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Un philosophe doit-il s'engager politiquement ?

Publié le 20/03/2005

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D. L'inaction est inacceptable Hannah Arendt a montré que l'une des causes qui avaient permis au totalitarisme de se développer en Europe était le désengagement des philosophes, leur prédilection pour une vie contemplative plutôt que pour une vie active et militante. Forts de cette leçon, certains philosophes médiatiques prennent aujourd'hui la parole pour dénoncer les injustices qui sont commises dans le monde. 2. Vie politique et contemplation philosophique, deux univers étrangers l'un à l'autreA. Sous peine de périr, la philosophie doit au contraire jouir d'un véritable statut d'extraterritorialité à l'égard des querelles politiques. Sa pratique exige en effet du temps et de la liberté que la vie politique, domaine par excellence de l'urgence, est incapable de lui accorder. De plus, les convictions politiques varient selon une conjoncture contingente. Au contraire, le philosophe a pour tâche d'atteindre des principes nécessaires et éternels. Il ne doit donc pas s'engager, selon Plotin (Ennéade, II, 9), dans les affaires de la cité.

La philosophie est une passion inutile si elle ne débouche pas sur un engagement concret. Le propre de la philosophie est de transformer le monde grâce à la force des idées. Marx et Sartre incarnent ce désir de transformation sociale. Mais, le but de la philosophie est la vérité et non le pragmatisme politique. Un philosophe engagé est un philosophe prisonnier de ses idéologies et ses opinions politiques.

  • I) Un philosophe doit s'engager politiquement.

a) La philosophie a un versant politique. b) Le philosophe doit s'engager. c) L'indifférence est inacceptable face aux injustices.

  • II) Le philosophe n'est pas compatible avec l'engagement politique.

a) L'idéologie aveugle le philosophe. b) Le philosophe doit prendre du recul. c) Le philosophe doit rester critique.

.../...

« présentée à Paris au Pavillon républicain de l'Exposition internationale, est significatif.

Le tableau montre à uneopinion (peu désireuse d'ouvrir les yeux en 1937) l'horreur de la guerre d'Espagne.

Ces corps éclatés, ces membresque semble disproportionner la douleur, cette mêlée enfin d'où l'on ne distingue plus les hommes des bêtes, rendentsensible la détresse d'un peuple.

Au-delà du bombardement du petit village espagnol, c'est l'atrocité de tout unsiècle qui est représentée, un siècle « noir et gris ». ...

qui dévoile le monde.Bien sûr, une oeuvre est engagée lorsqu'elle exprime un parti pris et s'intègre dans une lettre ouvertement menéepar son auteur.

Mais cette perception de l'art engagé est beaucoup trop restrictive.

Elle feint d'ignorer que touteoeuvre est un acte de dévoilement du réel et que l'artiste ne ressemble pas à Zeuxis, ce peintre grec quireprésentait de façon si réaliste les grains de raisin sur ses fresques que les pigeons venaient s'y briser le bec.

Il n'ya pas d'oeuvre qui ne trouve sa satisfaction dans un engagement par rapport au contexte qui l'a vu naître.

C'estque, en retournant la perspective, « la littérature (l'art) d'une époque, c'est l'époque digérée par sa littérature (sonart) », comme le confia Sartre à Madeleine Chapsal.

L'engagement apparaît comme ce mécanisme de digestion,d'appropriation du réel, « biologiquement » indispensable à une oeuvre d'art !C'est la raison pour laquelle les artistesont toujours été les premières victimes de la répression.

Créant librement de nouvelles réalités, ils vontnécessairement à contre-courant de ce qui prive l'homme de liberté. D.

L'inaction est inacceptableHannah Arendt a montré que l'une des causes qui avaient permis au totalitarisme de se développer en Europe étaitle désengagement des philosophes, leur prédilection pour une vie contemplative plutôt que pour une vie active etmilitante.

Forts de cette leçon, certains philosophes médiatiques prennent aujourd'hui la parole pour dénoncer lesinjustices qui sont commises dans le monde. 2.

Vie politique et contemplation philosophique, deux univers étrangers l'un à l'autre A.

Sous peine de périr, la philosophie doit au contraire jouir d'un véritable statut d'extraterritorialité à l'égard desquerelles politiques.

Sa pratique exige en effet du temps et de la liberté que la vie politique, domaine par excellencede l'urgence, est incapable de lui accorder.

De plus, les convictions politiques varient selon une conjoncturecontingente.

Au contraire, le philosophe a pour tâche d'atteindre des principes nécessaires et éternels.

Il ne doitdonc pas s'engager, selon Plotin (Ennéade, II, 9), dans les affaires de la cité. B.

La philosophie rend celui qui l'étudie inapte à comprendre la « réalitéeffective » de la vie politique, selon Machiavel (Le Prince, chapitre XV).

Dèsqu'il se mêle de politique, le philosophe se contente d'utopies et dedéclarations morales.

Il est incapable de préserver la cité de ses ennemis.Philosopher en politique est le plus sûr moyen de nuire à sa propre cité.Il est pourtant fort simpliste d'opposer ainsi la cité réelle à la « République desPhilosophes ». 3.

La philosophie politique : une réflexion nécessaire à l'engagement. A.

À vrai dire, le philosophe est toujours déjà impliqué dans la vie politique ilvote, fait des recours en justice ou reçoit un salaire.

Mais surtout, lapossibilité même de pratiquer la philosophie est garantie par l'existence d'unordre politique respectant la liberté.

Le philosophe est donc nécessairementengagé dans la défense de cette liberté. B.

La politique n'est pas seulement la condition nécessaire mais insuffisantede la réflexion philosophique.

Elles sont liées de façon encore plus étroitedans la philosophie politique.

Celle-ci s'efforce de prendre en compte laparticularité de son objet sans renoncer à le juger et à le critiquer SUPPLEMENT : « Tant que les philosophes ne seront pas rois dans lescités, ou que ceux qu'on appelle aujourd'hui rois et souverains ne seront pas vraiment et sérieusement philosophes [...] il n'y aura de cesse aux maux des cités, ni, ce mesemble, à ceux du genre humain.

» Ainsi que le rappelle Léo Strauss en tête de son ouvrage « La cité et l'homme », la tradition tient Socrate pour lefondateur véritable de la philosophie politique.

Cicéron aurait dit de lui qu'il « fut le premier à faire descendre laphilosophie du ciel pour l'établir dans les cités, pour l'introduire également dans les foyers, et pour l'obliger à fairedes recherches sur la vie et les manières des hommes aussi bien que sur le bien et le mal ».

en ce sens, il n'est pasd'histoire de la pensée politique qui ne doive commencer avec ce livre majeur que constitue la « République ».Rédigé par Platon, ce livre expose la conception de la justice de Socrate.

Tout y est présenté sous la formehabituelle mais hautement complexe du dialogue.

Répondant aux questions de ses interlocuteurs, Socrate développe. »

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