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Puis-je convaincre autrui de la beauté d'une oeuvre d'art à l'aide de concepts ?

Publié le 04/11/2010

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Pour Kant, l’essentiel est sans doute un déchiffrage de l’énigme du goût : tout en affirmant qu’il ne faut pas en disputer, chacun gardant le sien sans prétendre à l’assentiment d’autrui, c’est un fait que les hommes ne se résignent pas à déserter ce domaine de la communication, puisqu’on peut les voir se contester incessamment la valeur de leur goût, comme s’ils croyaient au fond qu’un accord devrait être possible.

« de la nature à l'homme se manifestant dans le jeu libre et harmonieux de l'imagination et de l'entendement, quisont les conditions universelles de la faculté de juger. Le principe de cette harmonisation des facultés en nous et de l'appropriation de la nature hors de nous à notre faculté de juger est le suprasensible qui fonde la liberté et l'unitédes fonctions théoriques et pratiques de la raison.

La faculté de juger s'y rapporte comme à une normeindéterminée, celle d'un sens commun à tous, sur lequel elle règle sa réflexion et qui lui permet, lorsqu'elle décide dece qui rend le sentiment universellement communicable, d'exiger l'assentiment de tous comme une sorte de devoir.Le plaisir esthétique ne nécessite ni n'engendre aucune connaissance, le jugement esthétique n'est aucunement unjugement de connaissance.

Un jugement technique n'est pas définition un jugement de connaissance qui ne devraitaucunement rentrer dans la construction d'un jugement esthétique.

Au mieux les jugements techniques font partiede la culture non du plaisir esthétique.

4) On ne peut le convaincre, c'est une question de goût.

Le goût personnel est, en quelque sorte, un sixième sens, la faculté de déceler la beauté d'une forme , au-delà d'adjonctions extérieures disparates et en faisant abstraction de l'opinion d'autrui. Cette lucidité de l'œil, cette pénétration visuelle immédiate peut s'exercer dans des domaines très différents selon le genre de vie, les curiosités,les activités de chacun : le choix d'objets de collection ou celui d'un vêtement, l'arrangement d'un vase de fleurs oula présentation d'une exposition font appel, pour une part, à une même intuition de l'harmonie, à un même sens des couleurs et des rythmes .

L'art de susciter des accords satisfaisants, de mettre en valeur les éléments rares ou précieux d'un ensemble à première vue sans accents particuliers , dépend en partie de la formation reçue, de l'orientation adoptée sous l'influence du milieu familial ou social et en fonction des aptitudes intellectuelles dechacun.

Mais ces facteurs extérieurs interviennent à des degrés divers selon la nature et l'orientation du goût.D'une même éducation, d'un même milieu, des tempéraments divers reçoivent des impulsions différentes.

Chaque personnalité établit spontanément une sélection dans le « matériel » intellectuel ou visuel mis à sa portée .

La mémoire enregistre, élimine, crée des hiérarchies.

Et ce choix, déterminé par le goût, modifie l'environnementindividuel, influence les choix ultérieurs et développe les tendances majeures de la personnalité.

Il n'en reste pas moins que l'œuvre des peintres, des sculpteurs, des architectes peut exercer une influence décisive sur le goût,soit que les artistes s'imposent d'eux-mêmes et imposent leur propre conception de la beauté , soit qu'ils se trouvent mis en vedette, protégés, imposés par les puissants du jour.

Citons encore une fois Voltaire : « Le goût seforme insensiblement dans une nation qui n'en avait pas parce qu'on y prend peu à peu l'esprit des bons artistes.

Ons'accoutume à voir les tableaux avec les yeux de Le Brun, du Poussin, de Le Sueur ; on entend la déclamation notéedes scènes de Quinault avec l'oreille de Lulli, et les airs, les symphonies, avec celle de Rameau.

On lit les livres avecl'esprit des bons auteurs.

» Quant à l'art de cour, des palais minoens aux salons de la princesse Mathilde, certes ilimpose un style, mais il oriente aussi le goût, d'abord dans le pays où il est né, puis partout où s'exerce l'influencede celui-ci.

Dans ce cadre, la jouissance esthétique peut exister à la condition que l'individu ait reçu un minimumd'éducation artistique, qu'on lui ait montré ce qui valait la peine d'être aimé.

Plus un individu serait éduqué, plus ilserait à même d'éprouver du plaisir esthétique.

Conclusion.

Il paraît difficile de convaincre autrui de la beauté d'une œuvre d'art à l'aide de simples concepts, car il seraitimpossible d'atteindre la vraie nature dans toute sa particularité, son originalité en procédant d'une manière aussigénérale.

Le jugement esthétique n'est pas un jugement de connaissance.

L'art, de ce point de vue demande uneappréhension personnelle forgée par sa propre culture et sensibilité.. »

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