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« Si c’est vraiment la dernière, je suis content, répliqua Saroumane : cela m’évitera la peine de la refuser encore. Tous mes espoirs sont ruinés, mais je ne désire pas partager les vôtres. Si vous en avez. »

Publié le 30/03/2014

Extrait du document

de vous rechercher. Dites plutôt que c’est la bonne fortune qui vous a rattrapé, car vous avez maintenant une dernière chance. «

« Si c’est vraiment la dernière, je suis content, répliqua Saroumane : cela m’évitera la peine de la refuser encore. Tous mes espoirs sont ruinés, mais je ne désire pas partager les vôtres. Si vous en avez. «

Ses yeux étincelèrent un moment. « Allez-vous-en ! dit-il. Ce n’est pas pour rien que j’ai longuement étudié ces questions. Vous vous êtes condamnés, et vous le savez. Et j’aurai quelque réconfort dans mon errance à penser que vous avez abattu votre propre maison en détruisant la mienne. Et maintenant, quel navire vous fera franchir à nouveau une si vaste mer ? poursuivit-il en se moquant. Ce sera un navire gris et plein de spectres. « Il rit, mais sa voix était fêlée et affreuse.

« Lève-toi, idiot ! « cria-t-il à l’autre mendiant, qui s’était assis par terre, et il le frappa de son bâton. « Demi-tour ! Si ces gens suivent notre route, nous en prendrons une autre. Avance, ou je ne te donnerai pas de croûton pour ton souper ! «

Le mendiant se retourna et s’en fut, le dos courbé, en gémissant « Pauvre vieux Grima ! Pauvre vieux Grima ! Toujours battu et maudit. Que je le déteste ! Que je voudrais pouvoir le quitter ! «

« Eh bien, quittez-le « dit Gandalf.

Mais Langue de Serpent se contenta de lui lancer un regard de ses yeux larmoyants emplis de terreur, puis il se glissa vivement derrière Saroumane. En passant près de la compagnie, la misérable paire arriva aux hobbits, et Saroumane s’arrêta pour braquer les yeux sur eux, mais ils le regardèrent avec pitié.

« Ainsi vous êtes venus vous repaître aussi, mes galopins ? dit-il. Vous vous moquez bien de ce qui manque à un mendiant, hein ? Car vous avez tout ce qu’il vous faut, de la nourriture, de beaux vêtements et la meilleure herbe pour vos pipes. Oh oui, je sais ! Je sais d’où elle vient. Vous n’en donneriez pas une pipée, non ? «

« Je le ferais si j’en avais «, dit Frodon.

« Vous pouvez avoir ce qu’il m’en reste, si vous attendez un moment «, dit Merry. Il mit pied à terre pour fouiller dans le sac accroché à sa selle. Puis il tendit à Saroumane une blague de cuir. « Prenez ce qu’il y a, dit-il. C’est à votre disposition, cela provient des épaves de l’Isengard. «

« À moi, à moi, oui, et je l’ai payé cher ! s’écria Saroumane, agrippant la blague. Ce n’est qu’un remboursement symbolique, car vous en avez pris davantage, je gage. Mais un mendiant doit être reconnaissant quand un voleur lui rend même une bribe de ce qui lui appartient. Enfin... ce sera bien fait si, à votre retour, ous trouvez les choses dans le Quartier Sud moins bonnes que vous ne l’aimeriez. Puisse votre pays manquer longtemps d’herbe ! «

« Merci ! répondit Merry. Dans ce cas, je reprendrai ma blague qui n’est pas à vous et qui a longtemps oyagé avec moi. Enveloppez l’herbe dans un chiffon à vous. «

« À voleur, voleur et demi «, dit Saroumane, qui tourna le dos à Merry, donna un coup de pied à Langue de Serpent, et s’en fut vers la forêt.

« Ça alors ! dit Pippin. Voleur, en vérité ! et que dirions-nous pour les guets-apens, les blessures, les traînages par des orques à travers le Rohan ? «

« Ah ! dit Sam. Et acheté, qu’il a dit. Comment, je me le demande. Et je n’ai pas goûté son allusion au Quartier Sud. Il est temps de rentrer. «

« J’en suis bien certain, dit Frodon. Mais nous ne pouvons aller plus vite, si nous devons voir Bilbon. Je vais à Fondcombe d’abord, quoi qu’il puisse arriver. «

« Oui, je crois que vous feriez mieux, dit Gandalf. Mais hélas pour Saroumane ! Je crains qu’on ne puisse plus rien pour lui. Il s’est complètement flétri. Je ne suis pas sûr, pourtant, que Sylvebarbe ait raison : j’ai comme une idée qu’il pourrait encore faire quelque mauvais coup à sa petite façon méprisable. «

Le lendemain, ils poursuivirent leur route dans le nord du Pays de Dun, où ne demeuraient plus d’hommes, ien que ce fût une région verdoyante et agréable. Septembre venait avec ses jours dorés et ses nuits argentées, et ils chevauchèrent tranquillement jusqu’au moment où ils atteignirent la Rivière des Cygnes, ils trouvèrent alors l’Ancien Gué, à l’est des chutes par lesquelles elle descendait soudain dans les plaines basses. Loin à l’Ouest s’étendaient dans une brume les marais et les îlots parmi lesquels elle serpentait jusqu’au Flot Gris : là, d’innombrables cygnes gîtaient parmi les roseaux.

Ils passèrent ainsi en Éregion, et enfin vint une belle aurore, qui rayonnait au-dessus de brumes chatoyantes, et, regardant de leur camp sur une colline peu élevée, les voyageurs virent le Soleil donner dans l’Est lointain sur trois cimes qui se dressaient dans le ciel à travers les nuages flottants : le Caradhras, le Celebdil et le Fanuidhol. Ils se trouvaient près des Portes de la Moria.

Ils s’attardèrent alors là une semaine, car le moment approchait d’une nouvelle séparation qui leur coûtait. Celeborn, Galadriel et les leurs n’allaient pas tarder à tourner vers l’Est pour franchir la Porte de Rubicorne, descendre l’Escalier des Rigoles Sombres, et gagner ainsi le Cours d’Argent et leur pays. Ils avaient suivi usque-là les routes de l’Ouest, car ils avaient maints sujets d’entretien avec Elrond et avec Gandalf, et ils prolongèrent encore là la conversation avec leurs amis. Souvent, bien après que les hobbits étaient plongés dans leur sommeil, ils restaient assis ensemble sous les étoiles, à se rappeler les temps passés et toutes leurs joies et leurs peines dans le monde, ou à tenir conseil au sujet des jours à venir. Si quelque voyageur était passé par-là, il n’eût pas vu ni entendu grand-chose, et il lui eût simplement semblé voir des formes grises, sculptées dans la

pierre, en mémoire de choses oubliées, à présent perdues dans les régions dépeuplées. Car ils ne bougeaient ni ne parlaient oralement, se regardant d’esprit à esprit, et seuls leurs yeux remuaient et s’allumaient dans le a-et-vient de leurs pensées.

Mais tout finit par être dit, et ils se séparèrent de nouveau pour quelque temps, jusqu’à ce que le moment fût enu pour les Trois Anneaux de cesser d’être. Disparaissant rapidement parmi les pierres et les ombres, les gens de Lorien en manteaux gris chevauchèrent en direction des montagnes, et ceux qui allaient à Fondcombe restèrent assis sur la colline pour regarder, jusqu’au moment où un éclair jaillit de la brume grandissante, et puis, ils ne virent plus rien. Frodon sut alors que Galadriel avait élevé son anneau en signe d’adieu.

Se détournant, Sam dit avec un soupir : « Comme je voudrais être en route pour la Lorien ! «

Ils arrivèrent enfin un soir par-dessus les hautes landes, soudainement comme il le paraissait toujours aux oyageurs, au bord de la profonde vallée de Fondcombe, et ils virent loin en contrebas briller les lampes dans la maison d’Elrond. Ils descendirent, traversèrent le pont et arrivèrent aux portes, et toute la maison était emplie de lumière et de chants pour la joie du retour d’Elrond.

Le premier soin des hobbits, avant de manger, de se laver ou même de retirer leurs manteaux, fut de se mettre à la recherche de Bilbon. Ils le trouvèrent tout seul dans sa petite chambre. Des papiers, des plumes et des crayons traînaient partout, mais Bilbon était assis dans un fauteuil devant un petit feu clair. Il paraissait très ieux, mais paisible et somnolent.

Il ouvrit les yeux et leva la tête à leur entrée. « Tiens, tiens ! dit-il. Vous voilà revenus ? Et c’est demain mon anniversaire. Que vous êtes donc malins ! Savez-vous que je vais avoir cent vingt-neuf ans ! Et dans un an, si je suis encore en vie, j’égalerai le Vieux Touque. J’aimerais bien le surpasser, mais on verra. «

Après la célébration de l’anniversaire de Bilbon, les quatre hobbits demeurèrent quelques jours à Fondcombe, et ils restèrent beaucoup avec leur vieil ami, qui passait à présent la plupart de son temps dans sa chambre, hormis pour les repas. À ceux-ci, il était en général très ponctuel, et il manquait rarement de se réveiller à temps pour y assister. Assis autour du feu, ils lui racontèrent à tour de rôle tout ce qu’ils pouvaient se rappeler de leurs voyages et de leurs aventures. Au début, il fit mine de prendre quelques notes, mais il s’endormait souvent, et en se réveillant, il disait : « Magnifique ! Merveilleux ! Mais où en étions-nous ? « Ils reprenaient alors leur récit au point où il avait commencé à dodeliner de la tête.

La seule partie qui sembla réellement exciter son intérêt fut le couronnement et le mariage d’Aragorn. « J’ai été invité aux noces, évidemment, dit-il. Et je les ai attendues assez longtemps. Mais, de façon ou d’autre, le moment venu, je me suis aperçu que j’avais trop à faire ici, et les préparatifs de voyage sont un tel tracas ! «

Après une quinzaine de jours environ, Frodon, regardant par la fenêtre, vit qu’il y avait eu de la gelée pendant la nuit et que les toiles d’araignées formaient des filets blancs. Alors, il sut soudain qu’il devait faire ses adieux à Bilbon et partir. Le temps était encore calme et beau après l’un des plus magnifiques étés qui fût de mémoire d’homme, mais octobre étant venu, il devait se gâter avant peu et la pluie et le vent allaient reprendre. Or, il y avait encore un long chemin à parcourir. Mais ce n’était pas vraiment la pensée du climat qui le poussait. Il avait le sentiment qu’il était temps de regagner la Comté. Sam le partageait. La veille au soir, ne lui avait-il, pas dit :

« Eh bien, Monsieur Frodon, on a été loin et on a vu bien des choses, mais je ne crois pas qu’on ait trouvé mieux que cet endroit ci. Il y a quelque chose de tout, ici, si vous me comprenez : la Comté, le Bois Doré, Gondor, et des maisons de roi, des auberges, des prairies, des montagnes, tout ça mélangé. Je sens pourtant qu’on ne devrait pas tarder à partir. Je me soucie de mon vieux, pour tout vous dire. «

« Oui, un peu de tout, Sam, sauf la Mer «, avait répondu Frodon, et il répéta pour lui-même : « Sauf la Mer. «

Frodon parla ce jour-là à Elfrond, et il fut convenu qu’ils partiraient le lendemain matin. À leur grand plaisir, Gandalf déclara : « Je crois que j’irai aussi. Du moins jusqu’à Bree. Je voudrais voir Poiredebeurré. « Dans la soirée, ils allèrent faire leurs adieux à Bilbon.

« Eh bien, si vous devez partir, il le faut bien, dit-il. Je le regrette. Vous me manquerez. C’est bon de savoir simplement que vous êtes là. Mais je commence à avoir grand sommeil. « Il donna alors à Frodon sa cotte de mithril et Dard, oubliant qu’il l’avait déjà fait, il leur donna aussi trois livres de traditions qu’il avait composés à différentes époques, consignés en son écriture en pattes de mouches, et qui portaient sur leur dos rouge l’inscription : Traductions de l’Elfique, par B.B.

À Sam, il donna un petit sac d’or. « C’est presque la dernière goutte de la cuvée de Smaug, dit-il. Cela pourra t’être utile, si tu penses à te marier, Sam. « Sam rougit.

« Je n’ai pas grand-chose à vous donner, à vous autres, jeunes gens, dit-il à Merry et à Pippin, sinon de bons conseils. « Et, après leur en avoir donné un bel échantillonnage, il ajouta un dernier article, bien dans la manière de la Comté : « Ne laissez pas vos têtes devenir trop grandes pour vos chapeaux ! Mais si vous ne cessez pas ientôt de croître, vous ne tarderez pas à trouver les chapeaux et les vêtements trop coûteux. «

« Mais si vous voulez surpasser le Vieux Touque, dit Pippin, je ne vois pas pourquoi vous n’essayeriez pas de surpasser le Taureau Rugissant. «

Bilbon rit, et il tira d’une poche deux belles pipes à bouquin de perle, montées en argent finement ciselé.

 

« Pensez à moi quand vous les fumerez ! dit. Les Elfes les ont faites pour moi, mais je ne fume plus. « Puis il dodelina soudain de la tête et s’assoupit un moment, et quand il se réveilla, il dit : « Où en étions-nous ? Oui, à donner des cadeaux, bien sûr. Et cela me rappelle : qu’est-il advenu de mon anneau, que tu avais emporté, Frodon ? «

« Je l’ai perdu, mon très cher Bilbon, dit Frodon. Je m’en suis débarrassé, vous savez bien. «

« Quel dommage ! dit Bilbon. J’aurais aimé le revoir. Mais non, que je suis bête ! C’était pour cela que tu étais parti, n’est-ce pas : pour t’en débarrasser ? Mais tout cela est tellement confus, car il semble que beaucoup d’autres choses s’y soient mêlées : les affaires d’Aragorn, le Conseil Blanc, le Gondor, les Cavaliers, les Suderons, les olifants tu en as vraiment vu un, Sam ? les cavernes, les tours, les arbres dorés, et qui sait quoi encore ?

« Je suis évidemment revenu beaucoup trop directement de mon voyage. Je trouve que Gandalf aurait pu me faire faire un tour. Mais dans ce cas, la vente aux enchères aurait été terminée avant mon retour, et j’aurais eu encore plus d’ennuis que j’en ai eu. En tout cas, il est trop tard maintenant, et vraiment, je trouve qu’il est

eaucoup plus confortable d’être assis ici et d’entendre tout raconter. Le feu est très douillet, la nourriture très

onne, et il y a des Elfes quand on les veut. Que pourrait-on souhaiter de plus ? «

a Route se poursuit sans fin

escendant de la porte où elle commença.

aintenant loin en avant s’est poursuivie la Route,

Que d’autres la suivent, qui le pourront l

Qu’un nouveau voyage ils commencent,

oi enfin, les pieds las,

Vers l’auberge éclairée je me tournerai,

our trouver mon repos du soir et le sommeil.

L’obscurité du soir s’épaississant dans la chambre, l’éclat du feu se fit plus vif, ils contemplèrent Bilbon endormi, et ils virent que son visage était souriant. Ils restèrent un moment assis en silence, puis Sam, parcourant du regard la pièce et les ombres qui dansaient sur les murs, dit doucement :

« Je ne pense pas qu’il ait beaucoup écrit durant notre absence, Monsieur Frodon. Il n’écrira plus jamais notre histoire, à présent. «

Sur quoi, Bilbon ouvrit un œil, presque comme s’il avait entendu. Puis il se secoua. « Je deviens somnolent,

oyez-vous, dit-il. Et quand j’ai le temps d’écrire, je n’aime vraiment écrire que de la poésie. Je me demande, Frodon mon cher, si cela t’ennuierait vraiment de mettre un peu d’ordre dans tout cela avant de partir ? Rassemble toutes mes notes et tous mes papiers, mon journal aussi, et emporte-les, si tu veux. Je n’ai pas

eaucoup de temps pour le choix, l’arrangement et tout cela, vois-tu. Fais toi aider par Sam, et, quand tu auras mis les choses en forme, reviens et je le reverrai. Je ne serai pas trop critique. «

« Bien sûr que je le ferai ! dit Frodon. Et, naturellement, je reviendrai bientôt : ce ne sera plus dangereux. Il y a maintenant un vrai roi, et il mettra vite les routes en ordre. «

« Merci, mon cher ! dit Bilbon. Ce m’est vraiment un grand soulagement. « Et de se rendormir.

« pierre, en mémoire de choses oubliées, à présent perdues dans les régions dépeuplées.

Car ils ne bougeaient ni ne parlaient oralement, se regardant d’esprit à esprit, et seuls leurs yeux remuaient et s’allu maient dans le va -et -vient de leurs pensées.

Mais tout finit par être dit, et ils se séparèrent de nouveau pour quelque temps, jusqu’à ce que le moment fût venu pour les Trois Anneaux de cesser d’être.

Disparaissant rapidement parmi les pierres et les ombr es, les gens de Lorien en manteaux gris chevauchèrent en direction des montagnes, et ceux qui allaient à Fondcombe restèrent assis sur la colline pour regarder, jusqu’au moment où un éclair jaillit de la brume grandissante, et puis, ils ne virent plus rien .

Frodon sut alors que Galadriel avait élevé son anneau en signe d’adieu.

Se détournant, Sam dit avec un soupir : « Comme je voudrais être en route pour la Lorien ! » Ils arrivèrent enfin un soir par -dessus les hautes landes, soudainement comme il le parai ssait toujours aux voyageurs, au bord de la profonde vallée de Fondcombe, et ils virent loin en contrebas briller les lampes dans la maison d’Elrond.

Ils descendirent, traversèrent le pont et arrivèrent aux portes, et toute la maison était emplie de lumièr e et de chants pour la joie du retour d’Elrond.

Le premier soin des hobbits, avant de manger, de se laver ou même de retirer leurs manteaux, fut de se mettre à la recherche de Bilbon.

Ils le trouvèrent tout seul dans sa petite chambre.

Des papiers, des plu mes et des crayons traînaient partout, mais Bilbon était assis dans un fauteuil devant un petit feu clair.

Il paraissait très vieux, mais paisible et somnolent. Il ouvrit les yeux et leva la tête à leur entrée.

« Tiens, tiens ! dit -il.

Vous voilà revenus ? Et c’est demain mon anniversaire.

Que vous êtes donc malins ! Savez- vous que je vais avoir cent vingt -neuf ans ! Et dans un an, si je suis encore en vie, j’égalerai le Vieux Touque.

J’aimerais bien le surpasser, mais on verra. » Après la célébration de l ’anniversaire de Bilbon, les quatre hobbits demeurèrent quelques jours à Fondcombe, et ils restèrent beaucoup avec leur vieil ami, qui passait à présent la plupart de son temps dans sa chambre, hormis pour les repas.

À ceux -ci, il était en général très pon ctuel, et il manquait rarement de se réveiller à temps pour y assister.

Assis autour du feu, ils lui racontèrent à tour de rôle tout ce qu’ils pouvaient se rappeler de leurs voyages et de leurs aventures.

Au début, il fit mine de prendre quelques notes, ma is il s’endormait souvent, et en se réveillant, il disait : « Magnifique ! Merveilleux ! Mais où en étions -nous ? » Ils reprenaient alors leur récit au point où il avait commencé à dodeliner de la tête. La seule partie qui sembla réellement exciter son int érêt fut le couronnement et le mariage d’Aragorn.

« J’ai été invité aux noces, évidemment, dit -il.

Et je les ai attendues assez longtemps.

Mais, de façon ou d’autre, le moment venu, je me suis aperçu que j’avais trop à faire ici, et les préparatifs de voya ge sont un tel tracas ! » Après une quinzaine de jours environ, Frodon, regardant par la fenêtre, vit qu’il y avait eu de la gelée pendant la nuit et que les toiles d’araignées formaient des filets blancs.

Alors, il sut soudain qu’il devait faire ses adieu x à Bilbon et partir.

Le temps était encore calme et beau après l’un des plus magnifiques étés qui fût de mémoire d’homme, mais octobre étant venu, il devait se gâter avant peu et la pluie et le vent allaient reprendre.

Or, il y avait encore un long chemin à parcourir.

Mais ce n’était pas vraiment la pensée du climat qui le poussait.

Il avait le sentiment qu’il était temps de regagner la Comté.

Sam le partageait.

La veille au soir, ne lui avait -il, pas dit : « Eh bien, Monsieur Frodon, on a été loin et on a vu bien des choses, mais je ne crois pas qu’on ait trouvé mieux que cet endroit ci.

Il y a quelque chose de tout, ici, si vous me comprenez : la Comté, le Bois Doré, Gondor, et des maisons de roi, des auberges, des prairies, des montagnes, tout ça mélangé .

Je sens pourtant qu’on ne devrait pas tarder à partir.

Je me soucie de mon vieux, pour tout vous dire. » « Oui, un peu de tout, Sam, sauf la Mer », avait répondu Frodon, et il répéta pour lui- même : « Sauf la Mer. » Frodon parla ce jour -là à Elfrond, et il fut convenu qu’ils partiraient le lendemain matin.

À leur grand plaisir, Gandalf déclara : « Je crois que j’irai aussi.

Du moins jusqu’à Bree.

Je voudrais voir Poiredebeurré.

» Dans la soirée, ils allèrent faire leurs adieux à Bilbon.

« Eh bien, si vous devez partir, il le faut bien, dit - il.

Je le regrette.

Vous me manquerez.

C’est bon de savoir simplement que vous êtes là.

Mais je commence à avoir grand sommeil. » Il donna alors à Frodon sa cotte de mithril et Dard, oubliant qu’il l’avait déjà fait, il leur donna aussi trois livres de traditions qu’il avait composés à différentes époques, consignés en son écriture en pattes de mouches, et qui portaient sur leur dos rouge l’inscription : Traductions de l’Elfique, par B.B.

À Sam, il donna un petit sac d’or.

« C’est presque la dernière goutte de la cuvée de Smaug, dit - il.

Cela pourra t’être utile, si tu penses à te marier, Sam. » Sam rougit.

« Je n’ai pas grand -chose à vous donner, à vous autres, jeunes gens, dit - il à Merry et à Pippin, sinon de bons conseil s.

» Et, après leur en avoir donné un bel échantillonnage, il ajouta un dernier article, bien dans la manière de la Comté : « Ne laissez pas vos têtes devenir trop grandes pour vos chapeaux ! Mais si vous ne cessez pas bientôt de croître, vous ne tarderez pas à trouver les chapeaux et les vêtements trop coûteux.

» « Mais si vous voulez surpasser le Vieux Touque, dit Pippin, je ne vois pas pourquoi vous n’essayeriez pas de surpasser le Taureau Rugissant. » Bilbon rit, et il tira d’une poche deux belles pipes à bouquin de perle, montées en argent finement ciselé.. »

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