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Sujet : À quoi sert la philosophie ?

Publié le 05/11/2012

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philosophie

  INTRODUCTION   [ amorce, questions ] Se demander à quoi sert la philosophie revient à s’interroger sur son utilité – ou sur son inutilité [ présupposé 1 ]. Plusieurs         [ reformulation de la question ] initiale sont envisageables : pourquoi philosopher ? la philosophie serait-elle une activité sérieuse ?   Pour peu que l’on veuille vraiment traiter ce sujet – et non l’écarter d’une pirouette (« à rien ! «) – il amène par analyse une question seconde, celle de la nature de la philosophie, question qui n’est pas littéralement contenue dans la formulation initiale et qui nous en impose une troisième, plus synthétique : l’activité philosophique contient-elle son propre fondement ? [ présupposé 2 ] – véritable amorce de la problématique )   [ nom du problème ] Celui des fondements de la philosophie.   [ thèses en présence ] Soit [ thèse 1 ] la philosophie se définit par un usage, une fonction, répond donc à un besoin (le « besoin « métaphysique, par exemple, dont la spécificité reste à déterminer) et témoigne d’une finalité extrinsèque – à l’instar de l’objet technique qui se définit par son utilité. Le     « à quoi « désigne alors une chose – la pierre sert à construire la maison, le stylo à écrire un roman ; ce qui est avantageux dans la pierre ou le stylo, ce n’est ni   la pierre ni le stylo qui ne sont que des moyens   mais la fin, en l’occurrence le produit qu’ils permettent de réaliser.   Or [ objection annonçant la thèse 2 ] cette conception instrumentaliste de   la technique ou de
l’utilité qui domine dans les sociétés industrielles dites « de consommation « semble peu en accord avec les exigences et le cheminement d’une discipline dont le propre est le désintéressement (Les juges ne reprocheront-ils pas à Socrate, lors de son procès, de ne pas se faire payer   pour ses « leçons « ?), le goût pour les questions plus que pour les réponses,     le souci des « jeux de langage « (concept de Ludwig Wittgenstein)... Si l’on affirme, selon la formule prosaïque, que le temps c’est de l’argent (traduction : le temps c’est de l’avoir et non de l’être), alors la philosophie n’est que perte   de temps…   Soit (par conséquent) [ thèse 2 ], l’inutilité de la philosophie revêt une connotation positive : cette simple discipline serait à elle-même sa propre fin     (finalité intrinsèque), ne viserait rien d’autre qu’elle-même et contiendrait     son propre fondement. Le « À quoi ? « initial se transformerait (à vérifier) en             « À qui ? « et la philosophie en tant que recherche de la sagesse servirait au   plus haut point, non plus une chose, mais une personne considérée désormais comme une fin et non comme un simple moyen… Le propos de René Descartes, philosophe et mathématicien français du XVIIème siècle, prend alors tout son sens [ citation ] : « C’est proprement avoir les yeux fermés, sans tâcher jamais de les ouvrir, que de vivre sans philosopher. «   Deux sortes d’[ enjeux ]. Enjeux anthropologiques relatifs, donc, à la   nature de l’homme : suis-je   mes biens ? mon corps ? mon « âme « ? ce que Alain nomme « force de refus « ?   Enjeux
moraux liés à ce que l’Antiquité appelle le « choix de vie «               (> « Doc. 1 « sur Le stoïcisme – Épictète, « choix de vie «, « prohairesis «) :     la manière de se conduire à l’égard d’autrui et à l’égard de soi sera relative         à la réponse donnée à la question anthropologique qui, elle-même, déterminera une certaine conception du bonheur. DÉVELOPPEMENT I. Inutilité de la philosophie           1) Rapport science – philosophie                 • science s’intéresse aux « phénomènes « (la philosophie aux « noumènes «)                 • science démontre (philo questionne) : activité probatoire de la raison ( pas de connaissance possible du noumène – croyance/savoir, pensée/connaissance chez Kant )                 • science s’applique dans les techniques ( > Henri Bergson, « temps «/« durée « ) – (philo dans la politique)           2) Sens et réalité de l’expression « servir à «                 • Utilité technique : besoin – moyen – fin (> Platon, « science des moyens «/« science des fins «)                 • avantage paradoxal de la technique : satisfaction d’un besoin & création d’un « monde nouveau « (> G. Bataille)                 • quand philo devient moyen-technique ( ex. : sophistes contre Socrate, « rhétorique «/« dialectique « chez Platon), elle perd sa qualité de philosophie Transition. Du point de vue d’un référentiel technique ou scientifique, la philosophie ne sert à rien ; cependant, n’y a-t-il de besoin que biologiques ?       Si tel est le cas, nous confondrions vivre et exister, vivre et bien
vivre, ce qui     ne paraît pas acceptable. Importance, donc, du besoin métaphysique de sens. II. Vertus de l’ « inutilité «           1) Accès à la vérité : le doute cartésien ( fonction critique )                 • avant d’être un résultat avéré par démonstration ou expérimentation, la vérité relève du nouménal ( idée métaphysique. > analogie vérité-lumière chez Platon )                 • « doute « comme condition d’accès à la valeur ( vérité – Descartes, « cogito «-vérité ) : expérience métaphysique                 • fonction critique de la philosophie : la récusation des obstacles épistémologiques (> Spinoza, critique du préjugé finaliste et anthropomorphique, du dogmatisme et de la vérité décrétée-argument d’autorité)           2) Importance des hypothèses métaphysiques ( enjeux moraux & politiques )                 • sophia comme morale, sagesse, art de vivre                 • lien moralité-liberté (> postulat de la liberté chez Kant et critique de l’hétéronomie )                 • une application : droit de l’homme comme exigence philosophique avant d’être une exigence politique ou abolition de l’esclavage (> Platon, in République : thèse du philosophe gouvernant la cité idéale en raison de sa connaissance de l’essence de la justice ou analogie médecine-politique) Transition. Nous avons montré la double « fonction « de la philosophie : critique et morale (application dans domaine politique). La mise en œuvre de cette capacité ou liberté suppose un « combat contre soi-même «, « la pensée ne se délègue pas «, affirme Alain
– ce qui implique que la question initiale devient : « À qui sert la philosophie ? « III. À qui sert la philosophie ?           1) À qui elle ne sert pas ?                 a) Passage du « À quoi ? « au « À qui ? « ( responsabilité engagée )                 b) Typologie                 Changement de méthode (> méthode nietzschéenne)                 • cas limites, infrahumains : objet, animaux, enfant sauvage ou homme réduit à l’état d’objet (esclave, mauvaise foi, hétéronomie)                 • ignorant ou celui qui croit savoir (préjugé, croyance, « double ignorance «) ou sage, Dieu                 • celui qui est hostile : misologie, haine de la pensée, doxa ou théoricien de la doxa, c’est-à-dire celui qui utilise le préjugé : rhéteur, démagogue, tyran           2) Le « gain des gains « (> Nietzsche, Gai savoir, I, § 42)                 • distinction nietzschéenne entre deux types de travail : le travail comme moyen (la philosophie pervertie par un certain usage du langage : la « rhétorique, ouvrière de persuasion « selon Platon, > Gorgias) ; le travail comme   but en lui-même (travail des « artistes et des contemplatifs de toute espèce « selon Nietzsche, > Groupement de textes sur le travail)                 • lien philosophie-art : vertus du rapport de contemplation                 • inutilité comme accès à la vérité : vérité scientifique (prouvée)/vérité esthétique (éprouvée) – « aléthéia « (> Cours sur l’Art, référence à Martin Heidegger) CONCLUSION bilan + ouverture

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