Devoir de Philosophie

sur l'erreur inhérente à l'expérience immédiate (« Les faits sont organisés de manière à produire l'illusion d'un monde extérieur »), éloigne la pensée de l'être et la voue à la déception.

Publié le 21/10/2012

Extrait du document

erreur
sur l'erreur inhérente à l'expérience immédiate (« Les faits sont organisés de manière à produire l'illusion d'un monde extérieur «), éloigne la pensée de l'être et la voue à la déception. Dualisme irréductible : par la reconnaissance de la « norme de sa pensée «, par la découverte de l'exigence qui l'habite, l'homme échappe à son individualité physique et s'affirme comme être raisonnable, appa- renté d l'absolu. (H.D.) RAVAISSON Félix (1813-1900) L'oeuvre de Ravaisson est unique en son genre. A une époque où tendaient à s'imposer, en France, l'éclectisme de Victor Cousin et le positivisme d'Auguste Comte, elle relève d'une inspiration purement métaphysique, dans laquelle se combinent les influences d'Aristote, de Leibniz et de Maine de Biran, sans compter celles des grandes oeuvres de l'art grec ou du romantisme allemand, et elle définit ou, mieux encore, suggère, en termes un peu vagues sans doute, mais avec un sens très sûr des réalités spirituelles, une orientation de pensée des plus nettes et des plus fermes, en même temps que des plus hautes. Déjà, chez Félix Ravaisson, l'homme fait figure d'indépendant : bien qu'agrégé de philosophie et docteur ès lettres, il n'a jamais enseigné; il a rempli des fonctions d'Inspecteur général des Bibliothèques, d'Inspecteur général de l'Enseignement supérieur, puis de Conservateur des Antiques et de la Sculpture moderne au Musée du Louvre; il n'a dévoilé ses idées qu'à l'occasion et comme par accident. Son oeuvre — hormis deux gros ouvrages, l'Essai sur la métaphysique d'Aristote (1837-1846) et le rapport sur La philosophie en France au XIXe siècle (1867) — n'est composée que d'articles ou de brèves études : ce sont une thèse, De l'habitude (1838), et un article publié dans la Revue des Deux Mondes, Fragments de Philosophie de Hamilton (1840), dans lesquels, tout jeune encore, il énonce les principes dont sa réflexion ne cessera de s'inspirer; puis, beaucoup plus tard, viennent deux articles, La philosophie de Pascal (1887) et Métaphysique et morale (1893), où il reprend, pour les approfondir et les développer, les thèmes fondamentaux de ses premiers écrits. Partout reparaissent, chez lui, et jusque dans le Testament philosophique publié après sa mort, les idées de vie, de mouvement et de continuité : à son dire, la Nature ne peut être réduite à quelques éléments inertes, que gouvernerait un mécanisme aveugle; elle est spontanéité, tendance, désir et, par conséquent, aspiration au Bien et finalité; elle suppose même, à son origine, un Amour qui serait condescendance, libéralité, don de soi, et par qui, dans une sorte de résurrection, tout reviendrait de la dispersion matérielle à l'unité de l'esprit. Aussi convient-il, suivant un spiritualisme authentique, de chercher le secret des choses, non dans les matériaux dont elles sont faites, mais dans la perfection absolue vers laquelle elles tendent; il convient, en d'autres termes, de ne point ramener le supérieur à l'inférieur, mais, inversement, l'inférieur au supérieur, de n'expliquer le sensible que par l'intelligible ou, si l'on veut, la nature par l'âme, bref de tout éclairer par en haut, à la lumière de l'esprit. C'est ce qu'établit, de la façon la plus rigoureuse, l'analyse d'un fait précis, tel que l'habitude; c'est ce qu'Aristote a pressenti et ce que le Christianisme a fait clairement comprendre; c'est enfin ce que devra reconnaître, à l'avenir,...
erreur

« enfin réunis le réel et le rationnel.

Expression d'un besoin scientifique plus qu'image du réel, l'hypothèse atomiste est cependant utile, voire nécessaire, en mécanique et en chimie.

Ce « criticisme scientifique » entraîne Hannequin à penser que, si l'on veut atteindre la réalité, il faut dépasser l'atome et les données de la science positive, concevoir la monade en dehors de l'espace et du temps.

MILHAUD Gaston (1858-1918) est né à Nîmes.

Il se situe dans la lignée des scientifiques philosophes, tels que Poincaré et Duhem; sans doute est-il plus mathématicien, moins physicien que ce dernier.

Aussi est-ce logiquement qu'il aborde le problème du vrai et du réel, dont l'expérience du fait mathé­ matique est un « cas limite » : en effet, dans la démonstration mathéma­ tique se trouve le syllogisme le plus exempt de cercle vicieux, le plus rigoureux, parce que c'est là que « l'esprit se sent le plus voisin de ce qui est sa chase propre ».

Proximité que la science tout entière tente d'imiter lorsqu'il s'agit de sciences physiques; sciences physiques et rationnelles dont on ne sait trop quel est l'élément dominant, du physique ou du rationnel : les faits physiques « ne sont pas des données devant les­ quelles il n y ait place que pour la soumission »; l'esprit humain possède, d'une certaine manière, une liberté créatrice qui donne à la science à la fois valeur de contingence et valeur d'universalité : la rencontre d'un esprit fécond et d'un fait, telle est l'invention scientifique.

Milhaud, tout en ana(ysant le phénomène logique qu'est la consti­ tution d'une science, opère la critique des déviations illégitimes de la science, quand elle veut atteindre à la dignité d'une métaphysique : ces déviations sont constituées par les systèmes déter­ ministes de Taine et de Spencer.

Il les attaque, non pas en métaphysicien, comme Boutroux, comme Lachelier, mais en logicien : un déterminisme métaphy­ sique d'inspiration scientifique provient d'une méconnaissance totale de ce qu'est le véritable déterminisme scientifique.

Le déterminisme est, par dijinition, un postulat de l'esprit scientifique, cherchant à « lier par une relation de quantité deux phénomènes, les plus simples qu'on imagine ».

Ce déterminisme postulé, fécond, est contingent cependant, au titre même d'œuvre de l'esprit.

Gaston Milhaud est l'auteur de: Essais sur les conditions et les limites de la certitude logique ( 1894) ; Le Rationnel (1898); Les philosophes géomètres de la Grèce ( 1900) ; Le positivisme et le progrès de l'esprit ( 1902) DUHEM Pierre-Maurice-Marie (1861-1916) Né à Paris, mort à Cabrespine.

Il est de fait que la « logique », à cette époque, prend une place de plus en plus grande dans la recherche philosophique : soit sous la forme de l'épistémologie (épistémologie contemporaine dont Brunschvicg, Bachelard, Gonseth sont des représerotants), soit sous la forme de logique mathématique (Reichenbach) ou physique (Heisenberg).

On sait le retentissement de la relativité dans la pensée philosophique, comment la philo­ sophie avait en quelque sorte prijiguré une découverte strictement scientifique.

La critique des sciences a donc une double fonction, familière au philosophe : critique et recherche des principes des sciences, critique et recherche des rapports que peut entretenir la science avec les procédés les plus généraux de la pensée; double mouvement dont l'un est spécifique et spécialisé, l'autre unificateur, qu'il conclue à la ressemblance ou à la diffé­ rence.

P.

Duhem se situe à l'origine de ces recherches; il esquisse une théorie de l'expérience physique (La théorie physique, son objet et sa structure 1906); il examine d'autre part, d'une manière historique, les deux conceptions de la théorie physique, l'une s'insérant dans un univers déterminé d'avance, rebelle aux faits nouveaux, l'autre se pliant aux apprentissages de synthèses incessamment renouvelées (Système du Monde, Histoire des doctrines cos­ mologiques de Platon à Copernic, 1913-1917, 5 vol.).

L'expérience physique est tout autre chose que la simple constatation d'un fait; elle n'est pas, dira Bachelard plus tard, le «pléonasme de l'expérience »; elle est « l'observation précise d'un groupe de phénomènes accompagnée de l'interprétation de ces phénomènes; cette interprétation substitue aux données con­ crètes réellement recueillies par l'obser­ vation des représentations abstraites et symboliques qui leur correspondent, en vertu des théories admises par l'obser­ vateur ».

Elle ne se sépare pas d'un arrière-monde, qui est ce réseau théorique explicatif de l'expérience.

Si l'expérience implique la théorie, la théorie implique une « Weltanschauung » métaphysique ou physique : c'est le propos du grand ouvrage : le Système du monde de Platon à Copernic.

VAIHINGER Hans (1852-1933) né à Nehren, est l'auteur de : Kom­ mentar zur Kritik der reinen Ver­ nunft ( 1892); Die Philosophie des Ais Ob (19II) et a marqué de son nom les Kantstudien depuis 1896.

Spécialiste fort averti du Kantisme, Vaihinger en transforme le sens pour opérer la fusion du criticisme et d'une manière d'élan vital.

Si, selon l'ortho­ doxie kantienne, les conditions de possi­ bilité d'une physique et d'une mathé­ matique sont autant de nécessités qui se retrouvent dans la physique et la mathématique constituées, ces nécessités deviennent, chez Vaihinger, de spiri­ tuelles ou d'intellectuelles, vitales.

Le propre de la pensée est une adaptation au milieu, une attention à la vie, qui s'accomplit, non par la saisie du réel, mais grâce à l'invention de fictions, avouées ou inavouées ( « fictions » dont Husserl fera la critique, puisque ces « fictions » ont leur évidence propre et non, comme le voudrait Vaihinger, l'irréalité caractéristique du « comme si »).

La pensée adaptative, dont le propre est de prévoir, n'atteint pas le réel (alors que chez Bergson, l'intdli- gence, bien qu'elle soit d'origine adapta­ tive, se découvre apte à la connaissance de la matière inerte et inapte à la connais­ sance de la vie) : sitôt dépassé le stade des sensations, l'objet (qui chez Kant était = X}, la causalité, l'atome sont autant de fictions.

Les mathé­ matiques, plus honnêtement, avouent la quantité irrationnelle, imaginaire.

Fiction, l'homo oeconomicus, fiction, la statue de Condillac.

Mais fiction dont on ne se sépare pas aussi aisément que de l'hypothèse, puisqu'elle est le gage de notre adaptation au réel.

L'erreur est plus échec qu'erreur, la progression, une subtilité de plus en plus grande de l'esprit devant une réalité « de fer », qu'il faut « tourner » par l'invention de fictions.

Et de fictions qui sont des signes de rien.

Doctrine qui s'oppose au pragmatisme, puisqu'elle n'est pas une recherche de la vérité, et qui se nomme elle-même « idéalisme positiviste », « irrationalisme idéaliste ».

MEYERSON Emile (1859-1933) né à Lublin (Pologne), mort à Paris, est l'auteur de Identité et Réalité (1908) ; De l'explication dans les sciences (1921) ; La déduction relativiste (1925) ; Du chemine­ ment de la pensée (1931).

La critique des sciences devient, chez Meyerson, véritable épistémologie : c'est-à-dire une étude critique des diverses sciences, de leurs principes et de leurs hypothèses, qui permet de déterminer leur origine logique comme leur valeur objective.

Meyerson, sur ce point, construit une véritable phi­ losophie, qui s'appuie à la fois sur le principe d'identité, pris au sens physique, et sur le principe de causalité, pris au sens explicatif.

Ces deux principes lo­ giques prennent une signification quasi ontologique, au-delà du légalisme et du conventionalisme qui, à cette époque, semblent le dernier mot de la science et le seul aspect des choses que l'homme puisse atteindre.

Lorsque la science est dijinie par la saisie de « rapports », c'est une illusion que de croire connaître deux termes différents liés par ce rapport: le rapport en fait est une tentative d'iden­ tification, de réduction de l'autre au même, de l'hétérogène à l'homogène; la recherche des causes n 'est que le développement d'une identité dans le temps: une causalité paifaite, à la limite superposerait la cause à l'effet, dans l'égalité absolue de l'action et de la réaction; le paradoxe du mouvement est dénonçé sur un mode qui ne peut que rappeler Aristote ou Leibniz : il est le développement d'une définition essentielle, développement dont la nécessité n'existe que dans le monde sub-lunaire.

L'effort de la science tente d'éliminer le divers, le temps, la qualité (principes d'inertie et de conservation); le principe d'identité devient un idéal vers lequel la raison, comme le sens commun, tend sans qu'il puisse jamais être intégralement réalisé, le principe de causalité « n'est que le principe d'identité appliqué au temps ».

Il est des obstacles à cet effort d'identifi­ cation : principe de Carnot, finalité appa­ rente, qualité.

Mais le problème méta­ physique de la détermination du réel n'est pas traité par Meyer son; il veut. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles