Devoir de Philosophie

Traité théologico-politique, Spinoza, explication

Publié le 25/04/2014

Extrait du document

spinoza
Baruch Spinoza est un philosophe néerlandais du XVIIe siècle qui publie en 1670 la seule œuvre majeure qu'il ait publié de son vivant, le Traité théologico-politique, dans lequel il réfléchit sur la relation entre la religion et la politique, puis expose sa conception d'une organisation politique bonne et met enfin en relation liberté et politique pour finalement aboutir à une théorie politique de la liberté. C'est d'une partie de l'expression de cette théorie qu'est extrait ce texte, où Spinoza tente de répondre aux questions suivantes: Jusqu'où est-on libre d'aller dans la contestation de l'autorité sans que cela n'ait d'effets néfastes? De quelle manière doit-on contester le pouvoir pour atteindre un effet positif? Ici, Spinoza développe la thèse selon laquelle, afin de conserver l'ordre dans une société, les hommes doivent obéir et respecter l'autorité politique mais conservent le droit, la possibilité et la liberté de penser et de s'exprimer contre le pouvoir, sans avoir néanmoins aucune attention haineuse ou néfaste à son égard. Il défend sa thèse tout d'abord en expliquant pourquoi un pouvoir politique est nécessaire, puis explique en quoi nous conservons toujours une certaine liberté par rapport à ce pouvoir, qui est celle de penser et de critiquer l'autorité de manière constructive sans attitude agressive, ce qui permettra à l'autorité de prendre position et peut-être de résoudre les problèmes. Il conclut ensuite en résumant sa thèse.   Pour Spinoza, les hommes ont tous des opinions différentes, et il est impossible que tous les hommes soumis à une même autorité partagent partagent la même opinion (l.1). Ainsi, si il n'y avait pas d'autorité politique, il ne pourrait régner aucun...
spinoza

« ouvertement ou non. Spinoza oppose ensuite la manière de contestation qu'il soutient, « raisonner et [...] juger » (l.1-5) à la manière de contestation qu'il considère comme dangereuse : une action visant directement à agir de manière non conforme à la loi et contre l'autorité politique, appelée ici le souverain.

Une telle action mettrait en effet « en péril le droit de celui-ci » (l.6-7), c'est à dire qu'elle déstabiliserait son autorité et sa puissance.

Spinoza implique ici qu'une action contre l'autorité politique mettrait en danger l'ordre, qui lui a été apporté grâce au « souverain » et qui garantit les plus grandes possibilités de trouver le bonheur pour les hommes.

Ce raisonnement s'apparente à un raisonnement utilitariste, qui se veut de garantir le bonheur du plus grand nombre.

On peut donc ici reprocher à Spinoza de ne pas prendre en compte les personnes et les minorités à qui vivre sous l'autorité d'un état n'apporterait pas le bonheur et ne correspondrait pas à leur conception de la liberté. Pour Spinoza, « chacun [...]peut penser et juger sans la moindre restriction-et par conséquent aussi parler ».

Il semble partir ici du fait que le pouvoir en place est un pouvoir juste et démocratique, garantissant la liberté d'expression de ses citoyens.

Dans un état ne garantissant pas cette liberté, comme il y en a eu par le passé, une action « contre le décret du souverain » (l.6) mettant « en péril le droit de celui-ci » (l.6), ou une défense des thèses défiant l'autorité par « la ruse, la colère et la haine » (l.9) ne seraient-ils pas légitimes? Faut-il sacrifier sa liberté au profit d'un ordre ne garantissant pas le bonheur? Un combat virulent de l'autorité serait-il toujours condamnable? Spinoza condamne également quiconque ayant « l'intention d'introduire quelque nouveauté dans la république par l'autorité de son décret » (l.10), donc toute personne tentant de modifier l'autorité sans y être autorisé par la loi.

Ainsi, toute idée ou action révolutionnaire, même potentiellement bénéfique pour les hommes, est vue comme un danger pour Spinoza.

Ceci est compréhensible compte tenu du désordre qui serait créé sur le court terme, mais là encore, le bien futur de la majorité n'est-il pas primordial, malgré le désordre occasionné? Est-ce également valable dans les systèmes injustes? Spinoza n'apporte dans cet extrait pas de considération à ces problèmes.

Spinoza est donc sans conteste pour une contestation pacifiste et dirigée par la raison pour résoudre les problèmes: la raison devra démontrer qu'une loi ou décision de l'autorité est « contraire à la saine raison ». »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles