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Suffit-il d'être différent des autres pour être soi-même ?

Publié le 09/02/2005

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Être soi-même, c'est être uniqueAu sens strict, la personne, c'est le sujet singulier, unique. C'est ce que montre Marcel Mauss, dans ses analyses sur les Esquimaux, en insistant sur l'importance du nom dans le sentiment d'être soi-même. Tous les Esquimaux qui portent le même nom se considèrent, paraît-il, comme à peu près interchangeables. Ce qui singularise l'individu dans le groupe, c'est la différenciation des fonctions. [Être différent ne suffit pas. Être soi-même, c'est aussi être un homme semblable à tous les autres hommes. Pour être moi-même, il faut que je sois différent des autres, mais il faut aussi que je leur ressemble. Chacun est une individualité originale, mais, pour être une personne, il faut être semblable aux autres.] Être soi-même, c'est être conscient de soi Or, être conscient de soi, c'est être conscient de soi comme homme. Pour être conscient de soi comme homme, il faut avoir été reconnu comme tel par un autre homme.

« «Etre soi-même »… Cette phrase semble être l'aboutissement d'une recherche permanente qu'effectue chaquehomme, la recherche du moi, la connaissance de soi.

Etre soi-même pourrait signifier vivre selon le reflet de monidentité propre.

Mais la question suffit-il d'être différent des autres pour être soi-même implique l'idée qu'êtredifférent des autres est nécessaire, mais est-ce suffisant ? Et en quoi cette différence serait si importante ? Laréponse à cette dernière question parait immédiate, mais alors peut-on dire que deux personnes se ressemblantphysiquement ou psychologiquement ne sont donc pas elles-mêmes ? Que pourrait-il falloir de plus que cettedifférence pour pouvoir affirmer « je suis moi-même » ? La différence d'un homme par rapport à un autre semble en effet être la première raison pour laquelle ilpourrait affirmer « je suis moi-même », mais pourquoi cela ? La pensée la plus commune qui vient à l'esprit est celle de l'unicité physique, unicité qui peut s'expliquercatégoriquement d'une manière scientifique.

Un homme se ressemble forcément, il ne peut pas « naître autre », sonphysique lui est propre.

Son corps, nécessairement différent de celui d'un autre est alors un atout qui lui permetd'affirmer qu'il est inévitablement lui-même, ne pouvant être en tout point semblable à un autre.

Mais être soi-mêmese limite ici à vivre dans son corps, ce qui parait une idée plutôt logique… Un autre aspect fondamental de la différence du moi par rapport à un autre est celui de la différencepsychologique qui semble être la différence la plus essentielle.

Si l'on considère le fait d'être soi même comme celuide vivre selon la connaissance que l'on a de soi, il apparaît que le « moi » change parfois au contact des autrespour s'en rapprocher ou s'en dissocier.

La différence d'un être par rapport à un autre peut donc dans certains casmarquer une évolution dans la conquête du moi.

Cette différence se ressentirait alors comme un moyen de serapprocher du véritable soi-même, si dur à connaître parfaitement. Pour continuer dans le même sens, affirmer sa différence par rapport au milieu qui nous entoure, parrapport à la culture dans laquelle nous vivons ou encore par rapport à une religion qui nous a été imposé et non paschoisie, est une preuve de la construction profonde du moi, et non pas de la copie des idées auxquelles ceux quinous entoure voudraient nous faire adhérer.

En se différenciant, l'homme essaie ainsi d'écrire sa propre voie.

Celarappelle étrangement les études pseudo psychologiques sur « la crise d'adolescence » mais au fond, est-ceseulement pendant quelques années que nous cherchons à nous construire ? La recherche de soi n'est-elle paspermanente. »

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