Devoir de Philosophie

Que peut signifier pour l'homme la nostalgie de la nature ?

Publié le 27/02/2008

Extrait du document

Là est toujours la parfaite religion, la parfaite police, parfait et accompli usage de toutes choses... » Selon Lévi-Strauss, la « révolution rousseauiste préforme et amorce la révolution ethnologique », notamment en ce qu'elle consiste à « refuser des identifications obligées », par exemple d'un individu à un « personnage ou à une fonction sociale ». Dans le Discours sur l'origine de l'inégalité, d'une part, la nature est construite comme un modèle explicatif pour la genèse même de la culture ; d'autre part, en tant qu'en elle réside l'aspect de sensibilité de tous les vivants, elle tisse le lien social essentiel de la pitié.    Parler de la nature est donc un moyen détourné pour parler des cultures. En cela tout naturalisme a un aspect sophistique. Mais tout naturalisme est également bien fondé, s'il est vrai que les cultures sont parties intégrante de la nature.   2) La nostalgie de la nature au début de l?ère industrielle.   A partir de la fin du 18e siècle, la nature retrouve une certaine importance. De nombreux progrès techniques réussissent à ce que l?homme ne soit plus astreint à regarder la nature comme une simple réserve de nourriture ou comme le lieu de son travail. On redécouvre la contemplation et on porte son regard sur des choses qui ne sont plus immédiatement utiles.

« Le Discours sur les sciences et les arts de Rousseau est inséparable du Discours sur l'origine de l'inégalité .

Leur thèse peut se résumer ainsi : l'homme est né bon ; c'est la société - les institutions sociales - qui l'a corrompu.

Lessciences et les arts (dans le premier Discours), l'inégalité sociale (dans lesecond) ont dénaturé l'homme.

Né pour le bonheur et la vertu, celui-ci s'estlaissé détourner de son chemin par le développement des connaissances etpar les séductions du luxe et de la puissance.

L'état primitif de l'homme, cetétat de nature où l'être humain connaissait l'innocence et la bonté, n'estpeut-être qu'une vue de l'esprit, mais c'est une hypothèse qui doit nous faireregretter un passé qui n'est plus et qui ne reviendra jamais, car l'histoire nerétrograde pas.

Les deux premiers ouvrages de Rousseau décrivent leprocessus par lequel le mal s'est introduit dans le monde et la manière dont lanature humaine a été corrompue, encore que le premier mette l'accent sur lesvertus des cités antiques et le second sur l'âge d'or de l'humanité.

Aussi, lanostalgie de la nature s'entend ici comme la nostalgie d'une nature pure quela civilisation n'aurait pas dégrader que ce soit du point de vue moral, ouhumain.

Cette nostalgie veut retrouver un état primitif derrière la civilisation,mais est-ce encore possible ? Mais cet état de nature où l'être humainconnaissait l'innocence et la bonté, n'est peut-être qu'une vue de l'esprit,mais c'est une hypothèse qui doit nous faire regretter un passé qui n'est pluset qui ne reviendra jamais, car l'histoire ne rétrograde pas.

L'homme de lanature est introuvable, on ne peut observer que l'homme social.

L'homme ne peut vivre en dehors de la société, de la cité.

Vouloir imaginer un homme dans l'abstrait, en soi est impossible.

L'étatde nature est bien plus une fiction que la réalité.

De l'homme, retirée ses qualités naturelles, il ne reste plus qu'unanimal. 2) La nostalgie de la nature comme origine de la culture. Le schème mythologique de l'âge d'or n'était pas étranger et qui portait à distinguer dans le cheminement del'humanité un « état de nature » originaire - tantôt libre, heureux et paradisiaque, tantôt rude et misérable - et unétat présent de société auquel, corrélativement, étaient attribués tantôt les bienfaits de la civilisation, tantôt lacorruption et le malheur.

Pour Diderot : « Il existait un homme naturel ; on a introduit au-dedans de cet homme unhomme artificiel et il s'est élevé dans la caverne une guerre civile qui dure toute la vie.

» Mais Diderot neutralise lasuggestion précédente en remarquant que « vices et vertus, tout est également dans la Nature ».

Si Diderotreconnaît cette sorte de neutralité de la nature, c'est bien parce que le concept de nature nous sert plutôt àpenser nos cultures en les mettant à distance, par exemple, en faisant appel de leurs insuffisances ou de leursprétentions à quelque « mesure » plus ample et plus équitable.

Montaigne prépare la voie à l'ethnologiecontemporaine en stigmatisant le préjugé ethnocentrique : « Chacun appelle barbarie ce qui n'est pas de sonusage ; comme de vrai, il semble que nous n'avons autre mesure de la vérité et de la raison que l'exemple et idéedes opinions et usances du pays où nous sommes.

Là est toujours la parfaite religion, la parfaite police, parfait etaccompli usage de toutes choses...

» Selon Lévi-Strauss, la « révolution rousseauiste préforme et amorce larévolution ethnologique », notamment en ce qu'elle consiste à « refuser des identifications obligées », par exempled'un individu à un « personnage ou à une fonction sociale ».

Dans le Discours sur l'origine de l'inégalité, d'une part, lanature est construite comme un modèle explicatif pour la genèse même de la culture ; d'autre part, en tant qu'enelle réside l'aspect de sensibilité de tous les vivants, elle tisse le lien social essentiel de la pitié.

Parler de la natureest donc un moyen détourné pour parler des cultures.

En cela tout naturalisme a un aspect sophistique.

Mais toutnaturalisme est également bien fondé, s'il est vrai que les cultures sont parties intégrante de la nature. 2) La nostalgie de la nature au début de l'ère industrielle. A partir de la fin du 18 e siècle, la nature retrouve une certaine importance.

De nombreux progrès techniques réussissent à ce que l'homme ne soit plus astreint à regarder la nature comme une simple réserve de nourriture oucomme le lieu de son travail.

On redécouvre la contemplation et on porte son regard sur des choses qui ne sont plusimmédiatement utiles.

La pensée des Lumières entrevoit une nature réelle et mouvante capable de refléter les étatsd'âmes changeants des hommes.

La réaction romantique aux Lumières trop rationaliste prend donc des visagesdifférents comme un retour à la nature mais à une certaine nature.

On peut rétorquer que l'homme n'a jamaisvraiment quitté l'idée de nature.

Mais ce que reproche les intellectuels romantiques, c'est une vision de la naturetrop rationalisée par l'homme, une nature qui ressemblerait aux jardins versaillais, trop organisée pour être elle-même.

L'anthropomorphisme visible dans les représentations artistiques comme les paysages artistiques ou jardinierdéplaît à ces penseurs.

Cet excès de pittoresque, de rocailles et de fontaines baroques n'a plus de sens dans uneépoque qui a compris le sens de l'origine et de l'originel.

Les strates de recouvrement de l'homme sur la naturedoivent être détruites pour trouver ce qui était là avant sa présence.

La nature sera retrouvé telle qu'elle se. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles