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Un haut degré d’intervention publique est-il néfaste à la compétitivité d’une nation ?

Publié le 24/05/2011

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Un haut degré d’intervention publique est-il néfaste à la compétitivité d’une nation ?       Avec la perte de classement de la France pour son PIB au profit de la Chine, la France termine 6ème cette année. On peut alors se poser quelques questions sur son système d’interventions publiques  et sa compétitivité. L’intervention publique se définit par le rôle actif de l’Etat dans la recherche du progrès social et économique. Elle semble influer sur la capacité d’une nation à accroître ou maintenir sa croissance nationalement et internationalement soit à garder sa compétitivité.Cela nous amène à nous demander si une trop forte intervention publique est efficace et bénéfique pour la compétitivité d’un pays ? Quels sont les avantages et les désavantages d’une intervention de l’Etat dans l’économie d’un pays ? Quelles sont les limites de l’Etat providence sur le marché économique ?Dans un premier temps nous verrons que l’intervention publique est bénéfique pour l’ensemble d’une nation et pour sa compétitivité et en un deuxième temps nous nous intéresserons aux problèmes de croissance et de compétitivité qu’entraîne un Etat providence. 1) L’intervention Publiques est bénéfique pour la compétitivité d’une nation. Les « 30 glorieuses » sont l’exemple concret d’un essor de l’économie grâce à l’aide de l’Etat.  La croissance de l’Etat Français était alors de plus de 4,8 % par an, une période faste qui pourrait correspondre aujourd’hui au rêve du fameux carré magique et théorique d’une économie idéale.      I. Un Etat Providence assure l’équilibre du marché et permet l’essor économique d’un pays      1. L’état Providence en cas de crise rehausse l’économie.      C’est après la crise de 1929 que Keynes  décide de créer cette notion de l’Etat Providence le « Wellfare State ». Le but est d’augmenter les dépenses de l’Etat pour ensuite avoir un effet multiplicateur qui a doit alors augmenter la compétitivité d’une nation et par conséquent relancer l’économie du pays. Ainsi la démarche de l’intervention publique est de dépenser plus en redistribuant aux familles et entreprises des prestations, des allocations, subventions pour qu’ils accroissent leur pouvoir d’achat, leur consommation d ‘une part et leurs investissements de l’autre. L’intervention par l’Etat est considérée comme  la seule solution pour résoudre une crise de cette ampleur. Il fut de même pour la crise des chocs pétroliers à la fin des années 1970 et des trente glorieuses. Le rôle de l’Etat providence est d‘assurer l’équilibre des marchés pour veiller à maintenir ou accroître la compétitivité.     2. Il régule le marché permettant plus de justesse      Les entreprises grandes ou PME sont protégés par l’Etat contre les situations de monopole abusif pour éviter la disparition de la concurrence et par cela de la compétitivité entre les différentes entreprises. Les Etats ont le pouvoir de modifier les taux d’intérêts selon la conjoncture économique. Des lois et instituions encadrent ainsi le marché pour son bon fonctionnement.     II. Il assure des garanties aux employés et aux entreprises      1.    Des lois protègent  les salaires et les emplois      Les lois sur la protection des salariés notamment sur le droit du travail garantissent aux employés en France des indemnités en cas de licenciement, une assurance maladie, une retraite. Le SMIC permet également aux employés de travailler et d’être rémunérés décemment et non pas en dessous du seuil fixé. L’intervention publique encadre donc le marché du travail pour plus de respect et éviter l’anarchie. En recours l’intervention publique utilise la justice  pour faire respecter les accords.     2. Si les gens sont motivés alors ils produisent mieux et plus.      Les personnes travaillant avec la sécurité de garder leur emploi sont donc pleinement rassurées et sont alors motivées pour produire. Cette motivation entraîne donc une hausse de la productivité, de l’innovation et par conséquent de la compétitivité. La mise en place de contrat entre l’Etat et les jeunes permet aux jeunes de milieux sociaux difficiles de s’intégrer dans la société, d’accéder à une formation et ensuite de participer à la productivité du pays tout en réduisant les inégalités. L’intervention publique au niveau du chômage avec l’ANPE permet aux chômeurs de retrouver un emploi et d’augmenter et de diversifier les emplois et la productivité également en proposant de nombreux services concurrentiels internationalement et nationalement.     3. Les subventions de l’Etat permettent d’innover et d’être compétitif      De nombreux pays aident des entreprises à investir dans de nouvelles techniques et méthodes dans leur départements « Recherche et Développement ». Ces subventions de l’Etats servent souvent lors de grands projets et permettent alors aux entreprises qui ne possédaient pas ce capital risque de créer et d’entrer en concurrence mondialement en améliorant l’image du pays d’origine. Ces entreprises qui se voient disposer de telles subventions peuvent aussi employer plus de personnes et s’offrir les meilleures techniques pour rester dans le système de la concurrence et innover toujours plus.      On peut voir des projets aérospatiaux comme Ariane ou Airbus qui grâce aux subventions des pays européens rentrent directement en concurrence avec la Nasa ou Boeing. « Des pôles de compétitivité » sont donc financés par les Etats comme les technopoles à Lyon en France baptisé « LYON BIOPOLE ». III. L’Etat met en place de vraies politiques structurelles et conjoncturelles      1. L’Etat investit dans des infrastructures      Comme le montre le document 4 les dépenses en infrastructures ; tels les aéroports et les autoroutes, sont indispensables pour l’économie du pays, les réseaux de communication le sont aussi pour pouvoir répondre à la demande qui est celle de l’accessibilité aujourd’hui. Seul les Etats peuvent se permettent de telles dépenses. Selon ce document la productivité du pays dépend du nombre et de la diversité de ses infrastructures. La compétitivité est donc indissociable des dépenses de l’Etat.   2.  Les pouvoirs publics distribuent des subventions aux  ménages et assurent l’accès à différentes institutions      Les subventions des pouvoir publics comme les allocations de minima sociaux permettent la réinsertion de personne dans le marché du travail et peut permettre l’augmentation de la productivité comme le montre les documents 2 et 5. Ainsi la cohésion et le sentiment d’appartenance à une nation soudée entraînent une hausse de la productivité. Le document 5 souligne même que l’assurance donnée par la Sécurité Sociale engendre chez les personnes le goût du risque et la motivation pour produire plus et mieux.     3. L’éducation accroît la compétitivité  sur le long terme      L’investissement des ministères dans l’éducation et le développement depuis la III ème république a permis la création d’une école gratuite et nationale avec les mêmes programmes et les mêmes égalités de chance. Ce qui  permet à la nation de s’instruire et d’être formée au monde du travail. Une main d’œuvre qualifiée et efficace renforce la compétitivité d’un pays. L’intervention publique détient alors un rôle actif au niveau de l’éducation pour former les futurs employés  au travail. Il s’agit la de politiques structurelles. 2) Cependant l’intervention publique rencontre aujourd’hui de nombreuses difficultés. Cependant depuis la fin des « trente glorieuses » l’Etat providence a beaucoup était contesté par les libéraux, les néo classiques. Ils considèrent que l’intervention publique empêche toute compétitivité au niveau mondial et retardent en effet l’économie du pays. I. Des investissements réduits       1. L ‘Etat providence dépense beaucoup : la dette publique      Les dépenses colossales publiques sont un frein pour l’investissement dans un pays car elles réduisent alors les budgets destinés à faire avancer l’économie. Selon l' Institute for Management Development (IMD) le déficit budgétaire qui s’élève à plus de 61 milliards dollars accumulés par le gouvernement a fait perdre à la France 5 rangs au classement mondial de la compétitivité en 2006  elle se retrouve alors 35ème. Même si le taux de croissance en 2005 était de  +1,4% de croissance cela ne signifie pas qu’elle reste compétitive.      2. Les entreprises doivent donc comme les employés payer beaucoup d’impôts.       Pour rembourser la dette l’Etat providence augmente les prélèvements obligatoires soit les Impôts. Les prélèvements sont très important et se situe à deux niveaux pour les entreprises. Ainsi les entreprises payent des impôts sur leurs locaux et leur production, ainsi que pour leurs employés comme les charges patronales. Le droit du travail protégeant les employés est très coûteux et cela engendre une baisse de l’embauche. Cela crée donc plus de chômage et fait baisser la productivité. Investir devient trop coûteux et la compétitivité est réduite, car il y a moins d’innovations et de productivité. La citation d’Arthur Laffer, « trop d’impôt tue l’impôt » démontre qu’un impôt excessif, décourage l’activité économique et  détruit l’envie d’entreprendre. De même Adam Smith affirme que « l’impôt peut entraver l’industrie du peuple et le détourner de s’adonner […] au travail, qui fournirait de l’occupation et des moyens de subsistance. Ainsi, tandis que d’un côté il oblige le peuple à payer, de l’autre il diminue ou peut-être anéantit quelques-unes des sources qui pourraient le mettre plus aisément dans le cas de le faire » (Adam Smith, Recherches sur la nature et les cause de la richesse des nations, liv. 5, chap. II, sect. 2, « Des impôts », 1776).      3. Les entreprises et capitaux étrangers ne s’y installent pas à cause des impôts.      La France est le 3eme pays le plus cher à vivre pour les entreprises à cause des prélèvements comme nous avons pu le voir ci-dessus. Les investissements étrangers et les capitaux sont donc moins nombreux que dans certains pays mais restent tout de même important vu la part de marché importante avec environ 66 millions de consommateurs. La rigidité du système français s’est traduite dans le refus du CPE le mois dernier. Ce refus de la nouveauté montre l’inadaptation du système a celui de l’ère du libéralisme : la mondialisation. Comment est il possible de continuer de produire tout en étant compétitif sans respecter les nouvelles règles de l’économies actuelle ? Les délocalisations à partir de la France sont donc de plus en plus courantes car les profits recherchés par les entreprises ne correspondent pas à la volonté de l’intervention publique. L’épargne va à l’encontre du système keynésien.      4. Les pays par leur non flexibilité perdent du terrain en matière d’économie      Le refus d’un changement de politique depuis la fin des années 1980 en France laisse comprendre le retard pris par l’Etat providence français par rapport aux autres nations. Les Etats-Unis qui avec Keynes prônait l’interventionnisme sont maintenant loin d’y adhérer et il figure selon le document 6 comme étant le premier pays compétitif ayant le meilleur indice de compétitivité et parallèlement le moins de dépenses publiques. En tête de ce classement on peut remarquer qu’il s’agit des pays qui n’ont pas de grandes dépenses publiques dans leurs pourcentages par rapport au PIB. Ainsi la France était en 2002, 25ème avec une part de 54% des dépenses publiques dans son PIB  et on sait maintenant qu’elle est 35ème en 2006. L’Etat providence par rapport aux nations moins encadrées par l’Etat et les pouvoirs publiques, semble donc être un frein à la compétitivité car il empêche l’investissement et la créativité économique.      De plus l’Etat ne peut avoir la flexibilité et la réactivité d’une entreprise privée et gaspille ainsi des sommes considérables dans des projets qui n’aboutissent pas  nous prendrons comme exemple le Plan Bulle (projet informatique des années 70 en France) II. L’état providence est une barrière à la compétitivité à cause de la réglementation    1. Des taxes trop importantes : douanes export import protectionnisme      L’Etat providence français a fixé trop de contraintes selon les libéraux. Ainsi la politique protectionniste, française serait une véritable barrière à la compétitivité car en interdisant les concurrents d’accéder au marché français les entreprises françaises sont ainsi dénigrées à l’étranger. Les droits de douanes sont très élevés : les coûts d’import hors Union Européenne sont très coûteux. Cela provoque chez les pays défendeurs du libre échange un sentiment d’inégalité et d’injustice. Et peut même aller jusqu’au boycott de produits et par ailleurs entraîne une baisse de compétitivité.      2. Des lois trop intensive et pas assez flexibles      Les lois sur la concurrence fixent des  interdits et des limites aux entreprises, ce qui ne correspond pas forcément aux nouvelles valeurs économiques de la mondialisation. L’implantation des syndicats défendant de vieilles causes au sein des entreprises fait de la France une pays archaïque et esclave de son temps. On peut comparer la situation de la France avec les pays scandinaves qui eux aussi ont des syndicats mais qui rencontre moins de problèmes avec leurs interventions publiques. La protection trop intensive des droits du travail serait elle aussi, un frein pour l’embauche, la productivité et donc principalement pour la compétitivité. La rigidité et les politiques budgétaires austères de la France seraient responsables de cette chute de croissance.      La régulation du marché du travail est trop excessive  et l’intervention publiques est considérée comme toujours trop importante, certains affirment même que l’on ne devrait pas toucher au taux d’intérêts. En effet les états régulent le marché pour éviter l’inflation relancer ou réduire l’investissement grâce aux taux d’intérêts ce qui va contre le principe de la « main invisible ». III. Inefficacité du système :    1. Une bureaucratie et des dettes trop lourdes   Le système de l’Etat providence est trop complexe et l’on accuse la bureaucratie d’être trop lourde et la dette budgétaire trop importante.   2. Des aides de l’Etat inutile et inefficace pour les entreprises:   L’argent investit dans des entreprises n’est pas toujours rentables et les travaux publiques pas toujours utiles, des dépenses gigantesques pourrait être évitées et utilisées pour des projets plus importants. Ainsi des dépenses énormes pour construire des ronds-points à des endroits déserts ne sont pas rentables et ne profite pas à la compétitivité du pays. De plus les nationalisations empêchent la concurrence ou réduisent l’esprit compétitif, on prendra pour exemple le nombre de grève et les pertes d’argent révélées dans avec l’affaire de la SNCM  qui malgré toutes ces aides n’arrive pas à concurrencer une société substituables non subventionnées, appelée « Corsica Feries » et qui elle, arrive à avoir un bon chiffre d’affaire. L’esprit de débrouillardise n’est pas assez répandu en France car l’on attend trop de l’Etat.      3. Une aide trop intensive des pouvoirs publics engendre l’assistanat   Beaucoup de personnes à la question « Que voulez vous faire plus tard ? » Répondent vouloir être fonctionnaires, l’envie d’entreprendre disparaît peu à peu. La motivation  et l’envie d’être productif et compétitif disparaissent. La mondialisation et le retard que prend la France démoralisent l’économie. Les français sont trop aidés et subventionnés par l’état, ils profitent du système. Les subventions de l’Etat entraîne parfois la fraude fiscale et une démotivation des citoyens : Pourquoi travailler quand on peut subvenir à ses besoins avec des allocations diverses ? Cet assistanat réduit  l’initiative personnelle et la compétition. La France face aux autres pays  européen comme l’Angleterre ou l’Allemagne est en retard sur des réformes que l’Etat continu de remettre au lendemain. La compétitivité d’une nation dépend donc du degré d’intervention, le keynésianisme s’est montré d’un grand secours lors des crises du 20 ème siècle, mais semble  cependant un peu inadapté à une économie ouverte. On remarque ainsi que les pays plus libéraux sont en haut des classements de compétitivité. Les limites de l’Etat providence se manifesteraient donc dans une baisse la productivité et  de la compétitivité. La solution serai-elle de réformer le système et/ou d’en inventer un autre ? Pour le moment la meilleure manière reste de trouver un juste milieu entre modernité et archaïsme.

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