Devoir de Philosophie

Tiré de la « Théogonie d’Hésiode », une œuvre du poète grec Hésiode, paru de la fin VIIIème  au début du VIIème av.

Publié le 05/02/2017

Extrait du document

Tiré de la « Théogonie d’Hésiode », une œuvre du poète grec Hésiode, paru de la fin VIIIème  au début du VIIème av. J.C et qui est écrite en hexamètres dactyliques. Ce poète est originaire de Béotie, plus précisément de la cité d’Ascra et il devient un aède c’est-à-dire un barbe composant ses poèmes pour un auditoire. Il transmet ces poèmes de longue tradition à voie orale de génération en génération, c’est donc un médiateur qui porte une tradition. Ces poèmes étaient présentés lors des fêtes en honneur des Dieux dans un contexte religieux et en compagnie d’une lyre. La Théogonie qui vient du grec theos, dieu et gonos, génération, correspond à une doctrine relative à l’origine et à la généalogie des dieux ou encore à l’ensemble des divinités d’une mythologie donnée. C’est donc une cosmogonie qui présente la théorie de la formation de l’univers. Ainsi on peut se demander comment s’organise le monde grec et quelles en sont leurs perceptions, d’après le poète Hésiode. Nous verrons donc dans une première partie la création du principiel (l.1 à 11) puis dans une seconde partie la formation de la généalogie (l.11 à 23) et enfin ce qui a amené au conflictuel (l.24 à 47).  I. Le principiel avec l’apparition des premières divinités (l.1 à 11) : 1. Chaos et Gaia (l.1 à 2) : - « Donc avant tout fût Abîme (Chaos) », c’est la première entité qu’Hésiode présente. Une puissance primaire fondamentale mais que l’on ne peut décrire précisément. C’est un vide qui caractérise un certain désordre et une non harmonie du monde qui est donc instable, sans plan défini. Par le terme « Abîme », on perçoit un certain champ de l’instable, de tout ce qui est indiscernable. - «Puis Terre (Gaia) aux larges flancs », une deuxième puissance primordiale qui apparaît comme une divinité chtonienne. Elle est considérée comme l’essence de la matière originelle et c’est une divinité qui semble avoir de traits bien définis. Avec les termes « assise » et « vivants », elle donne une image maternelle, mère de toutes les races qu’elles soient divines ou monstrueuses.    2. Eros (l.2 à 4) : - « et Amour (Eros), le plus beau parmi les dieux immortels », cette divinité est connue comme l’un des éléments primordiaux du monde. Il représente l’essence du mouvement et une puissance des êtres qui favorise l’union des êtres comme le précise Hésiode « dans la poitrine de tout dieu comme de tout homme, dompte le cœur et le sage vouloir ». - En effet ces trois entités primordiales sont indépendantes et ne semblent avoir aucun lien entre elles. C’est justement le rôle d’Eros, il est celui qui fait les liens et dont la seule présence suffit pour activer la création, pour que les générations se succèdent afin de constituer l’univers. 3. Naissance de manière asexuée (l.5 à 11) : - « D’Abîme naquirent Erèbe et la noire Nuit (Nux) », ces deux nouvelles divinités sont deux puissances d’obscurité qui s’opposent à deux puissances de lumière que Nux a elle-même procrée « Et de Nuit à son tour, sortirent Ether et Lumière du Jour (Hémerè) ». Ainsi la lumière naît de l’obscurité comme s’il s’agissait d’une progression vers un stade plus évolué. - Après Chaos, c’est au tour de Gaia d’engendrer seule en achevant de mettre en place les grands éléments du décor visible en procréant successivement le Ciel Etoilé (Ouranos), les hautes Montagnes et Flot (Pontos). Une procréation par une sorte de parthénogénèse sans union sexuelle donc sans intervention d’Eros.               La cosmogonie hésiodique se construit sur certaines puissances motrices et fondamentales au monde qui sont indépendantes et c’est Eros qui va permettre de créer des unions entre elles.   II. La formation de la généalogie et ses éléments (l.11 à 23) : 1. Les Titans (l.11 à 15): - Grâce à l’intervention d’Eros, Gaia s’unie avec Ouranos et donne naissance, dans l’ordre du texte, à : Océanos, Coios, Crios, Hyperion, Japet, Théia, Rhéia, Thémis, Mnémosyne, Phoibè, Thétys et Kronos. Ces douze dieux qu’on appelle les Titans sont composés de six êtres mâles et de six êtres femelles, on garde donc une égalité entre les sexes tout en faisant référence avec le sacré notamment par le nombre douze. - Dans le texte, Hésiode place à part Kronos car il joue un rôle particulier. Hésiode le caractérise de « dieu aux pensers fourbes », en effet il va utiliser la ruse contre son père pour le dénigrer car « Cronos prit en haine son père florissant ». 2. Les Cyclopes (l.16 à 18) : - Puis vient « les Cyclopes au cœur violent, Brontès, Stéropès, Arghès à l’âme brutale », des êtres puissants, dotés d’une grande force. Une force qui leurs permettront de devenir forgerons divins, maîtres du feu, c’est d’ailleurs eux qui fabriquent la foudre, l’arme absolue de Zeus. - Ils sont de la race des Immortels étant « en tout pareils aux dieux ». Les cyclopes ont pour caractéristique physique essentielle de ne posséder qu’un seul œil au milieu du front. Ils sont donc dys anthropomorphe et ne respectent pas les normes du kalos kai agathos, du beau et bon. 3. Les Hécatoncheires (l.19 à 23) : -  Les trois derniers fils de Gaia et d’Ouranos sont : « Cottos, Briarée, Gyès, enfants pleins d’orgueil », ils sont aussi la personnification de forces naturelles et on les connaît sous le nom d’Hécatoncheires ou de Cent Bras. Ils seront des gardiens précieux, fidèles à Zeus. - Ce sont des créatures qui possèdent un certain aspect monstrueux, en effet ils étaient munis chacun de cent bras et de cinquante têtes. Donc comme les Cyclopes, ils sont dys anthropomorphe et ne respectent pas les normes éthiques. C’est pourquoi leur père les a détestés dès leur naissance.               Ainsi avec l’intervention d’Eros, Gaia s’unie avec son fils Eros et ces enfants auront tous une personnalité, des intentions et des actions propres qui vont se manifester lors de la séparation du Ciel et de la Terre.   III. Les raisons qui ont amené à une crise conflictuelle (l.24 à 47) : 1. La cause du conflit (l.24 à 28) : - Ouranos haïssait ses enfants comme nous le précise la phrase « A peine étaient-ils nés qu’au lieu de les laisser monter à la lumière, il les cachait dans le sein de Terre ». Il craint le pouvoir de ces Cent Bras  et en les assimilant de la sorte, il oublie qu’ils sont porteurs de sa lumière, de sa force, donc du pouvoir d’action toute-puissante de l’Esprit. - Pendant qu’il « se complaisait à cette œuvre mauvaise », Gaia « gémissait, étouffant ». Elle se retrouve bloquée et enserrée alors qu’elle cherche à se manifester pour se connaître dans sa part de ciel étoilé. Elle est donc sous le contrôle d’Ouranos qui va pouvoir garder le pouvoir sans laisser d’espace à la Terre et à ses enfants. 2. La ruse de Gaia (l.28 à 39) : - « Elle imagine alors une ruse perfide et cruelle », Gaia en avait donc assez et décide de réagir en créant « le blanc métal acier ; elle en fait une grande serpe ». Ce métal qui pourrait être du fer est un outil qui est robuste et symbolise également la dureté, la rigueur excessive ou encore l’inflexibilité. On constate la détermination de la Terre pour mettre fin au contrôle du Ciel. - Ensuite Gaia propose à ses enfants de se venger du comportement intolérable de leur père, mais tous craignent d’accomplir cet acte. Cependant « Seul, sans trembler le grand Cronos aux pensers fourbes » accepte d’accomplir la mission. En effet il hait son père qui ne représente que rigueur et rigidité c’est pourquoi il accepte d’accomplir la vengeance de sa mère. 3. Les conséquences de cette vengeance (l.39 à 47) : - Ouranos est constamment étendu sur Gaia, « tout avide d’amour, le voilà qui s’approche et s’épand en tout sens », cette excessive fécondité lui sera fatale. Car lorsque Kronos « faucha les bourses de son père », ce geste a pour conséquence d’éloigner définitivement la Terre et le Ciel et de permettre aux divinités de venir peupler l’espace crée entre le Ciel et la Terre. - Mais la castration aura également d’autres conséquences, « des éclaboussures sanglantes » s’écoulant du membre divin vont se répandre sur la Terre et provoquer petit à petit la naissance des Erinyes, des Géants et des Nymphes Méliennes. C’est à nouveau sans union que d’autres puissances primordiales vont naître et constituer le monde divin dans la Grèce antique.               Finalement Hésiode explique l’origine de notre monde en réalisant une synthèse du monde des dieux grecs tel que le voyait les personnes de son époque. Il a pensé et organisé la composition de ses récits, avec une certaine liberté par rapport à ses sources. De plus il a innové en donnant à son poème une forme écrite, ce qui nous permet, aujourd’hui, d’être en présence d’un témoignage exceptionnel de la littérature théologique grecque. Ainsi à la grande question du comment a bien pu naître le monde que nous habitons, les Grecs n’ont apporté que des réponses mythiques. Même si on peut trouver dans ces récits quelques incohérences. En effet il est difficile d’imaginer que la pensée des grecs anciens ait pu concevoir une essence de la matière et une essence de l’amour définies comme énergie, mouvement, et qui soient à l’origine de toutes les actions comme c’est le cas pour Gaia. Enfin les mythes grecs sur l’origine du monde ne sont jamais des hypothèses scientifiques mais plutôt une vérité incontestable. On associe souvent Hésiode à Homère, mais leurs théogonies respectives comportent de nombreuses différences. On pourra donc maintenant s’intéresser aux œuvres d’Homère et se questionner sur l’origine de notre monde.

«  2.

Eros (l.2 à 4) : - « et Amour (Eros), le plus beau parmi les dieux immortels », cette divinité est connue comme l'un des éléments primordiaux du monde.

Il représente l'essence du mouvement et une puissance des êtres qui favorise l'union des êtres comme le précise Hésiode « dans la poitrine de tout dieu comme de tout homme, dompte le coeur et le sage vouloir ». - En effet ces trois entités primordiales sont indépendantes et ne semblent avoir aucun lien entre elles. C'est justement le rôle d'Eros, il est celui qui fait les liens et dont la seule présence suffit pour activer la création, pour que les générations se succèdent afin de constituer l'univers. 3.

Naissance de manière asexuée (l.5 à 11) : - « D'Abîme naquirent Erèbe et la noire Nuit (Nux) », ces deux nouvelles divinités sont deux puissances d'obscurité qui s'opposent à deux puissances de lumière que Nux a elle-même procrée « Et de Nuit à son tour, sortirent Ether et Lumière du Jour (Hémerè) ».

Ainsi la lumière naît de l'obscurité comme s'il s'agissait d'une progression vers un stade plus évolué. - Après Chaos, c'est au tour de Gaia d'engendrer seule en achevant de mettre en place les grands éléments du décor visible en procréant successivement le Ciel Etoilé (Ouranos), les hautes Montagnes et Flot (Pontos).

Une procréation par une sorte de parthénogénèse sans union sexuelle donc sans intervention d'Eros.               La cosmogonie hésiodique se construit sur certaines puissances motrices et fondamentales au monde qui sont indépendantes et c'est Eros qui va permettre de créer des unions entre elles.   II.

La formation de la généalogie et ses éléments (l.11 à 23) : 1.

Les Titans (l.11 à 15): - Grâce à l'intervention d'Eros, Gaia s'unie avec Ouranos et donne naissance, dans l'ordre du texte, à : Océanos, Coios, Crios, Hyperion, Japet, Théia, Rhéia, Thémis, Mnémosyne, Phoibè, Thétys et. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles