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Spleen de Paris (le) de Charles Baudelaire (résumé et analyse de l'oeuvre)

Publié le 27/10/2018

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Spleen de Paris (le). Recueil de poèmes en prose de Charles Baudelaire (1821-1867), publié dans le tome IV des Œuvres complètes, à Paris chez Michel Lévy frères en 1869. De nombreux poèmes avaient, à partir de 1855, paru dans diverses revues, notamment dans la Presse en août et septembre 1862. Au fil des publications de ses poèmes en prose, Baudelaire a hésité entre plusieurs titres : Poèmes nocturnes, la Lueur et la Fumée, le Promeneur solitaire, le Rôdeur parisien. C'est sous le titre de Petits Poèmes en prose que paraissent les vingt pièces publiées dans la Presse en 1862. Ce titre est toutefois trop peu attesté pour que l'on puisse le considérer comme reflétant l'intention définitive du poète : Baudelaire, durant les dernières années de sa vie, utilisait en effet l'expression le Spleen de Paris pour désigner son recueil, et la plupart des éditeurs ont conservé ce dernier titre.

 

Dans le Spleen de Paris, Baudelaire expérimente un genre nouveau, inauguré peu auparavant par Aloysius Bertrand : << C'est en feuilletant pour la vingtième fois au moins, le fameux Gaspard de la nuit, d'Aloysius Bertrand [...] que l'idée m'est venue de tenter quelque chose d'analogue, et d'appliquer à la description de la vie moderne, ou plutôt d'une vie moderne et plus abstraite, le procédé qu'il avait appliqué à la peinture de la vie ancienne, si étrangement pittoresque » ( « À Arsène Houssaye », dédicace du recueil). Les poèmes en prose de Baudelaire, différents dans leur inspiration et leur facture de ceux de son devancier, imposent le genre, lequel deviendra particulièrement florissant dans les dernières décennies du xixe siècle et au début du siècle suivant.

 

Le Spleen de Paris contient cinquante textes que Baudelaire n'a pas eu la volonté ou le temps de rassembler et d'organiser en diverses parties. Ses notes contiennent des projets de regroupe ments mais la dédicace «À Arsène Houssaye » fait de la libre ordonnance des poèmes un prin cipe esthétique : « Mon cher ami, je vous envoie un petit ouvrage dont on ne pourrait pas dire, sans injustice, qu'il n'a ni queue ni tête, puisque tout, au contraire, y est à la fois tête et queue, alternativement et réciproquement. [...] Enlevez une vertèbre, et les deux morceaux de cette tortueuse fantaisie se rejoindront sans peine. Hachez la en nombreux fragments, et vous verrez que chacun peut exister à part. » Disconti nuité, liberté et diversité caractérisent le recueil. Le ton et l'atmosphère sont variés, depuis l'agressivité : “la Femme sauvage et la Petite Maîtresse\", “Assommons les pauvres !\", et le sarcasme : “Un plaisant\", “le Chien et le Flacon\", “le Galant tireur\", jusqu'au pathétique : “les Veuves\", “le Vieux Saltimbanque\" ; ces différents aspects peu vent d'ailleurs cohabiter dans un même poème comme “les Yeux des pauvres\". La plupart des pièces sont narratives, et certaines s'apparentent même à des contes : “Une mort héroïque\", “la Corde\", ou à des fables sataniques : ....

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« recueil, et la plupart des éditeurs ont conservé ce dernier titre.

Dans le Spleen de Paris, Baudelaire expérimente un genre nouveau, inau­ guré peu auparavant par Aloysius Bertrand : >, dédicace du recuei l).

Les po èmes en prose de Baudelaire, diffé­ rents dans leur inspiration et leur fac­ ture de ceux de son devancier, impo­ sent le genre, lequel deviendra particulièrement florissant dans les dernières décennies du x1xe siècle et au début du siècle suivant.

Le Spleen de Paris contient cinquante textes que Baudelair e n'a pas eu la volonté ou le temps de rassem bler et d'organiser en diverses parties.

Ses notes contiennen t des projets de regrou pe men ts mais la déd icace «À Arsène Houssaye » fa it de la libre or don nance des poèmes un prin cipe esthé tique : « Mon cher ami, je vous envoie un petit ouvrage dont on ne pounrait pas dire, sans injustice, qu'il n'a ni queue ni tête, puisque tout, au contraire, y est à la fois tête et queue, alternativement et réciproquemen t.

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] Enle vez une vertèbre, et les deu x morc eaux de cette tor tueuse fantaisie se rejoindr ont sans peine.

Ha che z la en nombr eux fragments, et vous ver rez que chacun peut exister à part.

» Disconti nui té, liberté et diversité caractérisent le rec ueil.

Le ton et l'atmosphère sont variés, depuis l'agres­ sivité : "la Femme sauvage et la Petite Maîtresse", "Assom mons les pauvres !", et le sarcasme : "Un plaisa nt", "le Chien et le Flaco n", "le Galant tireur ", jus qu'au pathétique : "les Veuves", "le Vieux Saltimbanque" ; ces différents aspects peu vent d'ailleurs cohabiter dans un même poème comme "les Yeux des pauvres".

La plupart des pi èces sont narratives, et certai nes s'apparen tent même à des contes : "Une mort héroïque", "la Cor de", ou à des fables satan iques : "les Tenta tians, ou Éros, Plutus et la Gloire", "le joueur généreux", alors que d'autres, qui se terminen t parf ois par une moral ité : "la Fausse Monnaie", tiennen t plutôt de l'exemplum médiéval : "les Dons des fées", "les Vocati ons".

Les thèmes sont eux aussi variés mais quelq ues uns domi nent : le desti n et le pouvoir du poète dans "le Confiteor de l'artiste", "la Cham bre double", "le Fou et la Vénus", "les Foules", "Enivrez vous", "les Fenê tres" ; les exclus, tous ces êtres déshér ités ou bizarres qui éveill ent la compassion dans "le Déses poir de la vieille", "les Veuves", "le Vieux Salti mbanque", "le Gâtea u", "Mademois elle Bisto uri" ; le désir d'évasion dans "l'Étranger", "l'I nvita tion au voyage", "les Projets", "Déjà", "Any where out of the world" ; la fe mme enfin, à la fois myst érieuse et dérisoire, fascina nte et hale dans "la Fem me sauvage et la Petite Maî­ tresse", "Un hémisphère dans une chev elure", "la Bel le Doro thée", "le Galant tireur".

Ce recueil en prose s'i nscrit dans la co ntinuité de l'œuvre en vers : «E n somme, c'est encore les Fleurs du mal, mais avec beaucoup plus de liberté, et de détail et de raillerie >>, écrivait Bau­ delaire à].

Troublat le 19 février 1866.

Certaines pièces du Spleen de Paris peu­ vent même apparaître comme des dou­ blets de poèmes des *Fleurs du mal (l'exemple le plus frappant est celui de "l'In vitation au voya ge", dans les deux ouvrage s).

L'expression «le Spleen de Paris >> souligne cette filiation puisque le terme « spleen >> sert de titre à la pre­ mière section des Fleur s du mal , elle­ même intitulée « Spleen et Idéal ».

L'ennui, l'angoisse, le sens aigu et dou­ loureux du néant de toute chose, demeurent au centre de l'expérience baudelairie nne.

L'idéa l est ailleurs, rêvé, entrevu, toujours inacce ssible à l' homme prisonnier de la réalité mes­ quine et décevante.

Perceptible pour le poèt e en quelques instants privilégiés, il fait de l'univers un spectacle réver­ sible dont "la Chambre double" offre l' image symbolique.

Dans ce poème en effet, la même chambre est d'abord dé crite comme un lieu merveilleux -. »

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