Devoir de Philosophie

Spinoza, Traité théologico-politique

Publié le 13/04/2014

Extrait du document

spinoza
  On pense que l’esclave est celui qui agit par commandement et l’homme libre celui qui agit selon son bon plaisir. Cela cependant n’est pas absolument vrai, car en réalité être captif[1] de son plaisir et incapable de rien voir ni faire qui nous soit vraiment utile, c’est le pire esclavage, et la liberté n’est qu’à celui qui de son entier consentement vit sous la seule conduite de la Raison. Quant à la conduite déclenchée par un commandement, c’est-à-dire l’obéissance, bien qu’elle supprime en un sens la liberté, elle n’entraîne cependant pas immédiatement pour un agent[2] la qualité d’esclave. Il faut considérer avant tout, à cet égard, la signification particulière de l’action. Si la fin[3] de l’action n’est pas l’utilité de l’agent lui-même, mais de celui qui la commande, alors l’agent est un esclave, inutile à lui-même ; au contraire, dans un État et sous un commandement pour lesquels la loi suprême est le salut de tout le peuple, non de celui qui commande, celui qui obéit en tout au souverain ne doit pas être dit un esclave inutile à lui-même, mais un sujet. […] De même, les enfants, bien qu’obligés d’obéir à tous les ordres de leurs parents, ne sont cependant pas des esclaves ; car les ordres des parents sont inspirés avant tout par l’intérêt des enfants. Il existe donc, selon nous, une grande différence entre un esclave, un fils, un sujet, et nous formulerons les définitions suivantes : l’esclave est obligé de se soumettre à des ordres fondés sur le seul intérêt de son maître ; le fils accomplit sur l’ordre de ses parents des actions qui sont dans son intérêt propre ; le sujet enfin accomplit sur l’ordre de la souveraine Puissance des actions visant à l’intérêt général et qui sont par c...
spinoza

« particulier. Spinoza, Traité théologico-politique [1] Etre captif : être prisonnier. [2] L'agent : celui qui agit. [3] La fin : le but.     1) Dégagez l'idée principale du texte et les étapes de son argumentation. L'idée principale du texte est que la liberté ne s'oppose pas à l'obéissance car la vraie liberté est d'obéir à la raison. Spinoza commence par montrer que liberté et obéissance ne s'opposent pas.

Puis il distingue plusieurs cas d'obéissance : celui qui obéit est néanmoins libre, en un certain sens, si l'ordre qu'il reçoit vise son propre intérêt.

Enfin, Spinoza utilise cette distinction pour analyser plusieurs cas concrets et montrer la différence. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles