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RÉPUBLIQUE (LA), ou Sur la justice de Platon

Publié le 30/09/2018

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justice

Le découpage traditionnel en dix livres de l’œuvre majeure de Platon ne correspond ni à une division voulue par l’auteur, ni même à l’ordre chronologique de sa composition. Le texte se présente originellement sous la forme d’un entretien continu entre Socrate et un petit nombre de ses disciples et amis sur la nature du politique.

 

Le livre I cherche à définir la justice : est-ce rendre à chacun son dû? Faire du bien à ses amis et du mal à ses ennemis? Ce serait les rendre pires! La justice ne peut produire l’injustice. Thrasymaque proteste: le juste est ce qui est utile au plus fort, aux gouvernants qui font les lois dans leur intérêt. Mais tout art, la politique comme la médecine, n’agit-il pas dans l’intérêt de ses sujets? Ici Thrasymaque jette le masque en louant l’injustice. La discussion se centre alors sur

la discorde, l’impuissance à agir issues de l’injustice, dans son double aspect individuel et social. Or un être ne peut atteindre le bonheur qu’en remplissant sa fonction propre : n’est-ce pas là déjà la définition de la justice?

 

Au livre II, le bonheur du juste subit l’assaut de Glaucon: la justice n’est qu’un masque utile; celui qui posséderait l’anneau de Gygès, rendant invisible à volonté, pourrait paraître juste sans l’être. Pour prouver que la justice est en elle-même un bien, Socrate décide d’examiner sa nature à l’échelle de la cité, et non plus de l’individu. Il décrit d’abord la genèse de la cité, née des besoins et de la division du travail, puis l’apparition des raffinements, enfin les conquêtes et les guerres, qui rendent nécessaire l’entretien de guerriers, ou gardiens. Ici commence la description d’un idéal politique : le gardien doit avoir des dons naturels et recevoir une éducation reposant sur la valeur exemplaire des modèles offerts à l’enfant; Platon en exclut les fables présentant des Dieux immoraux, comme au livre III il exclut la musique, plaintive et amollissante. De même, la gymnastique doit développer la force morale, plus que la force physique. Les chefs de ces gardiens seront choisis parmi les plus vieux, ceux qui ont le plus de lumières et d’amour envers la cité. Pour qu'ils ne défendent pas leur bien propre avant le bien commun, on leur fera croire que la terre de leur cité est leur mère et qu'elle a produit trois classes d’hommes mêlés respectivement d’or, d’argent et de fer: les chefs, les guerriers, les artisans et laboureurs; les gardiens n’auront aucun bien propre, mais seront nourris et logés en communauté par la cité.

 

Au livre IV, la question du bien-être des gardiens est posée. Mais ce qui compte, c’est le bonheur de la cité entière, non celui de quelques-uns. Donner aux gardiens des biens propres créerait deux cités opposées, celle des riches et celle des pauvres. Or, c’est l’unité de la cité qui fait sa force. Mais possède-t-elle la justice? La sagesse y réside dans la science des chefs, le courage se trouve chez les guerriers, la tempérance dans l’obéissance à ceux qui doivent commander, et la justice y existe parce que chaque classe remplit sa fonction sans empiéter sur celle d’autrui. Cela peut s’ap-

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