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Prendre conscience de soi, est-ce devenir étranger à soi-même ?

Publié le 16/07/2005

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conscience

Tel est le cas de l'autisme, auquel du reste nous fait penser au héros principal de "L'Étranger" de Camus, si l'on considère que l'autisme se définit comme l'incapacité pour l'individu autiste de ressentir des émotions et d'éprouver la moindre empathie pour l'Autre. La personne autiste est tellement centrée sur elle-même (on la dit enfermée dans sa bulle) qu'elle n'est pas en mesure d'établir un lien avec elle-même et a ou n'a pas conscience de son étrangeté. Dans "L'Étranger" de Camus, le héros ne prend conscience de lui qu'au moment de son procès pour crime, parce qu'il fait l'effort de comprendre les gens qui l'entourent afin de donner un sens à sa présence singulière à ses yeux dans ce tribunal, présent à son procès auquel il se sent étranger. En s'appropriant l'étrangeté des autres, il se découvre lui-même tant étranger aux autres qu'il prend conscience, paradoxalement, de son existence.C'est en oubliant un peu de lui-même qu'il a pu aller sur le terrain de l'observation de l'Autre. Ainsi donc, pour entrer en contact avec les autres, cela suppose la capacité d'établir avant tout une distanciation avec soi-même.        La distanciation entre soi et le monde ne pourrait-elle pas aussi être interprétée comme une relation féconde ? Il en est ainsi au théâtre : l'acteur endosse un habit pour jouer un rôle et être un autre. Ce jeu de rôle permet au spectateur (l'Autre) de se distancer de l'acteur pour ne garder que l'essentiel du message. La relation qui s'établit entre l'acteur et le spectateur est source d'enrichissement mutuel, puisque l'un et l'autre connaissent l'objet du jeu, et sont capables d'en mesurer les enjeux.

 La conscience se définit comme la connaissance plus ou moins claire que l'Homme possède de ses états, de ses pensées et de lui-même. C'est également la capacité de porter des jugements de valeur sur ses actes, c'et le pouvoir de distinguer le mal et le bien. Mais la conscience est aussi ce avec quoi je connais l'existence du moi, du monde d'autrui.  " Prendre conscience " est l' "action de s'approprier ou de considérer comme propre à soi". Tandis qu'être " étranger à soi " signifie "qui n'est pas en relation avec "soi"", est le fait de "garder son propre caractère, ne pas sortir de son naturel". Enfin, le fait de " devenir " suppose que l'on passe d'un état à un autre, d'une situation à une autre, ou que l'on subit une transformation progressive.         Il y a mille manières d'être étranger à soi et de vivre cet étranger. Il y a l'étrangeté que nous transmet notre histoire, le poids conscient ou inconscient que nous font porter nos ancêtres, nos parents, et celle que les autres portent sur nous.  Nous nous demanderons donc dans un premier temps si la distanciation entre soi et le monde peut être une mise  l'écart de soi. Ou, dans un deuxième temps, si elle peut être interprétée comme une relation féconde, qui me permettrait de me trouver là où je ne me cherchais pas.

  • I - Prendre conscience de soi, c'est se connaître mieux soi-même.
  • II - Prendre conscience de soi, c'est devenir étranger à soi-même.

 

 

 

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« Introduction Prendre conscience de soi, est-ce devenir étranger à soi-même ? Prendre conscience, c'est reconnaîtrequelque chose qui jusque là était inconscient.

Chaque matin en nous réveillant, nous reprenons la conscienceperdue pendant le sommeil.

Mais devenons-nous pour autant étranger à nous-même ? Y a-t-il plusieurs moi quipeuvent être étrangers les uns aux autres ? Y a-t-il différentes consciences ? Si oui, peuvent-elles être encontradiction ? Est-il possible de se connaître soi-même ? Sommes-nous le même que celui que nous croyons être ?Pouvons-nous prendre totalement conscience de nous-mêmes ou seulement partiellement ? Qu'est-ce qui, en nous,peut paraître étranger à nous-mêmes ? I - Prendre conscience de soi, c'est se connaître mieux soi-même.

Prendre conscience de soi peut signifier se connaître mieux soi-même.

Par exemple, on peut prendreconscience de nos capacités.

Un sportif qui bat pour la première fois un record de course de vitesse sait maintenantqu'il en est capable.

On peut également prendre conscience de son image physique, comme l'enfant qui se reconnaîtdans le miroir.

On sait qu'il a pris conscience de lui-même car il se reconnaît lui-même: cela signifie qu'il se connaîten tant que personne, ce dont il n'avait pas conscience auparavant.

En ce sens, prendre conscience de soi n'estpas devenir étranger à soi, mais acquérir une connaissance plus précise et plus familière de nous-mêmes.

Prendre conscience peut vouloir dire reprendre conscience de nous-mêmes.

Dans divers cas, nous perdonstemporairement la conscience, pour la retrouver ensuite.

Chaque nuit, nous sommes inconscient pendant notresommeil, puis nous reprenons conscience le matin en nous réveillant.

Nous n'en devenons pas étrangers à nous-même tels que nous étions avant le sommeil.

Il en est de même pour une personne sous hypnose: au "réveil", ellereprend parfaitement conscience d'elle-même et du monde qui l'entoure.

Ici, reprendre conscience est le contrairede devenir étranger à soi-même.

Dans le cas d'un amnésique qui retrouve la mémoire et redevient la même personne(qu'avant de perdre la mémoire), on peut dire qu'il ne fait de nouveau plus qu'un avec lui-même en reprenantconscience de la personne qu'il était, et qu'il reconnaît en sortant de la période d'amnésie.

De ce fait, reprendreconscience de soi ne signifie pas devenir étranger à soi.

Ainsi, dans plusieurs cas, nous ne pouvons pas dire que prendre conscience de soi veuille dire devenirétranger à soi.

Néanmoins, cette affirmation est parfois permise.

II - Prendre conscience de soi, c'est devenir étranger à soi-même Tout d'abord, on peut prendre conscience de soi si l'on devient soi-même l'objet de sa propre conscience.Notre conscience spontanée est l'objet de notre conscience réfléchie: je peux avoir conscience du monde matérielqui m'entoure, et réfléchir sur le fait d'en avoir conscience.

Par exemple, j'ai conscience du crayon que j'ai dans lamain et j'ai conscience d'en avoir conscience.

De même, un troisième degré de conscience (réflexive) me permet deréfléchir sur le fait d'avoir une conscience réfléchie, et ainsi de suite.

Si un degré de conscience peut avoir pourobjet le degré de conscience inférieur, il peut avoir pour objet les erreurs de ce degré inférieur.

Par exemple, jemarche dans le désert et j'aperçois une oasis.

Quelqu'un qui a l'habitude de distinguer les mirages de la réalitém'informe qu'il s'agit d'une illusion d'optique.

Ayant confiance en cette personne, j'ai maintenant conscience quel'oasis n'existe pas.

Pourtant, elle "est" toujours sous mes yeux, donc l'objet de ma conscience spontanée.

J'aiconscience de voir quelque chose qui n'existe pas, en même temps que je le vois.

Deux degrés de ma consciencesont en contradiction, deux moi sont étrangers l'un à l'autre.

Prendre conscience de soi signifie en ce sens êtreétranger à soi-même.

Lorsqu'il s'agit de sortir d'une période d'inconscience, nous pouvons nous retrouver étranger à celui que. »

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