Une institutrice demande au maire d'une ville la direction, devenue vacante, de l'école communale, et lui expose le plan d'éducation, les méthodes qu'elle se propose de mettre en pratique, ainsi que les matières d'enseignement qu'elle a le projet d'introduire dans la maison. Elle aura soin de faire ressortir quelles sont les parties du programme sur lesquelles elle se propose d'insister avec le plus de soin, dans l'intérêt à la fois moral et matériel de l'avenir de ses élèves.

« RELATIFS A LA TENUE D'UNE ÉCOLE.

25 pièces ne pourraient suffire pour vous faire bien con­ naître celle qui ose solliciter une telle marque de con­ fiance, et je prends la liberté de vous exposer ici le plan d'éducation et les méthodes d'enseignement que je compte introduire dans les classes, si j'ai le bon­ heur de réussir dans ma demande.

La ville que vous administrez, monsieur le maire, est une ville essentiellement industrielle, et les jeunes filles qui fréquentent l'école doivent être élevées pour être de bonnes et honnêtes ouvrières.

Mon premier soin serait donc de leur donner les principes d'une morale d'autant plus sûre, qu'elle s'appuierait sur une instruction religieuse solide; car ce n'est que dans la religion qu'elles peuvent trouver une protection suffisante contre les dangers et les piéges de toutes sortes qui entoureront leur jeunesse.

Pour y réussir, il faut leur faire aimer d'abord l'étude; j'aurais donc recours aux méthodes les plus attrayantes et les plus simples.

Le mode simultané me paraît sous ce rapport devoir être préféré, si l'on tient compte du nombre des enfants; mais pour certaines branches d'enseignement, je ne serais pas éloignée de combiner avec ses procé­ dés ceux du mode mutuel, qui stimulent l'émulation et tiennent continuellement en haleine l'ardeur des élè· ves.

Mon programme est tout tracé par la loi, et si j'ajoutais quelques éléments à ceux qui sont obli­ gatoires, ce seraient ceux du dessin et de la comp­ tabilité.

Les jeunes filles intelligentes et laborieuses, qui un jour voudraient s'élever au-dessus de la mo­ deste condition d'ouvrières, pourraient, à l'aide de 2. »