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« Rendre la vertu aimable, le vice odieux, le ridicule saillant. Voilà le projet de tout homme qui prend la plume, le pinceau et le ciseau. » En vous aidant en particulier de vos souvenirs personnels de lecteur vous direz dans quelle mesure vous partagez le point de vue de Diderot sur le but de l'oeuvre d'art.

Publié le 20/03/2009

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diderot

1. a) Problème de la vertu et du vice dans l'art : l'impératif moral et l'impératif esthétique présentés successivement par Diderot dans deux phrases contradictoires.  b) Diderot, philosophe de la deuxième moitié du xviiie siècle, sensible aux questions morales et aux réflexions esthétiques pour définir le rôle de l'artiste : « Rendre la vertu aimable, le vice odieux, le ridicule saillant. Voilà le projet de tout homme qui prend la plume, le pinceau et le ciseau. «    2. Annonce de plan.

 I. Explication et justification : le rôle de la vertu, du vice et du ridicule.  II. Discussion : opposition excessive et dépassée.  

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« a) Un échec esthétique.— Des œuvres fausses, comme les romans à l'eau de rose.— Des œuvres fades, comme les comédies de Diderot.b) Un échec pratique.— Des œuvres peu convaincantes, qui ennuient par leur côté moralisateur sans véritablement pousser au bien : LaNouvelle Héloïse de Rousseau.— C'est un autre côté qu'on apprécie :• l'éloquence chez Bossuet ;• la distraction, ou le cadre sociologique chez la Comtesse de Ségur. c) Une réussite artistique.— Molière : à la fois une réussite artistique et peut-être une certaine efficacité sur le plan de la correction desmœurs.— Racine : une grande réussite, mais provoque-t-il la réaction morale qu'il prétend? C'est discutable.— La Fontaine : ses fables sont appréciées pour leur aspect artistique, mais la morale est une morale pratique, unmode de conduite pour réussir et non pour suivre le chemin de la vertu. B.

Le vice.Certains auteurs déploient la fadeur de la peinture de la vertu, et considèrent que seul le vice peut être source d'art: c'est le point de vue de Diderot dans la deuxième phrase.

Les écrivains peignent ce vice sous différentes optiqueset en utilisant divers moyens. I.

Les moyens.a) Le vice pour le vice.Idée : C'est assez rare dans la littérature, tout au moins dans la littérature connue.

Mais il faut savoir qu'il existeune partie d'une bibliothèque appelée « enfer », consacrée à des ouvrages fort éloignés de la vertu.Exemples :• La Fontaine, les contes sont libertins : le mot « vice » peut paraître excessif, mais c'est tout de même unepeinture de sentiments et d'actes peu vertueux.• Le marquis de Sade : Justine ou les Infortunes de la Vertu, décrit des scènes où tout est mauvais, avec uneaccumulation et un raffinement incroyables dans la perversion. b) Le vice pour sa vérité.Idée : Certains auteurs pensent que le vice est plus vrai, plus caractéristique que la vertu ; et ils le peignent doncdans leur souci de réalisme.Exemples :• Zola, dans L'Assommoir, peint l'alcoolisme et la dépravation qu'il entraîne chez les ouvriers parisiens; il insiste surce vice avec beaucoup de réalisme, non pas dans un but moral, mais documentaire et esthétique ; il peint aussi laperversité des autres milieux : les mineurs (Germinal), la bourgeoisie (La Curée), les milieux financiers (L'Argent).• Flaubert, dans Madame Bovary peint la déchéance progressive d'Emma, en en montrant tous les détails et toutesles conséquences.

Le roman fut d'ailleurs condamné pour immoralité. c) Le vice pour sa beauté.Idée : C'est la considération esthétique qui domine, c'est l'opinion que seul le vice est non seulement intéressant,mais beau.Exemple : Baudelaire, dans Les Fleurs du Mal, cherche à extraire la beauté du mal, du véritable mal, mais aussi duspleen, c'est-à-dire d'un certain mal de vivre.

Ce recueil de poèmes a été aussi condamné pour immoralité. 2.

Les conséquences. 1.

Une certaine réussite esthétique.• Pour les auteurs qui ont du talent : Zola ou Baudelaire.• Peut-on vraiment parler de la réussite esthétique de Sade? 2.

Une vérité discutable.Choisir le vice, c'est aussi faire un choix dans la réalité, c'est prendre parti, et donc s'éloigner aussi de la vérité,même si on en semble plus proche au départ. 3.

Une histoire plus passionnante.Il est vrai qu'il est difficile de « faire de la littérature avec de bons sentiments ».

Le vice offre une matière plusvariée, et plus piquante, et rend possible des rebondissements plus passionnants. II.

Discussion. A.

Le caractère artificiel des deux positions. 1.

Un manichéisme excessif. a) Les tendances de Diderot et de son époque.. »

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