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Ruy Blas Victor Hugo Acte V, scène 4

Publié le 25/06/2014

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I. Un dénouement romantique en rupture avec la tradition classique 1) Refus de la règle de bienséance Victor Hugo ne respecte pas les règles de la bienséance en montrant au spectateur l'agonie de Ruy Blas sur scène et une scène d'amour très démonstrative. C'est un dénouement spectaculaire : – La lente agonie de Ruy Blas est dramatisée (v36 à la fin) : longueur décroissante des répliques. – L'amour entre les 2 personnages se ressent plus dans la gestuelle que dans les paroles (cf. les didascalies « l'entourant de ses bras », « tenant la reine embrassée », « la reine le soutient dans ses bras », « se jetant sur son corps » => présence charnelle des corps inconcevable dans la dignité froide des personnages de la tragédie classique. – Le mouvement de cette scène s'oppose au statisme classique (nombreux verbes de mouvement dans les didascalies). 2) Mélange des genres et des registres Ce mélange est contraire à la séparation des genres prônée par le théâtre classique. * Une scène tragique : – Mort de Ruy Blas – Fatalité : le destin inévitable de Ruy Blas est la mort « J'aurais agi de même ». – L'amour impossible et detructeur (« cet amour m'a perdu », différence de statut social « Que ce pauvre laquais bénisse cette reine »). * Certains éléments relèvent du mélodrame (drame populaire caractérisé par le pathétique, le sentimentalisme et des situations invraisemblables) : la fiole de poison posée sur la table, déclamation désespérée de Ruy Blas « Triste flamme / Éteins-toi ! ». * Une scène lyrique : - Champ lexical des sentiments, notamment celui de l'amour et champ lexical de la souffrance - Ponctuation expressive : exclamatives nombreuses, fausses interrogatives à valeur exclamative notamment dans les répliques de la reine : « Qu'avez-vous fait ? » - Invocation à Dieu « ô mon Dieu ! » - « vivant par son amour, mourant par sa pitié » : parallélisme de construction / effet proche du chiasme * Présence également du pathétique (souffrances de Ruy Blas). -> Lien interne : fiche sur les registres 3) Libération du langage Dislocation de l'alexandrin : à plusieurs reprises il faut plusieurs répliques des 2 personnages pour constituer un alexandrin :  « Que voulez-vous ? » / « Que vous me pardonniez, madame ! » : 2 répliques « Jamais ! » / « Jamais ! / Bien sûr ? / « Non jamais » / « Triste flamme » : 4 répliques Cet entremêlement des alexandrins exprime l'amour entre Ruy Blas et la reine. II. Pour accéder au « sublime » (ici, sublime = degré extrême du beau, du grand, forme d'idéal) 1) Amour impossible et fatal Le chiasme « Vous me maudissez, et moi je vous bénis » montre l'impossibilité de cet amour entre Ruy Blas et la reine. L'amour impossible et fatal est un thème romantique par excellence (Roméo et Juliette de Shakespeare, Hernani de Hugo, On ne badine pas avec l'amour de Musset...) – Amour sublime, peut-être parce qu'il reste toujours inaccompli, idéal car ne se concrétisant jamais véritablement dans le réel. – Idée d'un amour sublimé par la souffrance. 2) Une mort sublime * Dimension religieuse de la mort de Ruy Blas : – « Ayez pitié de moi, mon Dieu ! », « pardonniez », « ô mon Dieu ! », « mon cœur crucifié »... – Attitude de prière de Ruy Blas « à genoux », « joignant les mains », « levant les yeux au ciel ». – Image de la vierge marie et du christ souffrant descendu de la croix : « La reine le soutient dans ses bras ». * Dimension sublime et héroïque du sacrifice de Ruy Blas qui va jusqu'au bout de son destin pour sauver le reine (« Fuyez d'ici ! - Tout restera secret - ») => Ruy Blas donne sa vie pour la reine. * La mort de Ruy Blas permet un rapprochement entre celui-ci et la reine :  - Évolution des dénominations dans les répliques de la reine « Don César » > « César » > « Ruy Blas » - Disparition du fossé social entre les deux personnages visible dans l'énonciation (alternance du « vous » et du « tu »).
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« - L'amour impossible et detructeur (« cet amour m'a perdu », différence de statut social « Que ce pauvre laquais bénisse cette reine »). * Certains éléments relèvent du mélodrame (drame populaire caractérisé par le pathétique, le sentimentalisme et des situations invraisemblables) : la fiole de poison posée sur la table, déclamation désespérée de Ruy Blas « Triste flamme / Éteins-toi ! ». * Une scène lyrique : - Champ lexical des sentiments, notamment celui de l'amour et champ lexical de la souffrance - Ponctuation expressive : exclamatives nombreuses, fausses interrogatives à valeur exclamative notamment dans les répliques de la reine : « Qu'avez-vous fait ? » - Invocation à Dieu « ô mon Dieu ! » - « vivant par son amour, mourant par sa pitié » : parallélisme de construction / effet proche du chiasme * Présence également du pathétique (souffrances de Ruy Blas). -> Lien interne : fiche sur les registres 3) Libération du langage Dislocation de l'alexandrin : à plusieurs reprises il faut plusieurs répliques des 2 personnages pour constituer un alexandrin :  « Que voulez-vous ? » / « Que vous me pardonniez, madame ! » : 2 répliques « Jamais ! » / « Jamais ! / Bien sûr ? / « Non jamais » / « Triste flamme » : 4 répliques Cet entremêlement des alexandrins exprime l'amour entre Ruy Blas et la reine.. »

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