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réglementé »: il faudra cinq signatures pour que soit enregistrée l'interpellation, puis l'accord de deux bureaux sur cinq au Sénat et de quatre bureaux sur neuf au Corps législatif pour que sa discussion puisse être engagée.

Publié le 31/10/2013

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réglementé «: il faudra cinq signatures pour que soit enregistrée l'interpellation, puis l'accord de deux bureaux sur cinq au Sénat et de quatre bureaux sur neuf au Corps législatif pour que sa discussion puisse être engagée. Par ailleurs, s'il est nettement rappelé que la solidarité entre ministres n'existe pas et que les ministres dépendent « uniquement du Chef de l'État «, il est admis que chacun d'eux pourra participer aux débats du Corps législatif en vertu d'une délégation spéciale. Louis Napoléon annonce qu'il soumettra bientôt deux textes essentiels au vote du Corps législatif. Le premier attribuera aux tribunaux correctionnels le jugement des délits de presse, et mettra donc un terme au régime d'exception. Le second, prévoira et organisera le droit de réunion, « en le contenant dans les limites qu'exige la sûreté publique «. Ces mesures constituent, explique Louis Napoléon, « le couronnement de l'édifice élevé par la volonté nationale «. Parallèlement, Louis Napoléon a demandé la démission de tous ses ministres. Seul, Rouher est assuré de rester en place: c'est à lui que la lettre est adressée, et c'est à lui de mettre en oeuvre ces instructions. Cruauté nécessaire -- à qui d'autre faire appel ? - mais cruauté indiscutable -- car chacune de ces directives, Louis Napoléon le sait mieux que quiconque, met Rouher à la torture. Qu'importe, l'empereur est bien décidé à ne ien tenter qui puisse apparaître comme un désaveu du passé. Alors, il doit bien se résoudre à faire appliquer ar les uns, qui n'en peuvent mais, les idées des autres. ertains paragraphes de la lettre du 19 janvier n'en ont que plus de saveur: Jusqu'ici vous avez dû lutter avec courage en mon nom pour repousser des demandes inopportunes et pour e laisser l'initiative des réformes utiles lorsque l'heure en serait venue. Aujourd'hui, je crois qu'il est possible e donner aux institutions de l'Empire tout le développement dont elles sont susceptibles et aux libertés ubliques une extension nouvelle sans compromettre le pouvoir que la Nation m'a confié. Le plan que je me suis tracé consiste à corriger les imperfections que le temps a révélées et à admettre les rogrès compatibles avec nos moeurs car gouverner, c'est profiter de l'expérience acquise et prévoir les esoins de l'avenir. « alewski, depuis la présidence du Corps législatif, a quelques raisons de pavoiser, les idées reprises par 'empereur n'étant guère éloignées des siennes. Nombreux sont ceux qui pensent que, tout en faisant écarter llivier, il est parvenu à s'en servir. Mais Ollivier, de son côté, ne cache pas sa satisfaction. Il se console 'autant plus aisément de rester à l'écart qu'il sait bien que son heure n'est pas encore venue; le programme roposé lui convient tout à fait: « Ils voulaient m'employer, s'écrie-t-il, et c'est moi qui les ai employés, pour ma cliente "la liberté". « our l'heure, c'est à Louis Napoléon de se battre, et tout seul. A l'occasion de son discours du Trône, en février, e Corps législatif va lui réserver un accueil exécrable. Tant de froideur le déconcerte, le déconcentre même. Il lit al son discours, bute sur les mots, ses papiers tremblent dans ses mains. Les républicains pensent qu'il n'en ait pas assez, les bonapartistes qu'il en fait trop, et les amis de Thiers qu'il cherche à les prendre à revers... Et uis, au-delà des mesures qu'il vient de prendre, il y a toutes celles qui se profilent à l'horizon, et ce projet de loi ilitaire dont pratiquement personne ne veut. ais l'empereur fait front, et va jusqu'au bout de sa logique... Les réformes se mettent en place et se éveloppent. Un sénatus-consulte du 14 mars renforce les droits du Sénat qui pourra désormais, avant la romulgation définitive d'une loi, la renvoyer pour un nouvel examen devant le Corps législatif. Et, mesure autement symbolique, on rétablit la tribune pour les députés, qui n'auront plus ainsi à parler de leur place. ouher ne met pourtant aucun empressement à avancer sur la voie choisie. Il goûte peu de jouer le rôle de la ictime expiatoire et de servir de cible à tous les mécontents. Il encaisse mal, en particulier, une charge 'Ollivier qui, le 12 juillet, évoquant les réformes, s'écrie: « On n'y a mis ni conviction, ni entrain. On a rechigné, rotesté, rogné, atténué; au lieu de donner une apparence libérale aux dispositions restrictives, on a donné une pparence restrictive aux dispositions libérales. « Cherchant à marquer sa confiance au ministre d'État, Louis apoléon lui confère alors la grand-croix de la Légion d'honneur. n n'a rien vu encore. La bataille de la loi sur la presse prend des proportions épiques. A gauche, Jules Favre, échaîné, fait dans la surenchère. La droite bonapartiste s'oppose à toutes les dispositions du texte. Et les inistres, eux-mêmes hostiles au projet, pressent Louis Napoléon d'y renoncer. Celui-ci n'accepte aucune eculade et exprime sa détermination: si la loi est rejetée, le Corps législatif sera dissous. Tout le monde en pparence est contre lui, mais il sent l'opinion favorable. Finalement, son audace et son obstination payent: la oi sera votée le 11 mai 1868. L'autorisation préalable et le système des avertissements sont supprimés. La resse est libérée. Mais, étonnant paradoxe -- un de plus --, Louis Napoléon ne se sera tant battu que pour donner aux journaux le droit de l'accabler d'injures. ésormais, par sa grâce et pour sa disgrâce, la presse ne l'épargnera jamais. Peu de temps après, la loi sur les réunions publiques est votée à son tour. Les réunions sont autorisées à condition qu'on n'y fasse pas de politique -- sauf, fort heureusement, en période électorale... Ollivier apprécie: « L'Empereur avait pris son parti [...]. Comme il se piquait de démocratie, il comprenait que ce droit est la liberté vraiment démocratique. « Voilà donc une oeuvre courageuse et de grande conséquence, fruit de la seule volonté de Louis Napoléon. Il était en droit de revendiquer sinon le mérite du moins la responsabilité de ses efforts. Peine perdue: dans son entourage même, on pense qu'il a laissé aller, qu'il s'est fait déborder, qu'il a dérapé. Rouher le note, avec un certain reste de prudence: « Nos amis [...] s'écrient: on ne sent plus la main du Gouvernement; il n'y a plus ni unité ni énergie dans l'Administration. « Antienne décidément bien connue: on n'est plus gouverné! Certains perdent même la mesure, tel Fould qui s'écrie: « Il faut se débarrasser de lui. « Ce qui est sûr, c'est que la violence de l'opposition parisienne croît au même rythme que la libéralisation. On en arriverait à croire que sa vigueur est proportionnelle aux satisfactions présumées qu'on lui donne. Il est vrai qu'elle ne se fait pas faute d'exploiter toutes les libertés nouvelles que consent le régime. En fait, elle distille un climat de haine. Et elle agit au grand jour. Le 10 mai 1868, le prince impérial est l'objet d'un affront en pleine cérémonie de remise des prix du Concours général. A l'appel du nom du fils Cavaignac, le prince impérial se lève pour remettre son deuxième prix de version latine à un lauréat qui reste obstinément assis. Le 2 décembre, ambetta, avocat de Delescluze -- poursuivi pour avoir organisé l'agitation autour de la commémoration du sacrifice du député Baudin -- prononce, en fait de plaidoirie, un véritable réquisitoire contre l'Empire. Le soir ême, Louis Napoléon évoque l'incident devant l'impératrice, et sans que l'on sache si cela procède de son nclination pour la litote, de son sens de l'humour ou d'une touchante naïveté, il a cette interrogation: « u'avons-nous fait à ce jeune homme? « *** n en arrive ainsi à l'échéance électorale de 1869. En janvier, Louis Napoléon, dans un ultime discours devant le Corps législatif, situe l'enjeu: « La Nation, convoquée dans es comices, sanctionnera la politique que nous avons suivie; elle proclamera, une fois de plus, par ses choix u'elle ne veut pas de révolution mais qu'elle veut asseoir les destinées de la France sur l'intime alliance du ouvoir et de la liberté. « 'empereur n'a plus rien à cacher, et Émile Ollivier peut à bon droit remarquer qu'il s'agit là du premier discours dans lequel il montre quelque compréhension de la liberté. Il l'accepte avec ses excès «. es excès, ce n'est pas ce qui va manquer... Dans son discours, l'empereur avait d'ailleurs lui-même relevé que a presse et les réunions publiques avaient créé une atmosphère d'« agitation factice «. Factice ou non, cette gitation fut vite portée à son comble, pour atteindre des sommets de violence. Pour la première fois, des andidats déclaraient ouvertement leur hostilité à la dynastie. A Paris, les réunions rassemblèrent jusqu'à vingt ille personnes; on assista à des scènes d'émeutes et l'on vit s'élever des barricades. inalement, les résultats ne furent pas si mauvais pour Louis Napoléon. Les oppositions républicaine et onservatrice étaient devancées d'un million et demi de voix. Si elles l'emportaient dans Paris et les grandes illes, en revanche les campagnes étaient restées fidèles. Sur les soixante-quatorze élus républicains, l'« pposition de renversement « ne comptait guère qu'une trentaine d'élus, soit autant que les partisans de 'Empire autoritaire -- les « Mamelouks « -- sur les quelque quatre-vingts bonapartistes déclarés. Il existait onc parmi le reste des deux cent quatre-vingt-douze nouveaux députés, l'ébauche d'une majorité potentielle. uelle majorité et pour quoi faire? Rien n'était vraiment clair. lutôt que de s'avancer en terrain découvert et de faire connaître aussitôt ses préférences, Louis Napoléon écida d'attendre la formation d'un groupe appuyé sur un programme stable. Il estimait en effet que ce n'était as à lui de lever les hypothèques, attitude qui présentait quelque risque, en particulier celui de faire croire une ois de plus, à son irrésolution. Parmi d'autres, La Valette s'y laissa prendre, en observant: « L'Empereur ne dit as ce qu'il veut, parce qu'il ne sait pas ce qu'il veut. « En fait, comme l'a fort bien souligné William Smith, Louis Napoléon pensait que le meilleur moyen de répondre aux voeux des députés consistait à leur donner les oyens de les exprimer. Cette manière de faire s'avéra efficace. aisant fi des délais que lui offrait la Constitution, Louis Napoléon convoqua rapidement le Corps législatif pour ne courte session, consacrée en principe à la vérification des pouvoirs. C'est là qu'Ollivier entre en scène. Le 8 juin 1869, il réunit cent seize députés sur le texte d'une interpellation qui évoque notamment « la nécessité e donner satisfaction au sentiment du pays en l'associant de manière plus efficace à la direction de ses ffaires «, et qui réclame « la constitution d'un ministère responsable devant l'Empereur et la Chambre «. ouis Napoléon saisit la balle au bond. Il accepte le programme des cent seize et fait lire par Rouher un essage au Corps législatif. Rappelant que l'empereur « avait montré plusieurs fois combien il était disposé dans l'intérêt public à abandonner certaines prérogatives «, ce message annonce son intention d'étendre à nouveau le droit d'interpellation; de faire procéder au vote du budget par chapitres; d'établir une plus grande solidarité entre le Corps législatif et le gouvernement à la faveur, notamment, de la suppression de l'incompatibilité entre les fonctions ministérielles et l'exercice d'un mandat parlementaire; de soumettre obligatoirement au Corps législatif les modifications de tarifs contenues dans les traités internationaux et de prévoir la présence systématique des ministres devant les Chambres. Le soir même, très logiquement, Rouher démissionne en compagnie de tous les ministres. Louis Napoléon ne fait pas immédiatement appel à Ollivier, préférant désigner un gouvernement intérimaire dirigé par ChasseloupLaubat. Il n'était sans doute pas convaincu que les choses fussent arrivées à maturité; et puis il jugeait nécessaire d'attendre que la réforme constitutionnelle soit chose faite. Le 6 septembre 1869 était publié le sénatus-consulte amendant la Constitution de 1852. Tout s'y trouvait: le Corps législatif partageait désormais avec l'empereur l'initiative des lois ; maître de son règlement, il élisait son bureau, et bénéficiait de nouvelles règles de procédure budgétaire. Les deux Chambres se voyaient reconnaître un droit illimité d'interpellation. Les tarifs douaniers ne pouvaient devenir obligatoires qu'en vertu d'une loi. Enfin -- innovation qui n'était pas la moindre en dépit de sa relative ambiguïté -- les ministres devenaient collectivement « responsables « même s'ils continuaient à ne « dépendre « que de l'empereur. Ollivier pouvait légitimement exulter: « Depuis douze ans, on me vilipende pour avoir cru l'Empire compatible avec la liberté. La preuve est faite et la question jugée. J'ai atteint mon but. La première partie de ma vie politique est close. Une autre va commencer! « Il restait à organiser une majorité pour fonder un gouvernement. Louis Napoléon est décidé à prendre son temps pour réunir toutes les conditions du succès. Mais il est plus que jamais résolu. A Forcade qui émet un doute: « La France n'est pas faite pour la liberté «, il répond, impavide: « Elle s'y fera. « Il est vrai que, désormais, quelques-uns de ses proches, et parmi ceux qui comptent le plus, ont fini par se convaincre que la démarche de l'empereur est la bonne. C'est le cas de Fleury, de Maupas. Persigny lui-même a évolué. Cet homme, parfois si brutal et malhabile, saisit souvent mieux que d'autres la réalité des situations; il sait discerner l'intérêt de celui qu'il considère comme son maître, lequel ne l'a pas si bien traité ces derniers temps... Il n'en a que plus de mérite à déclarer, s'adressant à Ollivier: « L'Empereur n'a qu'à persévérer résolument dans les voies libérales qu'il a ouvertes, mais en appelant à lui toute une nouvelle génération jeune, forte, intelligente et surtout courageuse et convaincue. Quant aux hommes du 2-Décembre, comme moi [...] notre rôle est fini. « C'est bien ce que pense Ollivier. Il ne veut ni faire du neuf avec du vieux, ni surtout apparaître comme le bras séculier et le porte-parole de Thiers. Celui-ci ne vient-il pas d'observer avec quelque satisfaction: « J'ai vu peu d'Assemblées qui fussent plus que celle-là près de mes opinions «? Ollivier déclare donc: « Si j'entre aux affaires, je ne parviendrai pas comme chef du Tiers Parti, réunion de braves gens rétrogrades et peu démocrates. J'y parviendrai comme chef des générations nouvelles. « Au cours de l'été, son analyse de la situation et sa détermination vont trouver à s'exprimer dans des circonstances aussi plaisantes qu'inattendues. Ollivier est en cure à Vittel, et la fanfare communale, comme à l'habitude, lui donne une aubade. En guise de remerciements, il lui sert tout à trac un petit discours, qui est un véritable chef-d'oeuvre politique, et dont le contenu -- notons-le -- est très proche de ce que pense depuis toujours Louis Napoléon: « Je vous remercie, dit-il, de votre fidèle souvenir; je l'accueille avec d'autant plus de joie qu'il ne s'adresse pas à ma personne mais à la grande cause que je représente. « Il existe dans notre pays deux partis, excessifs, violents, dont je m'honore d'avoir mérité la haine. Dans le premier, sont ceux qui ne veulent pas avancer et qui rêvent une dictature perpétuelle. Dans le second se placent ceux qui veulent avancer trop vite, et qui, d'une manière hypocrite ou déclarée, ne conçoivent le progrès que par la révolution. Je me suis placé entre les deux et depuis vingt ans mon effort a été d'exciter les uns et de retenir les autres, de combattre à la fois et avec la même ténacité et la dictature et la révolution. Aussi, comme ceux qui se placent entre deux armées furieuses, j'ai été le point de mire des attaques, des calomnies venues des deux côtés opposés. « Je persévérerai néanmoins. La petite poignée médiatrice a grossi, et la France entière s'unira bientôt à vous pour réduire à l'impuissance les exagérés de l'ordre et les exagérés de la liberté.

« Peu detemps après, laloi sur lesréunions publiques estvotée àson tour.

Lesréunions sontautorisées à condition qu'onn'yfasse pasdepolitique —sauf, fortheureusement, enpériode électorale...

Ollivierapprécie: « L'Empereur avaitprisson parti [...].Comme ilse piquait dedémocratie, ilcomprenait quecedroit estlaliberté vraiment démocratique.

» Voilà doncuneoeuvre courageuse etde grande conséquence, fruitdelaseule volonté deLouis Napoléon.

Il était endroit derevendiquer sinonlemérite dumoins laresponsabilité deses efforts.

Peineperdue: dansson entourage même,onpense qu'ilalaissé aller,qu'ils'est faitdéborder, qu'iladérapé. Rouher lenote, avecuncertain restedeprudence: «Nos amis [...]s'écrient: onne sent pluslamain du Gouvernement; iln'y aplus niunité niénergie dansl'Administration.

» Antienne décidément bienconnue: onn'est plusgouverné! Certainsperdentmêmelamesure, telFould qui s'écrie: «Ilfaut sedébarrasser delui.

» Ce qui estsûr, c'est quelaviolence del'opposition parisiennecroîtaumême rythme quelalibéralisation.

Onen arriverait àcroire quesavigueur estproportionnelle auxsatisfactions présuméesqu'onluidonne.

Ilest vrai qu'elle nesefait pas faute d'exploiter toutesleslibertés nouvelles queconsent lerégime.

Enfait, elledistille un climat dehaine.

Etelle agit augrand jour.Le10 mai 1868, leprince impérial estl'objet d'unaffront enpleine cérémonie deremise desprixduConcours général.Al'appel dunom dufils Cavaignac, leprince impérial se lève pour remettre sondeuxième prixdeversion latineàun lauréat quireste obstinément assis.Le2décembre, Gambetta, avocatdeDelescluze —poursuivi pouravoir organisé l'agitation autourdelacommémoration du sacrifice dudéputé Baudin —prononce, enfait deplaidoirie, unvéritable réquisitoire contrel'Empire.

Lesoir même, LouisNapoléon évoquel'incident devantl'impératrice, etsans quel'onsache sicela procède deson inclination pourlalitote, deson sens del'humour oud'une touchante naïveté,ila cette interrogation: « Qu'avons-nous faitàce jeune homme? » *** On enarrive ainsiàl'échéance électoralede1869.

Enjanvier, Louis Napoléon, dansunultime discours devantleCorps législatif, situel'enjeu: «La Nation, convoquée dans ses comices, sanctionnera lapolitique quenous avons suivie; elleproclamera, unefoisdeplus, parses choix qu'elle neveut pasderévolution maisqu'elle veutasseoir lesdestinées delaFrance surl'intime alliance du pouvoir etde laliberté.

» L'empereur n'aplus rienàcacher, etÉmile Ollivier peutàbon droit remarquer qu'ils'agit làdu premier discours « dans lequel ilmontre quelque compréhension delaliberté.

Ill'accepte avecsesexcès ». Les excès, cen'est pascequi vamanquer...

Danssondiscours, l'empereur avaitd'ailleurs lui-même relevéque la presse etles réunions publiques avaientcrééuneatmosphère d'«agitation factice».Factice ounon, cette agitation futvite portée àson comble, pouratteindre dessommets deviolence.

Pourlapremière fois,des candidats déclaraient ouvertement leurhostilité àla dynastie.

AParis, lesréunions rassemblèrent jusqu'àvingt mille personnes; onassista àdes scènes d'émeutes etl'on vits'élever desbarricades. Finalement, lesrésultats nefurent passimauvais pourLouis Napoléon.

Lesoppositions républicaine et conservatrice étaientdevancées d'unmillion etdemi devoix.

Sielles l'emportaient dansParis etles grandes villes, enrevanche lescampagnes étaientrestées fidèles.Surlessoixante-quatorze élusrépublicains, l'« opposition derenversement »ne comptait guèrequ'une trentaine d'élus,soitautant quelespartisans de l'Empire autoritaire —les «Mamelouks »— sur lesquelque quatre-vingts bonapartistes déclarés.Ilexistait donc parmi lereste desdeux centquatre-vingt-douze nouveauxdéputés,l'ébauche d'unemajorité potentielle. Quelle majorité etpour quoifaire? Rienn'était vraiment clair. Plutôt quedes'avancer enterrain découvert etde faire connaître aussitôtsespréférences, LouisNapoléon décida d'attendre laformation d'ungroupe appuyé surunprogramme stable.Ilestimait eneffet quecen'était pas àlui de lever leshypothèques, attitudequiprésentait quelquerisque,enparticulier celuidefaire croire une fois deplus, àson irrésolution.

Parmid'autres, LaValette s'ylaissa prendre, enobservant: «L'Empereur nedit pas cequ'il veut, parce qu'ilnesait pas cequ'il veut.

»En fait, comme l'afort bien souligné WilliamSmith,Louis Napoléon pensaitquelemeilleur moyenderépondre auxvoeux desdéputés consistait àleur donner les moyens deles exprimer.

Cettemanière defaire s'avéra efficace. Faisant fides délais queluioffrait laConstitution, LouisNapoléon convoqua rapidement leCorps législatif pour une courte session, consacrée enprincipe àla vérification despouvoirs.

C'estlàqu'Ollivier entreenscène.

Le 28 juin 1869, ilréunit centseize députés surletexte d'une interpellation quiévoque notamment «la nécessité de donner satisfaction ausentiment dupays enl'associant demanière plusefficace àla direction deses affaires »,etqui réclame «la constitution d'unministère responsable devantl'Empereur etlaChambre ». Louis Napoléon saisitlaballe aubond.

Ilaccepte leprogramme descent seize etfait lirepar Rouher un message auCorps législatif.

Rappelant quel'empereur «avait montré plusieurs foiscombien ilétait disposé. »

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