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PROVINCIALES (les). Lettres polémiques de Blaise Pascal (résumé et analyse de l'oeuvre)

Publié le 28/10/2018

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PROVINCIALES (les). Lettres polémiques de Blaise Pascal (1623-1662), publiées séparément à Paris de janvier 1656 à mai 1657, et en volume sous le titre Lettres écrites à un provincial par un de ses amis sur le sujet des disputes présentes de la Sorbonne, chez Langlois (sous la marque fictive « À Cologne, chez Pierre de la Vallée >>) en 1657 ; réédition avec de nombreuses corrections qui ne sont pas de la main de l'auteur, en 1659.
 
Rares sont les ouvrages de polémique à survivre aux circonstances qui les ont suscités. Le cas des Provinciales est d'autant plus remarquable que l'occasion de leur naissance peut nous paraître non seulement lointaine, mais étrangère - à savoir les débats provoqués par l'éclosion du mouvement janséniste. Cornelius Jansénius était un évêque hollandais, mort en 1638 dans la communion de l'Église, mais qui lui légua, avec le manuscrit de son Augus-tinus, un véritable brûlot théologique propre à alimenter un siècle et demi de controverses. De quoi s'agissait-il ? De revenir, par-delà l'inspiration humaniste et optimiste de la Renaissance représentée dans le catholicisme par l'ordre des jésuites, à un augustinisme sévère, voire déformé, qui semblait faire bon marché de la liberté de l'homme devant la toute-puissance divine. Le jansénisme sera condamné à plusieurs reprises par Rome : en 1643 dans la bulle In eminenti d'Urbain VIII, en 1653 dans la bulle Cum occasione d'Innocent X, puis dans la bulle Ad sacram fulminée par Alexandre VII en 1656. La papauté réprouve en particulier cinq << propositions >> qui lui ont été déférées par la Sorbonne et sont censées contenir l'essentiel de la doctrine de l'Augustinus sur la grâce.
 
Mais le jansénisme trouve en France des défenseurs, spirituellement groupés autour du monastère de Port-Royal qu'a réformé au début du xvne siècle la jeune abbesse Angélique Arnauld : parmi eux, Saint-Cyran, directeur de conscience des religieuses, qui meurt en 1643; les solitaires de Port-Royal (Antoine Le Maistre, Le Maistre de Sacy, Lancelot, Hamon, etc.) qui, sans vœu de religion, mènent dans la vallée de Chevreuse une existence consacrée à la prière et à l'étude ; Antoine Arnauld, frère de la mère Angélique, sans doute le plus brillant docteur en Sorbonne du siècle. Précisément, c'est à partir de deux ouvrages d'Arnauld parus en 1655 (la Lettre d'un docteur de Sorbonne à une personne de condition et la Seconde Lettre de M. Arnauld à un duc et pair de France) qu'éclate la polémique où s'inscriront les Provinciales. La Sor-bonne reproche en effet à Arnauld d'avoir insinué dans ses Lettres que les cinq propositions condamnées ne figuraient pas dans l'Augustinus (question de fait) et d'avoir lui-même soutenu que la grâce avait manqué à saint Pierre lors de son reniement (au lieu de dire que saint Pierre avait manqué à la grâce : c'est la question de droit). Malgré une défense vigoureuse, Arnauld est censuré sur la question de fait le 14 janvier 1656 et la condamnation sur le droit semble inévitable. Devant la perspective d'une défaite en Sorbonne, les jansénistes décident d'ouvrir un nouveau front : il faut passer des discussions techniques entre théologiens à une véritable campagne auprès du public, non spécialisé par définition, des << honnêtes gens >>. De cette métamorphose, Arnauld est incapable : alors Pascal s'offre.

pascal

« div ine.

Le jansénisme sera condamné à plusieurs reprises par Rome : en 1643 dans la bulle In eminenti d'Urbain VIII, en 1653 dans la bulle Cum occasione d' Innocent X, puis dans la bulle Ad sacram fulminée par Alexandre VII en 16 56.

La papauté réprouve en particu­ lier cinq > qui lui ont été déférées par la Sorbonne et sont cen­ sées contenir l'essentiel de la doctrine de l'Au gustinus sur la grâce .

Mais le jansénisme trouve en France des défenseurs, spiritu ellement grou­ pés autour du monastère de Port-Royal qu'a réformé au début du xvne siècle la je une abbesse Angélique Arnauld : pa rmi eux, Saint-C yran, directeur de conscience des religieuses, qui meurt en 1643 ; les solitaires de Port- Royal (Antoine Le Maistre, Le Mais tre de Sac y, Lancelot, Hamon, etc.) qui, sans vœu de religion, mènent dans la vallée de Chevreuse une existence consacrée à la prière et à l'étude ; Antoine Arnauld, frère de la mère Angélique, sans doute le plus brillant docteur en So rbonne du sièc le.

Précisément, c'est à pa rtir de deux ouvrages d'Arnauld pa rus en 1655 (la Lettre d'un docteur de Sorbonne à une personne de condition et la Seconde Lettre de M.

Arn auld à un duc et pair de France) qu'éclate la polém ique où s'in scriront les Provinciales.

La Sor­ bonne reproche en effet à Arnauld d'a voir insinué dans ses Lettres que les cinq propositions condamnées ne figuraient pas dans l'Au gustinus (ques­ tion de fait) et d'a voir lui-même sou­ tenu que la grâce avait manqué à saint Pierre lors de son reniement (au lieu de dire que saint Pierre avait manqué à la grâce : c'est la question de droit) .

Ma lgré une défense vigoureuse, Arnauld est censuré sur la question de fait le 14 janvier 1656 et la condamna­ tion sur le droit semble inévitable.

Devant la perspective d'une défaite en So rbonne, les jansénistes décident d'ouvrir un nouveau front: il faut pas- ser des discussions techniques entre théologiens à une véritable campagne auprès du public, non spécialisé par définition, des >.

De cette métamor phose, Arnauld est inca­ pable : alors Pascal s'off re.

En janvier 1656 , Pascal a trente-deux ans .

Il n'es t connu encore que pour ses travaux scientifiques : principalement, l' inven tion de la machine arithméti­ que et les expériences sur le vide .

Du point de vue religieux, il s'es t converti en 1646 à une vie spirituelle plus fer­ vente, sous l'influen ce d'un disciple de Saint-Cyran.

Première empreinte port­ royaliste donc, confirmée par la lecture des ouvrages publiés en faveur de l' Au gust inus.

Sa sœur jacqueline devient religieuse à Port-Royal de Paris en 1653 et lui-même, après la> du 23 novembre 1654, fait une retraite à Port-Royal-des-Champs, où il s' entretient avec Le Maist re de Sacy, le confesseur des moniales (Entretien avec M.

de Sacy, posth ., 1728) .

Pascal est donc loin d'être un incon nu pour les ja nséniste s.

Mais en quoi peut-il leur être utile dans la controverse ? Par sa connaissance des milieux mondains visés dans la campagne d'explication et par la solid ité de sa culture théologi­ que : sur ce dernier plan, Pascal ne doit pas être considéré comme un simple amateur ; il est depuis 1648 > (Ph.

Sellier), auteur en 1655-1 656 d'Écrits sur la grâce restés inédits de son vivant.

Au reste, Port­ Royal lui fournit l'appoint de deux théologiens professionnels, Arnauld et Nicole, qui mirent à sa disposition une vaste documentation, esquissèrent le plan de certaines lettres et les relurent toutes : par où les Provinciales peuvent être dites une œuvre collective .

Elles sont aussi une œuvre anonyme, parue d'a bord sous forme de lettres séparées, adressées >.

Ce n'est qu'avec le recueil de 1657 qu'apparaît le pseudonyme de. »

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