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UNE SOCIETE PEUT-ELLE SE PASSER DE RELIGION ?

Publié le 05/12/2010

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Eléments d'analyse du sujet :

 

- une société n'est pas "les hommes" : tout ce qui concernerait le sens de la religion pour l'individu dans la sphère privée est HORS-SUJET. Une société est une communauté d'hommes reliés entre eux par un vivre ensemble, des coutumes et des pratiques, mais aussi des idées et valeurs communes.

 

-Le sujet porte sur "une société" et non " la société" : cette formulation nous invite à interroger la diversité de ce qui peut fonder ce vivre ensemble (les intérêts égoïstes, économiques, des valeurs, des pratiques communes...)

 

-peut-elle peut signifier est-ce possible ? (une société sans religion commune est-elle solide, qu'est-ce qui fait le lien social ?) ou est-ce souhaitable ? (ne faut-il pas qu'une société puisse se passer de religion pour pouvoir vivre en paix, pour pouvoir être légitime . . . ?) 

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« C'est ce qu'affirme Machiavel, il pense que l'absence de religion entrainerait la destruction du lien social et de lamorale.

La morale est importante dans toutes les sociétés, elle permet à la société d'accomplir son rôle puisque lesinstincts des individus sont régis par la morale qui leur donne un comportement uniforme.

La morale sert donc lesintérêts de la communauté sociale.

De plus, la religion a un rôle fondamental dans la psychologie des individus, ellepermet de répondre à leurs questions existentielles, qui portent sur l'origine du monde, sur la vie ou la mort.

Lareligion explique la formation du monde, tente d'éclairer l'Homme sur ses origines et de le rassurer face à la mort ensupposant l'existence d'un au-delà.

La religion permet ainsi de légitimer la société.

De plus, elle répond à la détressedes individus, aux dommages causés par la société humaine et elle a une fonction protectrice.

Ceci permetd'expliquer le fait que la religion soit toujours présente, puisque les Hommes se posent toujours des questions liées al'existence et que la détresse est indissociable des sociétés humaines. Bergson pense que société est religion sont indissociables.

Effectivement, il affirme « qu'il n'y a jamais eu desociétés sans religion ».

Selon lui, la religion est la seule garantie du lien social que pourrait compromettrel'intelligence.

Bergson distingue deux types de religions : la religion dynamique qui correspond au mysticisme dans saforme la plus accomplie et la religion statique qui a une fonction essentiellement sociale et pratique.

Elle est donc« ce qui doit combler, chez les êtres doués de réflexion, un déficit éventuel de l'attachement à la vie », Bergson luidonne ainsi un rôle central.

La religion statique installe ici un ordre qui est une triple assurance pour l'Homme.

Toutd'abord, il s'agit d'une assurance contre la désorganisation : les interdits, les tabous qu'elle impose servent lesintérêts de la communauté sociale.

Puis, la religion permet une assurance contre la dépression, en effet l'homme,étant un être intelligent, sait qu'il va mourir.

En affirmant la continuation de la vie après la mort, elle permet derassurer les individus face à la peur de la mort.

Et enfin, la religion assure contre l'imprévisibilité, elle vise àencourager l'Homme dans ses entreprises en lui affirmant qu'il peut se rendre maître de l'imprévisible, prédire l'avenirgrâce aux procédés divination.

Bergson conçoit la religion comme l'élément, l'institution qui permet d'organiser etrésoudre tous les problèmes que pose une société humaine, elle est donc nécessaire.

Max Weber montre lui aussil'importance de religion comme élément fondateur d'une société.

A travers son œuvre « De l'éthique protestante etde l'esprit du capitalisme », il a montré que la religion protestante est en grande partie à l'origine de l'apparition de lasociété capitaliste. Rousseau ne doute pas non plus de l'importance de la religion dans la société mais il pose néanmoins certainesconditions.

De ce fait, il distingue trois types de religions.

D'une part la « religion de l'homme » qui est basée surl'universalité du genre humain et qui est défavorable à la cité puisqu'elle détourne l'action de l'homme vers lespréoccupations de l'au-delà.

D'autre part, la « religion du citoyen » liée a une cité particulière ce qui rend lespeuples intolérants entre eux et provoque ainsi des conflits, elle repose en plus sur le mensonge présente dans lecontenu trop absurde des mythes.

Et enfin, la « religion du prêtre » qui dirige l'action humaine vers des devoirscontradictoires.

Rousseau tente un compromis entre ces différents types de religions en prônant une religion quel'on pourrait qualifiée de minimale.

Elle présenterait tout d'abord un caractère universel tout en maintenant lacohésion de l'ordre social.

De ce fait, cette religion inciterait les citoyens à respecter les lois en prônantl'immortalité, la providence mais aussi le statut sacré du contrat social et des lois.

De plus cette « religion civile »serait tournée vers une tolérance religieuse sans faille.

Rousseau nous montre donc qu'une « bonne » religion permetde répondre à toutes les questions qui émergent de la société autant d'un point de vue existentiel que politique. Ainsi la religion paraît être nécessaire à la société au niveau de son organisation mais elle permet aussi de répondreaux problèmes que pose toute société humaine.

Néanmoins, la religion peut également être l'instrument du despoteet ainsi avoir une fonction aliénante pour l'Homme, c'est pourquoi nous allons qu'une société ne peut êtreparfaitement accomplie et libre que si elle dépourvue de religion. Selon certains, la religion n'est absolument pas nécessaire et paraît même superficielle.

C'est par exemple le cas deKant, pour qui la religion est simplement « la connaissance de tous nos devoirs comme commandements divins ».

Lareligion sert donc uniquement a donner une dimension supérieure à la condition humaine aux lois et aux règlesimposées par la société.

Elle permet donc de donner une légitimité à ces lois et règles, une légitimité qui est ainsiimpossible a remettre en question.

De nombreux philosophes dénoncent la religion comme un agrégat de conceptionsirrationnelles, sans valeur, et que le développement de la science ou de la philosophie permet de dépasser.

De plus,la religion serait aussi basée sur l'ignorance et la peur.

Dans ces conditions, il est impossible de considérer la religioncomme indispensable, nécessaire a la société et à son organisation.

Il s'agit ici d'un élément superficiel. D'autres considèrent la religion comme un danger, comme un élément opprimant qui empêche la société d'êtrepleinement société.

C'est ce que montre Feuerbach qui fait de la religion une aliénation de la société humaine.

Poursa part Marx dénonce la religion comme « opium du peuple ».

Elle console les hommes de leur misère en leur faisantespérer un au-delà meilleur, mais elle ne fait que masquer cette misère.

La religion est donc l'expression de lacréature opprimée par les inégalités sociales, opprimer dans le sens où la religion, en faisant espérer une autremonde meilleur, détourne l'action de l'individu qui est de lutter pour combattre les inégalités.

La religion est donc uneentrave à l'accomplissement de la société qui doit faire disparaître les inégalités par la lutte et non pas les légitimer .En effet selon Marx, la religion justifie moralement l'ordre social en nous faisant croire que le fondement de l'Etat etde la société est théologique.

En dehors de cette considération, Marx ne croit pas en la religion comme élémentnécessaire dans la mesure où dans une société sans inégalités, il n'y a pas besoin de religion puisqu'elle n'existe quepour justifier ou pour faire supporter les inégalités.

Dans une autre mesure, Nietzche s'oppose à la religion qu'ilconsidère comme un outils despotique : « Le gouvernement absolue et le maintient vigilant de la religion vontnécessairement de compagnie ».

Ainsi la religion, qui suppose une éducation idéologique, peut servir à perpétuer unedomination politique despotique.

Ainsi la religion n'est pas nécessaire dans une société démocratique.. »

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