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Sujet : Peut-on soutenir la thèse que le véritable objet du désir est le désir lui-même ?

Publié le 05/11/2019

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D’autre part, nous pourrions être plus pessimiste en nous appuyant sur Schopenhauer qui dit : « Nous sommes dans une oscillation permanente entre la souffrance et l’ennui ». L’ennui est engendré par la satisfaction du désir, et la souffrance par le désir lui-même. En partant de cette idée, la thèse selon laquelle on pourrait désirer le désir devient absurde, car cela voudrait dire que l’on aspire à la souffrance et à l’ennui.
De plus, on peut soutenir l’idée que le désir rende esclave. Puisque la satisfaction de notre désir est éphémère, cela implique que l’insatisfaction dirige notre vie. Nous sommes de perpétuelsinsatisfaits, nous sommes des esclaves du désir.

Pour conclure, on peut donc dire qu’après l’analyse que nous venons de réaliser, l’objet du désir n’est pas unique (sauf exception avec le désir linéaire et cas particulier avec Dom Juan), même si l’éventualité d’une aspiration au désir existe. De plus, nous avons pu constater que l’homme ne sait pas toujours ce qu’il désire, car le désir ne provient pas toujours de la raison, il n’est pas toujours conscient. Ainsi nous avons pu en déduire que le fait d’aspirer au désir implique que l’on ne le sache pas. Par ailleurs, on ne peut pas vraiment conclure quant à l’apport bénéfique ou maléfique de l’ennui. On peut tout aussi bien être de ceux qui pensent que le désir nous rend esclave et apporte le malheur, comme de ceux qui pensent comme Rousseau que c’est seulement la satisfaction qui apporte l’ennui après une période éphémère de bonheur, mais pas l’attente de cette satisfaction qui elle est bénéfique (et c’est ce qui nous paraît le plus juste).
En ce sens, oui, on peut dire que l’objet du désir peut être le désir lui-même, mais il ne l’est pas en toute circonstance (contre-exemple de l’aspiration à la famille). L’homme est très souvent dans l’ignorance quant à ses désirs car on pourrait dire que le désir se camoufle souvent, surtout quand c’est lui qu’on désire…

« odeur pour se donner une identité, quant à Meursault il semble n’avoir aucun désir, si ce n’est la routine et la tranquillité (exemple de la demande en mariage de Marie à laquelle il répond que ça lui est égal).

Leur désir est unique est reste linéaire.

Ces deux personnages sont exceptionnels dans le sens où ils représentent un cas très particulier, et ne reflètent en aucun cas les aspirations de l’Homme.

Dans le deuxième cas, celui qui nous intéresse le plus dans la construction de notre démarche, pourrait être illustrer par le personnage de Dom Juan.

Ce personnage de Molière est un noble, séducteur, qui aspire seulement au stupre et à la conquête permanente de nouvelles femmes.

Dom Juan est im-moral (contrairement à Meursault et Grenouille), il sème le malheur dans le cœur des femmes et la haine et la honte dans celui des autres.

Quant à lui, il est heureux avec la vie qu’il mène. Cela montre que Dom Juan ne désire pas réellement les femmes, il a le « désir de désirer ».

Le simple fait de désirer le rend heureux, d’où la flux permanent et intarissable de désirs qui le traverse. Par ailleurs, prenons le cas d’une personne n’ayant ni un désir linéaire ni une aspiration au désir, mais plutôt qui tend à satisfaire un certain nombre de désirs successifs grâce auxquels cette personne atteindrait le bonheur.

Qui pourrait nier l’existence d’un tel cas ? Un homme peut désirer une famille sans que l’objet inconscient de son désir soit le désir lui -même.

Ce même homme peut tout aussi bien désirer la réussite professionnelle sans que la joie procurée par une promotion ne s’éteigne au profit de l’attente d’un autre désir.

Lorsqu’il s’agit de désir plus profonds comme ceux cités à l’instant, il serait absurde de dire qu’en réalité, inconsciemment, il s’agisse de leurres masquant le visage éphémère et insatiable du désir objet de lui -même ! Suite à la l’analyse de l’unicité de l’objet du désir, nous pouvons donc aisément conclure que si le désir apparaît comme étant certaines aspirations de l’homme, on ne peut pas dire qu’il en soit l’unique (ou du moins pas chez tout le monde).

Le désir unique existe (soit linéaire, soit le désir du désir) mais il ne peut en aucun cas être assimilé à une généralité propre au genre humain. Cependant, nous avons pu constater que dans certaines circonstances le désir peut être son propre objet.

Mais dans ce cas, l’homme est -il conscient de ce à quoi il aspire ? Le désir est -il volontaire, ou s’impose -t -il à nous à notre insu ? Cette question revient à s’interroger quant aux origines du désir (en partie évoquées dans la première partie), mais pas seulement.

Elle touche aussi la question de l’hypothétique métamorphose du désir, de son possible déguisement, mais aussi bien évidemment à notre question centrale, à l’aspiration au désir.

Mais le caractère conscient ou inconscient de l’objet du désir est -il identique selon le désir ? N’y a-t -il pas des désirs plus profonds et plus viables que d’autres ? Pour commencer, nous pouvons revenir sur les différentes origines possibles du désir. Nous avons vu qu’il peut provenir de la raison (désir conscient), ou de l’inconscient, ou de la société.

Mais pouvons-nous réellement savoir de quel pôle proviennent nos désirs ? Si je ressens le désir de m’acheter un vêtement d’une marque connue, comment savoir si je désire consciemment acquérir ce vêtement, ou si mon attraction pour lui n’est que le fruit d’un vulgaire et banal effet de masse ? En outre, on peut très bien se mépriser quant à l’objet de notre désir, car celui-ci peut être déguisé.

Prenons un exemple simple : un enfant qui désire un jouet.

Figurons-nous cet enfant passant devant une vitrine de jouets avec sa mère.

Il aperçoit un jouet qui va lui imposer un tel désir que cela ménage en lui une tempête de sentiments que sont tout d’abord l’envie, puis la colère (caprice) lors du refus de la mère, et enfin la tristesse et la frustration. Finalement lorsque la mère finit par concéder à la requête de son enfant, celui-ci est comblé de joie.

Mais cette joie est illusoire et éphémère : Il ne faudra pas plus d’une ou deux journée pour que l’intérêt de l’enfant envers le jouet. »

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