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TPE VIELLISSEMENT POPULATION

Publié le 23/04/2017

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I - Les causes et caractéristiques du vieillissement de la population. A) Les causes du vieillissement 1. Le mouvement de vieillissement « par le haut » http://vanrinsg.hautetfort.com/archive/2007/03/10/vieillir-en-douce.html 1.a. L’allongement de l’espérance de vie Comme nous l’avons spécifié dans l’introduction, le phénomène du vieillissement de la population s’effectue de deux manières différentes, « par le haut » et « par le bas ». On caractérise le phénomène par le haut par l’allongement de l’espérance de vie et l’avancée en âge des générations du baby boom. En effet, nous avons observé une hausse impressionnante de l’espérance de vie moyenne en France. Source : Site de l’INED d’après l’ONU en 2016 En 1950, l’espérance de vie était de 66,1 ans à la naissance et n’a cessé de croître au fil des années, passant de 78,8 ans en 2000, jusqu’à 82,6 ans en 2016. On observe tous les 4 ans, que l’espérance de vie augmente d’environ 1 an. Pour expliquer l’allongement de l’espérance de vie il faut s’intéresser à plusieurs facteurs. La baisse du taux de mortalité infantile est le premier facteur de l’augmentation de l’espérance de vie. En effet celle-ci étant la moyenne des probabilités de mourir dans l’année à un âge donné, la mortalité des enfants en bas-âge a une influence très importante sur elle. Source : Site de l’INED d’après l’ONU en 2016 Comme on peut le constater sur le graphique ci-dessus, depuis les années 50, la mortalité infantile n’a cessé de reculer (une baisse d’environ 94%). Les améliorations des conditions et de l’hygiène de vie, les progrès médecine et la meilleur prévention des maladies font que le taux de mortalité diminue et donc l’espérance de vie augmente. L’analyse de ces facteurs est de nature épidémiologique. L’épidémiologie, est la science qui consiste en l’étude de la fréquence et la répartition des phénomènes de santé et des facteurs qui les déterminent, dans un cadre donné, le notre étant la population française. Nous avons donc élaborés des graphiques pour mettre en évidence les différentes causes de la mort et leur évolution au cours du temps à partir de chiffres de 2006 et de 2011. Source (chiffres) : Site de l’INED Le graphique ci-dessus montre que, sur 100 000 individus, en France métropolitaine, en 2006, 1094 personnes, dont 66% d’hommes et 34% de femmes, sont décédées. Source (chiffres) : Site de l’INED On peut voir sur le second graphique qu’en 2011, 994 personnes, dont environ 66% d’hommes et 34% de femmes, sont décédées. Le rapport entre les facteurs est resté stable et la proportion de décès en fonction du sexe aussi. Cependant, le nombre de décès a diminué de 9%. On peut constater que les causes principales de décès sont les tumeurs, ou cancers, et les maladies cardio-vasculaires. Ces phénomènes de santé sont directement liés à nos conditions de vie et notre hygiène de vie. En effet, les scientifiques estiment que les cancers sont majoritairement la conséquence du tabagisme, de l’alcoolisme et d’une alimentation déséquilibrée. On retrouve, par ailleurs, les mêmes facteurs pour les maladies cardio-vasculaires. Source : institut National du Cancer Cependant, les progrès de la médecine ont permis au taux de survie au cancer d’augmenter de manière impressionnante et la grande baisse du nombre de décès dû aux maladies infectieuses qu’a constaté la fin du 20ème siècle. Cela permet donc au taux de mortalité de diminuer au cours du temps. Comme on a pu le constater grâce aux graphiques. 1.b. L’avancée en âge des générations du Baby-Boom De nos jours, le vieillissement de la population est aussi causé par le baby-boom survenu au cours du XXe siècle. Le baby-boom est une augmentation brusque du taux de natalité dans de nombreux pays suite à la Seconde Guerre mondiale. En effet entre 1945 et 1965, le nombre de naissance a été extrêmement important. Les raisons évoquées pour expliquer ce phénomène sont les suivantes : un contexte économique d’après guerre plus favorable, des politiques familiales plus volontariste (Allocations familiales et quotient familial créés en 1945) et enfin des nouvelles valeurs sociales où l’enfant, le couple et la famille sont favorisés. On qualifie désormais les individus issus de cette générations, « baby-boomers ».   Aujourd’hui, ces baby-boomers entre dans la catégorie des seniors et leur nombre important entraine donc une augmentation de la part démographique occupée par les plus de 60 ans Depuis le début du XXIème siècle, les baby boomers qui partent massivement à la retraite créent un nouvel effet socio-économique d'envergure : le « papy boom ». Le papy-boom est donc une conséquence prévisible du baby boom de l'après-guerre, de l'allongement de l'espérance de vie. 2. Le mouvement de vieillissement « par le bas » source : na! Dessinateur 2.a. La baisse de natalité Par opposition au phénomène du baby-boom, la baisse actuelle de la natalité est aussi un facteur du vieillissement de la population. Depuis la fin du baby-boom, le nombre de naissances chaque année en France a progressivement baissé malgré quelques « mini-baby-booms » lors de l’année 2000 par exemple. En 2015, le nombre de naissances en France était de 792 000, contre 812 000 en 2014. Cependant, cette baisse reste relativement faible en partie parce que la mortalité infantile est faible, environ 3,5 pour mille. 2.b. la baisse du taux de fécondité Un autre phénomène explique la baisse de la natalité et donc élève l'âge moyen de la population, il s’agit de la baisse du nombre de femmes en France en âge de féconder, c'est à dire les femmes âgées de 15 à 50 ans. Source du graphique : INSEE,2013 Le taux de fécondité en France s ‘élève en 2014 à 1,99 enfant par femme selon l'INSEE. C'est le meilleur taux d'Europe avec l'Irlande mais cela n'est pas assez pour que la croissance démographique soit renouvelée (il faudrait un taux de 2 enfants minimum par femme). Le nombre de naissance en France a largement baissé depuis l’après deuxième guerre mondiale : pour 1000 habitants, il est passé de près de 21 naissances en 1946 à 12 naissances en 2012. Source du graphique : INSEE,2013 B) Les caractéristiques 1) Qui sont-ils ? Comme nous l'avons vu précédemment, une personne à partir de l'âge de 55 ans est considérée comme un « senior ». . En France, en 2016, les seniors représentent 24,9% de la population et ce taux ne fait que croître. Tandis que les moins de 20 ans représentent 24,6% de la population. Pour la première fois, la part des seniors dépasse celle des moins de 20 ans. Du fait de l’allongement de cette partie de la vie, on distingue différentes catégories de seniors : - les 75 ans et plus : « les seniors fragilisés ou dépendants» C'est la catégorie de seniors qui est née durant l'entre deux guerres et qui a vécu la plupart des grands événements du 20ème siècle. Elle a atteint ou est en voie d’atteindre le stade où la perte d’autonomie, physique comme psychique, tend à se généraliser. Ces seniors sont donc désormais dans une période de leur vie où il faut mettre en place des mesures adaptées sur le plan médical et social. - les 62-75 ans : « les seniors robustes » Ces seniors sont les baby-boomers. Aujourd'hui, ces retraités profitent de leur nouvelle vie. Ils ont connu l’ascension sociale et le quasi plein emploi, sauf une partie d’entre eux en fin de carrière. Ils ont eu la chance de bénéficier de l’élévation du niveau de l’éducation et ont observé l’émergence de la société de consommation et de loisirs. La situation du marché immobilier durant leur période d’activité leur a permis d’investir et de se constituer un patrimoine conséquent. C'est une génération active moins contrainte par le temps, qui aiment découvrir de nouveaux centres d'intérêt (sports, voyages...). Ils passent du temps avec leurs proches et peuvent se permettre de les aider financièrement dans leur projet... - les 55-62 ans : « les seniors actifs » Ces jeunes seniors sont les enfants du baby-boom de l'après guerre, ils ont grandi à l’époque de la France des "Trentes Glorieuses". Ils on bénéficié des même avancées de la société et du même environnement favorable à l’ascension sociale que les seniors « robustes ». La grande majorité  d’entre eux est en bonne santé. Les plus jeunes sont encore actifs et les autres tout fraichement retraités. senor-information.over-blog.com 2) Où vivent-ils ? Carte des régions françaises de la part des 65 ans ou plus en 2012 (Source : INSEE, en 2012) Nous constatons que les personnages âgées de 65 ans ou plus résident majoritairement dans les grandes régions du sud (+ de 20% de seniors) telles que la Nouvelle Aquitaine, l’Occitanie, la région Provence-Alpes-Côte d’Azur et enfin la Corse. L’attrait de ces régions pour les seniors repose sur un meilleur niveau et une meilleure qualité de vie, un climat plus favorable. Carte des régions françaises de la part des 65 ans ou plus en 2013 (Source: INSEE, en 2013) En comparant les cartes de 2012 et 2013, nous remarquons que le part des 65 ans ou plus a globalement augmenté de 0,3 point pour toutes les régions françaises y compris dans les DROM. De plus, en 2013, les régions Centre-Val de Loire et Bourgogne-Franche-Compté ont dépassé la part des 20% des plus de 65 ans. II – Les impacts sociaux et économiques du vieillissement de la population. A) L’enjeu économique du vieillissement de la population 1) L’importance des seniors dans notre économie 461010311150Les seniors détiennent la majorité du patrimoine global français malgré leur infériorité numérique. source : Institut Montaigne, selon les chiffres de l’INSEE On peut constater grâce à ce graphique, que les seniors de plus de 60 ans représentant 23% de la population française possèdent 54% du patrimoine global français. On peut penser que la détention de ce patrimoine par les seniors est logique. En effet, ceux-ci ayant travaillé toute leur vie, ont capitalisé un patrimoine bien supérieur à des individus jeunes actifs. Cependant depuis la fin du 20ème siècle, on peut remarquer que les inégalités générationnelles du patrimoine se sont accrues. Selon l’INSEE, en 2012, en moyenne, le patrimoine net d’un ménage dont le chef de famille a 30 ans est de 32 700 euros, celui d’un senior de 60 à 69 ans est en moyenne de 345 500 euros, onze fois plus important. Alors qu’en 1992 le patrimoine des seniors était seulement sept fois plus important que celui des jeunes actifs. Cependant, selon l’INSEE, en 2016, le niveau médian des pensions se situe à 1300 euros par mois tandis que le salaire médian des actifs s’élève à 1772 euros par mois. De plus environ 10% des retraités sont considérés comme pauvre (niveau de vie inférieur à 60% du niveau de vie médian). La catégorie des seniors se caractérise donc par sa grande hétérogénéité. Les seniors détiennent cependant l’essentiel des richesses en France. Par conséquent, de nombreuses activités économiques liées aux seniors fleurissent, englobées sous le terme de Silver économie. La Silver économie est un marché très important en pleine expansion. On estime qu’elle représente 92 milliards d’euros et prévoit qu’elle pourrait atteindre 130 milliards d’euros en 2020. Certains la surnomment même « l’Or gris ». Dans un premier temps, la Silver économie concernait principalement la gérontechnologie, c’est à dire les technologies, dont fait partie la domotique, qui visent à faciliter le quotidien des personnes âgées. Dorénavant, la Silver économie englobe tous les biens et les services qui favorisent l’état de santé, l’autonomie et la qualité de vie des personnes âgées. Beaucoup de secteurs d’activité sont concernés : santé, transport, loisirs, habitat, alimentation, urbanisme… On part donc du principe que durant la vie la consommation change. Le graphique montre que les dépenses en alimentation et en banques et assurances sont à leur apogée entre 60 et 75 ans, que les dépenses de santé ne cessent de croître durant toute la vie. Tandis que celles en objets de la vie courante diminuent avec l’âge tout comme celle de loisirs. Mais même si les seniors, et l’augmentation de leur nombre, créent une opportunité pour le développement d’une nouvelle économie, ils représentent aussi un coût économique important. 2) Le coût économique des seniors 2.a. Le coût des retraites En effet, selon la DREES, le coût des retraites représentait environ 300 milliard d’euros, soit 13,8% du PIB, en 2015. Mais le problème ne réside pas vraiment dans le coût en lui même, mais plus dans le rapport du nombre de cotisants/nombre de retraités. En effet celui-ci diminue fortement depuis les années 70. En 1975, il y avait 3,2 cotisants pour un retraité, contre 1,2 environ en 2010. Cette progression plus rapide du nombre de retraités que du nombre de cotisants se traduit par une remise en cause de l’équilibre financier du régime de retraite, dont le déficit s’aggrave. Source : Institut deslibertes.org Ainsi, si rien n'est fait, le déficit du régime des retraites va augmenter jusqu'à représenter près de 75 milliards d'euros en 2040. Source : Institut deslibertes.org Mais toute dépense nécessite un financement. Le coût des retraites est majoritairement financé par les cotisations. On constate, qu’en 2007, 64% des prestations vieillesse sont financés par les cotisations sociales. C’est à dire environ 180 milliards d’euros. 2.b. Les dépenses de santé En effet, les dépenses de santé, qui sont remboursées par la sécurité sociale, sont bien plus importantes chez les seniors que chez les actifs. Selon le CREDOC, 57% des dépenses de santé en France sont faites par les seniors, qui représentent seulement un quart de la population. Cependant Brigitte Dormont, professeur d’économie à l’université Paris Dauphine, a conclu que la hausse des dépenses de santé n’est actuellement que très faiblement liée à la croissance de la part des seniors dans notre pays. Actuellement, la hausse de l’espérance de vie s’accompagne à priori d’une augmentation du temps de vie passé en bonne santé. Ce qui explique la faible augmentation des dépenses de santé. En revanche si l’augmentation de la durée de vie devient synonyme de l’allongement de la période de vie avec des affections chroniques ou des démences séniles, qui représentent des dépenses conséquentes, alors il y aura des répercussions importantes sur les dépenses de santé globale. 2.b. Le coût de la dépendance Cependant en plus du coût que peut représenter un senior à cause des maladies auxquelles les personnes âgées sont plus vulnérables, en cas de dépendance, le coût augmentera autant pour le particulier que pour l’Etat. De plus, le coût n’est pas seulement financier, il peut s’avérer social pour les familles. Mais d’abord il faut établir ce qu’est la dépendance. La dépendance est définie par l’incapacité d’effectuer certains actes de la vie quotidienne dans son environnement habituel. Cela peut être dû à un accident, un choc psychologique ou une pathologie. On peut résumer les plus importants troubles physiques par une perte de l’équilibre et une endurance limitée et les plus importants troubles psychiques par un altération de l’humeur, une dégradation de la mémoire et un isolement social. On distingue le taux de dépendance en 6 groupes, les groupes iso-ressources, ou GIR. Les GIR sont classés de 1 à 6, du moins autonome au plus autonome. Selon l’INSEE, un individu du GIR 3 ou 4 coûte en moyenne 400€ par mois, environ 700€ pour un individu du GIR 1 ou 2 et 1500€ pour une personne en institut spécialisé. De 570€ à 2300€ pour une personne touchée par la maladie d’Alzheimer. Chaque année, en France, la dépendance coûte 34 milliards d’euros, 24 milliards pris en charge par l’Etat, 10 milliards par les particuliers. De plus, selon l’observatoire EPHAD KPMG en 2012, les dépenses dues à la dépendance augmenteront de 10 milliards d’euros par an après 2040. Sans compter que, selon le CNAS, en 2014, 4,3 millions de personnes passent 6 heures par jour, en moyenne, à aider un proche dépendant et ce chiffre risque d’augmenter. 2.c. La hausse de la précarité. Plus de 10% des seniors vivent en dessous du seuil de pauvreté. On peut attribuer ce phénomène principalement à l’explosion du chômage chez les seniors de 55 à 62 ans. Source : Nal dessinateur 80010022860000 source : site de Le Monde d’après données du ministère du travail Le graphique montre qu’en 2014, le nombre de demande d’emploi d’individu de 60 ans a été multiplié par 10 depuis 2010, en passant de 9,5 milliers à 92,6 milliers de demande. C’est augmentation est explicable par la crise et la suppression des régimes de pré-retraites et de la dispense de recherche d’emploi. De plus, la recherche d’emploi est beaucoup plus difficile pour un senior. L’employeur aura souvent tendance à choisir quelqu'un de jeune, d’après un sondage d’A compétences égales, une association qui fédère les professionnels du conseil en recrutement, 91% des seniors qui recherchent un emploi se sentent discriminés à l’embauche. Il faut aussi savoir que, alors qu’on considère la perte d’emploi comme l’une des expériences les plus traumatisantes de la vie, elle est encore plus difficile à supporter en fin de carrière. Les seniors si près du bute ne s’attendent à perdre leur emploi et à devoir recommencer une recherche dans un environnement différent de celui à leur époque, pour quelques années. Sans compter, que les seniors qui vivent dans la précarité sont ceux qui, en général, ne possèdent pas de patrimoine. Ce qui rend, pour eux, encore plus difficile de « joindre les deux bouts ». B) Impacts sociaux 1) La dépendance supertoinette.com Aujourd'hui, certains seniors sont pris en charge dans les établissements spécialisés selon leur niveau de dépendance : - les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) concernant les seniors de plus de 60 ans  et dont leur niveau de dépendance va de GIR 1 à GIR 3 - des établissements de soins comme les Unités de soins longue durée (USLD), les hôpitaux psychiatriques ou encore dans  les Centre de Soins de Suite et de Réadaptation (SSR) Le tableau ci-dessous, établi par l'Institut Montaigne représente les différents niveaux de dépendance. Les seniors plus autonomes résident eux : - les Résidences Autonomie (pour les bénéficiaires d'aides sociales) - les Résidences Seniors (seniors de classe moyenne et seniors aisés) Les résidences seniors sont des logements alternatifs au domicile. Ils sont adaptés aux besoins psychologiques et matériels des seniors autonomes, ils permettent de prévenir la perte d'autonomie par un maintien plus long de l'activité physique et mentale. Le développement de ces résidences est créateur d'emplois. Toujours selon l’Institut Montaigne, 80.000 emplois pourrait être créés d'ici 2035. Cette formule d’hébergement réduit le coût des subventions pour les résidents en EHPAD. En 2012, 570.000 seniors étaient dans ce type d’établissement et ce nombre ne cessera de croître à cause de la population vieillissante. 2) Le poids électoral des seniors Les seniors tiennent un rôle extrêmement important dans les élections, leur vote a un poids politique conséquent. Étant donné que les personnes âgées sont de plus en plus nombreuses par rapport aux autres tranches d'âge, leur participation lors des différentes élections influe encore plus les résultats. Il y a généralement beaucoup moins d’abstention chez les seniors que chez les personnes plus jeunes, notamment les 18-24 ans. Voici par exemple un graphique du taux d'abstention selon l'âge et le sexe lors du 1er tour des élections présidentielles françaises de 2012 : 194310320675 source : INSEE On peut remarquer que chez les femmes mais surtout chez les hommes, la différence est très grande. Le taux d'abstention chez les hommes de 65-74 ans était de 10,5 % contre 29,3 % chez les hommes de 18-24 ans, cela fait presque trois fois plus d'abstention pour les plus jeunes. Cela s'explique par une différence de culture et d'époque. Les personnes âgées de 55 à 74 ans ont connu l'après-guerre et le baby-boom, la naissance de la Vème République et ont par conséquent un grand intérêt pour le vote et la politique en général. Il est fort probable que la jeune génération actuelle sera moins impliquée politiquement lorsqu'elle passera du côté des seniors, cependant les individus s'intéressent généralement de plus en plus à la politique lorsqu'ils vieillissent. La principale cause de cette différence est le manque d'intérêt pour la politique chez les jeunes, contrairement aux seniors. Tout d'abord, selon l'INSEE, le taux d'inscription sur les listes électorales est de 95 % chez les personnes nées dans les années 50 contre 88 % pour les personnes nées dans les années 90. Il y a donc déjà une plus faible potentialité de vote chez les 18-25 ans, même si, comme le montre le graphique suivant, les jeunes ont une participation intermittente très importante par rapport aux seniors . -4064016192500 source : INSEE,2012 Les seniors ont un poids politique très important, et leur vote est donc souvent décisif pour ceux qui se présentent aux élections. Nous allons donc voir comment se répartissent les votes des personnes âgées en général, et s’ils adhérent à un bord politique plutôt qu'à un autre. Le graphique ci-dessous représente le taux de vote selon l'âge et le sexe lors du second tour des élections présidentielles de 2012. 11430008318500 source : Ipsos Il montre que les seniors ont largement préféré voter pour Nicolas Sarkozy même si François Hollande a été élu au suffrage universel à 51,6 % des voix et que les personnes entre 18 et 59 ans ont votés en majorité pour lui. En effet, 59 % des 60 ans et plus ont voté pour Nicolas Sarkozy contre 41% pour François Hollande. On peut en déduire que les seniors votent généralement plus à droite qu'à gauche, les résultats des autres élections présidentielles pouvant également en témoigner. On peut faire plusieurs hypothèses concernant les causes de cette préférence des personnes âgées pour la droite politique : Les seniors ont vécu le plein emploi et sont donc pour la plupart assez aisés par rapport aux autres générations. Ils n'ont connu ni la guerre ni le chômage et ont donc pu créer un patrimoine et épargner suffisamment pour avoir une retraite confortable. Par ailleurs, la figure du Général de Gaulle, héros de la seconde guerre mondiale, très valorisée par les français qui ont vécu la guerre (et donc les parents des babyboomers), tient sans doute pour une part dans le choix politique « gaulliste » c'est-à-dire plutôt de droite. Étant donné que la droite prend des décisions qui favorisent souvent les détenteurs de patrimoine, et donc les seniors, et que l'idée caricaturale de la gauche est celle d'un mouvement politique qui veut répartir les richesses, les personnes âgées sont donc la plupart du temps plus orientées à droite. De plus, cette génération a presque toujours vécu avec des gouvernements et des présidents de droite donc cette habitude peut les amener à continuer à voter pour la droite, surtout que lors des années 1960 à 1990, le communisme et les idées de gauches en général étaient très mal vues en France par les personnes issues de milieux favorisés économiquement. Les seniors actuels souhaitent donc en majorité une société libérale et capitaliste, ce qui les rapprochent plus des programmes des candidats de droite. Grâce à ce fort pouvoir électoral, les seniors influencent donc beaucoup les programmes des candidats, ainsi que les réformes des gouvernements et des dirigeants politiques. La question de la réforme des retraites est souvent dans le centre des débats politiques et les points de vue de chacun diffèrent beaucoup. Cependant, le candidat offrant les meilleurs avantages aux retraités peut avoir un avantage considérable grâce au soutien des seniors. 2) Le poids des seniors au quotidien Les seniors rencontrent de nombreux obstacles dans la vie de tous les jours, notamment en ville. En effet, des gestes banals pour nous, peuvent devenir un véritable problème pour les personnes âgées. Par exemple, la traversée de la chaussée peut devenir difficile, puisque certains temps de passage sont trop courts. De plus, un revêtement du sol irrégulier des trottoirs (asphalte effrité, racines d’arbres) peut provoquer des chutes ce qui s’avèrent dangereux. Selon les professionnels des transports, les personnes âgées font partie de la catégorie des "Personnes à Mobilité Réduite" (PMR). Cette catégorie regroupe toutes les personnes handicapées, les femmes enceintes ou encore les invalides de guerre. Ce regroupement peut être discutable, car les personnages âgées n'ont pas forcément les mêmes attentes que les personnes handicapées. Par exemple, les seniors ont tendance à avoir des problèmes d'audition et de vue et ne militent pas forcément pour l'abaissement des trottoirs.  3) La place des seniors dans la famille Les seniors sont très attachés à leur famille, ils ont un vrai bonheur à transmettre à des plus jeunes. Mais avec la vieillesse, certaines tâches deviennent plus compliquées à réaliser (faire les courses, la cuisine, le ménage...) et beaucoup d'entre eux souhaitent toujours rester à leur domicile. Pour répondre à ce problème, ils peuvent faire appel à des auxiliaires de vie pour les aider dans leur quotidien.  D'autres privilégient l’aménagement de leur domicile en installant des dispositifs de sécurité, des équipements permettant d'adapter le logement, comme par exemple la téléalarme en cas d’urgence de santé), des douches adaptées, des fauteuils élévateurs dans les escaliers... En restant à domicile, les seniors fragilisés ou dépendants sont confrontés aussi à des difficultés comme la perte du lien social avec l'extérieur. Ainsi, selon l'Institut Montaigne, 25% des plus de 75 ans vivent seuls et s’isolent. Ils sont aussi confrontés à des risques de santé, telle que la dépression et les chutes. Les chutes peuvent provoquer de graves séquelles physiques et morales (perte d'autonomie après une longue immobilisation) pour ces personnes fragiles. Les chutes serait la cause d'environ 9.000 décès chaque année (Institut Montaigne).  Enfin, les seniors les plus modestes rencontrent des difficultés pour financer leur prise en charge à domicile. Ce coût représente 54% de la retraite d'un senior en GIR 4 (dépendance médiane) gagnant 1300 euros mensuels. Les familles de ces personnes en difficulté sont souvent amenées à les soutenir financièrement. III Les solutions pour que la France vive mieux le vieillissement de la population A) Comment adapter notre système économique au vieillissement de la population 1) Le transfert du patrimoine Les seniors ont tendance à accumuler du patrimoine, et du fait de l’allongement de l’espérance de vie, l’héritage intervient de plus en plus tardivement. Ce patrimoine n’est donc pas transmis aux générations qui entrent dans la vie active, alors que l’INSEE, dans ses enquêtes sur le patrimoine, montre que les donations reçues suffisamment tôt lève d’importantes contraintes économiques sur les bénéficiaires. Alors que les besoins financiers des nouvelles générations se font plus pressants dans le contexte économique morose liée à une croissance très faible, l’accélération du transfert intergénérationnel apparaît donc indispensable. Une des solutions serait donc de faciliter et d’encourager la donation du patrimoine aux nouvelles générations, dans la mesure où les seniors concernés sont également ceux qui sont en position de transmettre une partie de leur patrimoine sans toucher à leur patrimoine principal. D’autant plus que le surplus de l’épargne des seniors n’est plus, dans cette tranche d’âge, utilisé pour la consommation, ce qui est aussi problématique dans la mesure où cela réduit au fur et à mesure la consommation potentielle du pays. 2) Les réformes des retraites La difficulté croissante du financement du régime des retraites est la conséquence du vieillissement de la population la plus évidente et médiatisée de toutes. Le système des retraites et son financement ont fait l’objet de nombreuses réformes durant les 20 dernières années. ° En 1993, la réforme mise en place par le gouvernement d’Edouard Balladur a allongé la durée de cotisation du régime général des salariés de 37,5 ans à 40 ans. Elle a modifié la règle de réévaluation des retraites qui n’est plus indexée sur la hausse des salaires mais sur la hausse des prix. ° En 1995, le gouvernement d’Alain Juppé essaiera d'étendre l'allongement de la durée de cotisation de 37,5 à 40 ans aux salariés de la fonction publique, mais il devra reculer devant l'ampleur du mouvement social contestant cette mesure. ° En 1999, Lionel Jospin crée le Fonds de réserve des retraites. ° En 2003, François Fillon a allongé à 41 ans la durée de cotisations, autant pour les salariés du privés que ceux de la fonction publique et il a instauré le système de surcote et de décote. ° En 2013, le gouvernement de Jean-Marc Ayrault augmente la durée de cotisation progressivement jusqu’à 43 ans en 2040 et il instaure, en compensation, le compte de pénibilité. Selon l’INSEE, ces réformes commencent à porter leur fruit. D’ici 2060, les dépenses de retraites représenteront 11,2% du PIB pour 13,8% en 2015. On peut donc dire que le problème du déficit des retraites a déjà été pris en charge. Depuis 2008, l’Organisation Mondiale de Santé (OMS) a lancé son programme de Réseau Mondial des Villes-Amies des Aînés. Ce programme récompense les villes qui favorisent le développement des infrastructures pour les personnes âgées et pour leur bien-être. Ainsi, en favorisant un environnement agréable, propre, la création d’espaces verts, l’OMS espère améliorer la santé, l’autonomie et l’indépendance des seniors, source d’une véritable économie. Ce programme souhaite accroître la solidarité des villes envers les seniors. Une grille a établit afin de « noter » les efforts effectués et validé l’attribution de la mention « Age Friendly » pour une ville. Elle se décompose en plusieurs différents domaines de la vie urbaine, tel que les espaces extérieurs (les espaces verts doivent être entretenus et sûrs, les trottoirs avec une surface plane pour accueillir et facilité le passage de fauteuils roulants, les feux aux passages piétons suffisamment long et équipés de signaux visuels et sonores. Des zones de repos tel que des bancs dans les espaces publics sont très appréciées par les personnes âgées). Le domaine du transport est aussi important, car il y en a pratiquement dans toutes les villes. Les personnes âgées doivent utiliser les transports publics pour atteindre des destinations essentielles comme les hôpitaux, parcs publics, banques et centres commerciaux… Autre domaine important pour les seniors, est le logement. Beaucoup de seniors rencontrent des difficultés pour payer le loyer, c’est pour cela que l’OMS intervient. En effet, les villes ayant obtenu la mention « Age Friendly » propose des logements et des services essentiels à prix abordable pour eux. Les habitations sont aussi modifiées pour répondre à leurs besoins et sont à proximité des services et des infrastructures en ville. Aujourd’hui, les villes françaises ayant la mention « Age Friendly » sont peu nombreuses. On peut citer Dijon, Strasbourg, Bordeaux, Rennes, Angers, Toulon, Besançon et Lyon.

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