sont des besoins à la fois nécessaires et historiques, cad relatifs à un certain état de développement social. Ainsi, les besoins de confort, mais aussi ceux liés par exemple à l'urbanisation, comme les transports.

A la question : " pourquoi travaillons-nous ? ", nous répondons généralement " pour gagner de l'argent ". La réponse semble si évidente que l'interrogation ne parait d'abord avoir aucun intérêt. Mais cette évidence elle-même demande à être interrogée, ne serait-ce que pour mettre à jour la conception du travail gagne-pain qu'elle sous-entend et dans laquelle semble se résumer toute la signification que prend pour l'homme contemporain son activité laborieuse.    Or, quelles sont les causes réelles qui poussent les hommes à travailler, si l'on entend par travail, une activité professionnelle, un métier ou une fonction pénible et contraignante, exigeant un effort douloureux ? Savons-nous vraiment pourquoi nous travaillons, dans quel but et pour quelles raisons le travail est devenu une évidence, une valeur fondamentale ? Il faut ici goûter le parfum subversif de l'énoncé ("au fait, pourquoi diable travailler ?"), et surtout, prendre en compte la richesse du "pourquoi": ce terme renvoie certes à des causes, mais aussi sans doute à des buts. Le sujet sous-entend ainsi que nous travaillons sans vraiment savoir pourquoi, par habitude, que nous exerçons une activité centrale dans notre vie en ignorant ce qui s'y joue, que le travail est sans doute devenu à lui-même sa propre fin. La question posée part donc d'un constat implicite : le travail est en crise, il a perdu tout son sens.    Dès lors, le travail ne répond-il qu'à une nécessité causale et naturelle ? Travaillons-nous uniquement pour un salaire ou un profit ? Le travail n'est-il pas, au contraire, ce qui nous libère du besoin, nous humanise et nous fait accéder à une existence authentique ? En somme, le travail n'est-il qu'une nécessité ? Le sujet nous interroge sur le sens du travail - fin en soi ou moyen - et sur les finalités qu'il y a lieu d'engager dans cette activité. L'enjeu est capital : dans une société en crise, il est urgent de réhumaniser le travail et de savoir pourquoi nous travaillons, dans quel but, à quelles fins. Nous verrons que le travail répond surtout à une nécessité culturelle et que nous travaillons essentiellement pour nous libérer du travail et accéder à un temps libre, celui d'un loisir réappris.

« La thèse de Rousseau consiste à affirmer que l'origine de cette dégradation est l'apparition d'une nouvelle formed'activité, qui n'existait pas à l'état de nature : activité collective destinée à extraire de la nature les produitsnécessaires à la subsistance de l'humanité. II - UNE DEMARCHE POSSIBLE. A - AUTOUR DE QUELLE OPPOSITION LE TEXTE EST-IL BATI ? L'opposition est soulignée par l'articulation du texte selon deux moments. Jusqu'à "commerce indépendant", Rousseau introduit le premier élément de l'opposition dont la formule centrale est :"des ouvrages qu'un seul pouvait faire". Elle nous apprend que les hommes, à l'état de nature, n'ont pas besoin les uns des autres pour tirer de la natureindividuellement, les biens nécessaires à leur subsistance. De "mais dès l'instant" jusqu'à la fin du texte, un deuxième moment pose le deuxième élément de l'opposition dont laformule centrale est : "un homme eut besoin du secours d'un autre". Elle nous apprend que le racisme de la formation de sociétés où les hommes sont interdépendants, est la nécessitédans laquelle les hommes se sont trouvés de se mettre à plusieurs pour tirer leur subsistance de la nature. B - EXPLIQUER LES EXPRESSIONS. •"Ils vécurent libres, sains, bons et heureux autant qu'ils pouvaient l'être par leur nature" : énumération dequalificatifs positifs, mais tempérée par la deuxième partie de la formule. En effet, Rousseau ne prétend pas que la condition de l'individu naturel était absolument bonne et heureuse. Il ne prétend pas non plus que la condition de l'homme en société est absolument et irréductiblement mauvaise. •"Le travail devint nécessaire" : le travail désigne ici deux choses qui sont liées entre elles. D'abord, la dépendance des travailleurs les uns vis-à-vis des autres, ensuite, la contrainte mutuelle qui en résulte. Pourquoi "nécessaire" : parce que le projet d'accumuler des richesses, des "provisions", empêche de revenir à lasituation initiale, où chaque homme ne cherchait à tirer de la nature que ce qui lui suffisait individuellement. C - EN QUOI L'ESCLAVAGE ET LA MISERE PEUVENT-ILS ACCOMPAGNER L'ACCROISSEMENT DES RICHESSES ? Il y a un paradoxe apparent dans la question.

Une première analyse montre en effet que l'accroissement desrichesses favorise le développement du bonheur et de la liberté de l'homme. Bonheur, parce que le fait de disposer de biens matériels nombreux permet à l'homme de se détacher de sadépendance immédiate à l'égard de la nature. L'animal, lui, ne peut que s'adapter plus ou moins bien, et en quelque sorte pauvrement , à ce que peut lui offrir lanature (cf.

la disparition de certaines espèces). De plus, la qualité de la vie change : l'homme découvre des jouissances qui ne sont plus platement naturelles. Liberté ensuite, parce que si les richesses augmentent, la rivalité des hommes diminue, à condition que ladistribution sociale des richesses soit équitable . Cependant, il y a un revers de la médaille.

Plus les hommes inventent de nouveaux produits, de moins en moinsnaturels, plus ils se croient perdus si ces produits viennent à manquer. D'où une misère psychologique constante, même chez ceux qui ont le plus de biens. De plus, l'organisation politique de la société, loin de chercher à corriger les inégalités de richesse, s'emploie aucontraire, sous des formes toujours nouvelles, à maintenir la propriété privée des biens, sans se préoccuper de ladifférence des individus à cet égard.

D'où la misère matérielle. Quant à l'esclavage, il provient lui aussi de l'accroissement des richesses.

D'abord, poussés par le désir de nouvellesproductions, les hommes déjà dépendants dans le travail, accroissent la nécessité de cette dépendance.

Ils sontinterdépendants, c'est-à-dire dépendants de leurs désirs mutuels. Ensuite, ceux qui sont propriétaires du plus grand nombre de richesses, peuvent devenir propriétaires des outils deproduction -en clair, des usines.. »

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