Devoir de Philosophie

Une connaissance objective de la société est-elle possible ?

Publié le 13/09/2018

Extrait du document

■ Analyse du sujet

 

— On ne peut ici prendre le terme « objet » que dans une acception métaphorique, faute de quoi la réponse est évidente : il est impossible de considérer une société dans son ensemble comme un objet.

 

— L’existence de la sociologie comme « science » ne permet pas de répondre de façon spontanément positive : ce qui est précisément en cause, c’est la capacité de la sociologie à apporter une connaissance.

 

— Quels obstacles à la connaissance pouvez-vous mettre en valeur ? L' « objectivité » est-elle possible (même en prenant le terme dans un sens peu exigeant), dès lors que l’esprit qui cherche à connaître fait lui-même partie d’une société (la même que celle qu’il veut connaître, ou une autre) ?

 

■ Pièges à éviter

 

— Le sujet concerne aussi bien la connaissance des sociétés occidentales (sociologie) que celle des sociétés autres (ethnologie). Il convient de ne négliger aucun de ces cas.

 

— Si l’on choisit de répondre négativement, on ne doit pas oublier de signaler les apports positifs que l’on peut attendre des tentatives pour connaître une société.

 

— Quelles sont les conséquences classiques de la connaissance ? Si l’on constate qu’ils apparaissent, au moins partiellement, à propos d’une société (par exemple, il y a des applications de la sociologie dans les techniques de vente ou la publicité), on devra s’efforcer de trouver des critères supplémentaires pour caractériser le savoir que 1 ’on peut avoir sur une société (par exemple, la capacité à prévoir ou à résoudre les crises sociales).

■ Plan

 

Introduction

 

I. La société comme objet de connaissance

 

II. La connaissance et ses applications

 

III. Connaissance ou idéologie ? Conclusion

« CORRIGÉ [I ntroduction] Ce qui distingue les sciences humaines de la philosophie, c'est leur volonté de formuler des vérités scientifiques sur ce qu'elles entreprennent de connaître -vérités qui se distingueraient clairement des discours des philosophes, tout englués de postulats métaphysiques implicites et néces­ sairement intégrés dans des «systèmes » dont la qualité première n'est certainement pas la scientificité.

Il est toutefois important de vérifier si une telle approche scientifique est possible à propos de ce que les sciences humaines entreprennent de connaître.

Puisque certaines de ces sciences veulent connaître la société, la première question à poser concerne la défi­ nition de leur «objet >> de connaissance.

En d'autres termes : la société peut-elle être, au sens strict, objet de connaissance ? [1.

La socié té comme objet de connais sance] Lors de sa constitution, la sociologie a pris soin d'élaborer des méthodes qui lui soient propres et qui garantissent le caractère scienti­ fi que de ses recherches.

Lorsque Durkheim publie en 1895 son ouvrage sur Les Règles de la méthode sociologique, c'est bien cet objectif qu'il entend remplir ; mais sa célèbre formule, selon laquelle il s'agit de consi­ dérer « les faits sociaux comme des choses >>, est d'abord remarquable par son ambiguïté : elle n'aff irme pas que les faits sociaux sont bien des choses, qu'il serait dès lors possible d'objectiver sans difficulté, mais elle suggère que l'on peut les traiter comme s'il s' agissait de choses, afin d'en permettre une approche plus stricte.

Cela réserve la possibilité d'un écart signif icatif entre la ordinaire et le .

Il n'en reste pas moins que la méthode durkheimienne, qui utilise le traitement statis­ tique des données, repère des caractères extérieurs que 1 'on doit retrouver dans n'importe quel fait social et s'é loigne de toute explication supposant une transparence des faits en même temps que du recours à des interpréta­ tions psychologiques.

Antérieurement à Durkheim, Auguste Comte avait défini deux axes possibles pour la recherche sociologique : soit qu'el le repère les formes et structures des différentes sociétés (sociologie statique), soit qu'elle étudie les changements internes à une société (sociologie dynamique).

Mais Comte, en raison même de sa situation historique, a tendance à privilégier la recherche de nouveaux équilibres dans une société qui lui appara ît bou­ leversée par les conséquences de la Révolution : la tâche du sociologue est alors de repérer des valeurs qui puissent rassembler.

Durkheim fait preuve d'u n souci comparable pour les faits susceptibles d'aller dans le sens de la. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles