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Stoicisme et Aristote

Publié le 24/11/2014

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Travail Long Sur « Ce qui dépend de nous » chez Épictète et Aristote remis, dans le cadre du cours PHI-1139 Le Stoïcisme, au professeur Bernard Colette par Julien Jolicoeur-Dugré (909 190 091) Étudiant de premier cycle en philosophie 1er mai 2014 Faculté de philosophie, Université Laval, Québec Session Hiver 2014 Les choix que nous faisons, ou croyons prendre, façonnent notre vie. En effet, on doit décider sur une multitude de choses chaque jour et on est même sollicité pour connaître nos choix. Qu'est-ce qu'on mange? Pour qui je vais voter? Qu'est ce que je vais faire aujourd'hui? Dois-je faire ceci ou cela? Bref, une multitude de choses autour de nous semblent dépendre de nous. Or, sommes-nous bien sûr de ce qui dépend vraiment de nous? Nos choix sont-ils de vrais choix ou ne sont-ils que des illusions? Quelle est la véritable étendue de notre pouvoir? Voilà des questions que beaucoup de philosophes ont tenté de résoudre. Pourtant, plusieurs façons de penser s'affrontent. Les indéterministes, comme Aristote, pensent que nous sommes entièrement libres de nos actions et donc que celles-ci dépendent de nous. D'un autre côté, il y a les déterministes, dont Épictète est un représentant. Ceux-ci pensent que nos actions ne sont pas réellement en notre pouvoir et que nous sommes victimes du destin. Pour Épictète, ce qui est libre se trouve à l'intérieur de nous, car nous ne pouvons pas échapper à la fatalité, ou la chaine causale. Bien que la vérité ne soit pas évidente et que beaucoup s'opposent, il est bon de connaître la position des anciens. Dans ce travail, je vais expliquer plus en détail la position d'Épictète sur ce qui dépend de nous, tout en la comparant au début avec celle d'Aristote. Je vais aussi toucher à la liberté et la manière dont ce qui dépend de nous peut nous mener à une vie vertueuse. Bien que je n'aborderais pas toutes les positions existantes sur la question, il sera plus aisé par la suite de guider ma réflexion sur ce qui dépend réellement de nous. Pour le stoïcien Épictète, la notion de prohairesis (choix) tient un rôle central dans sa philosophie. Ce concept avait été précédemment utilisé par Aristote pour nommer les choix que nous faisons sur ce qui dépend de nous (Eph'hêmin). Pour lui, nos choix doivent toujours porter sur ce qui dépend de nous et pas autre chose, sinon ce n'est tout simplement pas un vrai choix. De cette manière, on ne peut donc pas délibérer sur les choses éternelles comme les vérités mathématiques ou sur les couleurs. Le rouge sera toujours le rouge et un et un ferons deux que je le veuille ou non. C'est la même chose pour les choses divines. Aristote pense que nos choix sont donc tournés sur ce que l'homme peut causer. L'homme produit des effets et c'est dans ce domaine que son pouvoir réside. L'homme est libre de ses actions et ses choix portent donc sur celles-ci. Par contre, Épictète ne partage pas la même opinion sur ce qui dépend réellement de nous. Bien sûr, nos choix dépendent toujours de ce qui est en notre pouvoir, mais nos actions ne sont pas réellement libres. Pour le premier, eph'hêmin renvoi à la responsabilité morale, tandis que l'autre croit que ce qui dépend de nous touche au domaine de la liberté. Ainsi, pour Aristote nous sommes responsables moralement de nos actions. En effet, nos actions dépendent de nous, nous en sommes maîtres du début jusqu'à la fin. C'est en notre pouvoir de décider de bien agir, d'être mauvais ou de faire telle ou telle autre chose. Nos actions peuvent être empêchées, par exemple si je veux me rendre à l'école en voiture et que celle-ci ne démarre pas. Rien ne garantit à mes actions de se réaliser, mais elles sont quand même libres. Le choix prime sur la contrainte. Même si un voleur me force à lui donner ma montre contre mon plein gré, c'est quand même mon choix. Je lui donne et je choisis de ne pas me faire tuer. Mon action est libre, car je la choisis. De plus, la fin d'une action est une question d'opportunité. Lorsque l'on dit que l'action a été consentie ou non, il faut évaluer au moment où celle-ci...
aristote

« Les choix que nous faisons, ou croyons prendre, façonnent notre vie.

En effet, on doit décider sur une multitude de choses chaque jour et on est même sollicité pour connaître nos choix.

Qu’est-ce qu’on mange? Pour qui je vais voter? Qu’est ce que je vais faire aujourd’hui? Dois-je faire ceci ou cela? Bref, une multitude de choses autour de nous semblent dépendre de nous.

Or, sommes-nous bien sûr de ce qui dépend vraiment de nous? Nos choix sont-ils de vrais choix ou ne sont-ils que des illusions? Quelle est la véritable étendue de notre pouvoir? Voilà des questions que beaucoup de philosophes ont tenté de résoudre.

Pourtant, plusieurs façons de penser s’affrontent.

Les indéterministes, comme Aristote, pensent que nous sommes entièrement libres de nos actions et donc que celles-ci dépendent de nous.

D’un autre côté, il y a les déterministes, dont Épictète est un représentant.

Ceux-ci pensent que nos actions ne sont pas réellement en notre pouvoir et que nous sommes victimes du destin.

Pour Épictète, ce qui est libre se trouve à l’intérieur de nous, car nous ne pouvons pas échapper à la fatalité, ou la chaine causale.

Bien que la vérité ne soit pas évidente et que beaucoup s’opposent, il est bon de connaître la position des anciens.

Dans ce travail, je vais expliquer plus en détail la position d’Épictète sur ce qui dépend de nous, tout en la comparant au début avec celle d’Aristote.

Je vais aussi toucher à la liberté et la manière dont ce qui dépend de nous peut nous mener à une vie vertueuse.

Bien que je n’aborderais pas toutes les positions existantes sur la question, il sera plus aisé par la suite de guider ma réflexion sur ce qui dépend réellement de nous.

Pour le stoïcien Épictète, la notion de prohairesis (choix) tient un rôle central dans sa philosophie.

Ce concept avait été précédemment utilisé par Aristote pour nommer les choix que nous faisons sur ce qui dépend de nous ( Eph’hêmin ) 1 .

Pour lui, nos choix doivent toujours porter sur ce qui dépend de nous et pas autre chose, sinon ce n’est tout simplement pas un vrai choix.

De 11 ARISTOTE, Éthique à Nicomaque , trad.

par R.

Bodéüs, GF Flammarion, France, 2004, p.144; [ 1112 a 13-25-b 5 ] ; MASON, A., SCALTSAS, T., The philosophy of Epictetus , Oxford University Press, New York, 2007, p.91.

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