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Tel Quel .

Publié le 08/05/2013

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Tel Quel . 1 PRÉSENTATION Tel Quel, revue de littérature (1960-1982), fondée aux Éditions du Seuil, sur l'initiative de Philippe Sollers et de Jean-Edern Hallier (qui sera exclu en 1962). En mars 1960, le premier numéro de Tel Quel s'ouvre sur une citation de Nietzsche : « Je veux le monde et le veux tel quel. « La revue se présente comme un manifeste anti-sartrien qui veut délivrer l'écriture de tout engagement politique. 2 À L'AVANT-GARDE LITTÉRAIRE Tel Quel se range d'entrée dans le camp du Nouveau Roman. Entre 1960 et 1964, la revue apporte son soutien à Alain Robbe-Grillet ; Gérard Genette et Jean Ricardou y publieront des études décisives pour le devenir du Nouveau Roman. En 1963, Sollers crée la collection « Tel Quel « où vont être édités Roland Barthes, Jacques Derrida, Gérard Genette, Julia Kristeva, Daniel Sibony. Après une prise de distance vis-à-vis du Nouveau Roman, la revue se rapproche de la « nouvelle critique « et du structuralisme derrière Barthes, Derrida, Lacan et Foucault. En 1965, un texte de Sollers -- le Roman et l'expérience des limites -- a valeur de manifeste de l'« écriture textuelle «, Drame (1965) et Nombres (1968) sont écrits contre la littérature de représentation et la littérature psychologique, et Sollers ne cesse d'insister sur la fonction critique et subversive de la véritable littérature. 3 DE L'OBÉDIENCE À LA DISSIDENCE Peu à peu, la nécessité d'un engagement révolutionnaire s'impose. Il prendra la forme du communisme (1967-1970) puis du maoïsme (1971-1976). Le ralliement au Parti communiste se fait par défi : à l'automne 1968, Tel Quel publie son manifeste collectif Théorie d'ensemble, cherchant à déclencher une « subversion généralisée «. Écriture et révolution font cause commune. Mais, en 1970, à l'occasion de la censure du roman Éden, Éden, Éden de Pierre Guyotat, est consommée la rupture des « telqueliens « avec le PCF, qui ne soutient pas l'auteur. Tel Quel fait alors sa révolution culturelle lors du « Mouvement de juin 1971 « en attaquant le PCF et Louis Aragon. Du 11 avril au 3 mai 1974, une délégation de Tel Quel se rend en voyage officiel en Chine. Le n° 59 de la revue est consacré au voyage chinois, mais les telqueliens prennent ensuite leurs distances à l'égard du maoïsme, entamant une critique de fond du phénomène totalitaire. Publié à l'été 1978, le n° 76 de Tel Quel est consacré à la dissidence : « Exception, telle est la règle en art et en littérature «, déclare Sollers. Le révolutionnaire doit désormais se faire exception. 4 UNE SUBVERSION INFINIE Dans la mouvance des travaux de Lacan et surtout de René Girard s'impose alors l'idée que le discours religieux constitue le substrat de tous les autres. Le Verbe du christianisme arrache l'homme au désert du monde et le travail de l'écrivain rejoint la parole du mystique et du prophète. De 1974 jusqu'à sa disparition, en 1982, la revue s'ouvre sur quelques pages de Paradis (1974) de Sollers, texte dénonçant le règne des idoles. Le dernier numéro de Tel Quel (n° 94) paraît à l'hiver 1982 : Sollers quitte le Seuil. Il publie à l'hiver 1983 le premier numéro de l'Infini, chez Gallimard. À la question : « À quoi sert Tel Quel ? «, Sollers a répondu un jour : « À ne pas mourir de désespoir dans un monde d'ignorance et de perversion «. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.