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Selon Lévi-Strauss, l'écriture "paraît favoriser l'exploitation des hommes avant leur illumination". Dans quelle mesure, à votre avis, certaines technologies nouvelles propres à notre société (informatique, audiovisuelle…) permettent-elles de vérifier ou de contester cette affirmation ?

Publié le 06/06/2009

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Introduction L'écriture, puis l'imprimerie, ont été l'une des grandes révolutions techniques de l'humanité. Mais l'accélération des techniques, aujourd'hui, permet de penser qu'un nouveau pas est franchi. Aidera-t-il l'homme à mieux vivre, ou servira-t-il à l'asservir davantage ? Nous suivrons le plan suivant : I. Des technologies au service de l'homme. II. Des technologies qui asservissent l'homme. III. Le fantasme mécaniste.

Développement I. Des technologies au service de l'homme A. Plus de connaissances 1. connaissance plus approfondie grâce aux nouveaux outils Les nouvelles technologies, comme l'écriture hier, permettent d'abord d'apporter à l'homme davantage de connaissances, soit en stockant un nombre considérable d'informations, soit en accélérant les calculs nécessaires à la science. Exemple : l'outil informatique comme moyen de stockage, ou comme moyen de calcul. 2. connaissance à la portée d'un plus grand nombre Par ailleurs, ces connaissances sont beaucoup plus largement diffusées qu'auparavant, car la mondialisation des communications donne accès à tous, et immédiatement, aux informations. Exemples : l'emploi du téléphone, du fax, mais aussi la diffusion des journaux, et surtout la couverture télévisuelle. 3. généralisation de la connaissance L'information devenant générale, ce sont les connaissances elles-mêmes qui sont offertes au plus grand nombre. Exemple : le premier pas de l'homme sur la lune a été vu de millions de téléspectateurs. Combien y en aurait-il en plus aujourd'hui, avec l'emploi des satellites de télévision !

« Dès lors l'information n'est pas nécessairement vraie, soit parce qu'elle est partielle, soit parce qu'elle est toutsimplement fausse.

Exemples : la mémoire de l'eau ; le sida transmissible par la salive (oui, certains y croient encore!) ; le faux journal d'Hitler, etc. B.

Info ou intox ? 1.

l'information est déforméeBien souvent, l'information est volontairement déformée par ceux qui la contrôlent.Exemples : la puissance supposée de l'armée irakienne, avant la guerre du Golfe, ou celle de l'armée serbe,aujourd'hui ; le nombre réel de morts civils pendant la guerre du Golfe, etc.2.

l'opinion est manipulableCette déformation a pour but de manipuler l'opinion, qui agit en fonction de ce qu'elle sait, ou de ce qu'elle croitsavoir.Exemple : l'affaire du faux massacre de Timisoara, en Roumanie.3.

une collusion des pouvoirs ?Il est alors légitime de se demander si les différents pouvoirs, pou-voir politique, pouvoir économique et pouvoir de lapresse, ne marchent pas main dans la main.Exemple : le « matraquage » médiatique sur l'invasion du Koweit, qui représentait un évident enjeu pétrolier, doncstratégique, par rapport au retard de l'information sur le Rwanda, qui ne représente « que » des centaines de milliersde morts... Transition L'emploi des nouvelles technologies sert moins au bien-être de l'homme qu'à sa manipulation.

Utilisé par lespuissants, il est un outil d'asservissement.

Mais ne cède-t-on pas là au fantasme paranoïaque de l'homme dominépar sa machine ? III.

Le fantasme mécaniste A.

La grande peur de l'ordinateur 1.

l'homme mécaniséLa mécanisation à outrance réduit l'homme à une fonction, face à des machines de plus en plus performantes, voire« intelligentes ».

Exemple : l'ordinateur du film 2001, l'Odyssée de l'espace, de Stanley Kubrick.2.

la machine triomphanteCette peur de la mécanisation se focalise alors sur d'hypothétiques machines futures, androïdes et autres robotstueurs.Exemples : les films Robocop, Terminator, Blade Runner...

3.

l'intelligence artificielleL'homme se sent alors dépassé par ses propres inventions, et craint par-dessus tout le développement destechniques d'intelligence artificielle, comme si l'ordinateur pouvait demain « réfléchir », et non plus seulement «reproduire » un raisonnement programmé.Exemples : la littérature et le cinéma de science-fiction. B.

Une peur maîtrisable 1.

des outils démocratiques de contrôleMais ces risques, parfois réels, moins dans l'asservissement de l'homme par la machine que par l'homme lui-même,sont contrôlables, au moyen d'outils démocratiques.Exemple : la puissance d'information et de mémorisation des ordinateurs permet de « ficher » tout le monde : contrece risque, il existe une commission nationale, « Informatique et libertés », qui interdit justement la diffusion desinformations et leur recoupement.2.

plus de démocratie aujourd'huiD'ailleurs, ne peut-on constater, parallèlement aux développements des techniques modernes, une extension de ladémocratie dans le monde, à un point qu'elle n'a jamais atteint auparavant ?Exemples : la démocratisation des pays de l'Est, le recul des dictatures en Amérique du Sud, la chute spectaculairedu dictateur Marcos, aux Philippines.3.

continuer à veillerL'homme doit bien sûr veiller au maintien et à l'emploi de ces outils de contrôle, tout en continuant à se servir desacquisitions que lui permettent les nouvelles techniques.Exemple : la recherche génétique, et la création simultanée d'un comité de bio-éthique. Conclusion Diaboliser les nouvelles techniques, c'est céder à une peur comparable à la grande peur de l'an 1000 – après tout,l'an 2000 n'est plus très loin...

Or, céder à cette peur, c'est justement faire le jeu de ceux qui contrôlent mieux cestechniques.

Il faut donc rester vigilant, mais davantage dans un souci démocratique que dans un repli frileux contrele progrès.. »

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