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Une société sans conflits est-elle possible ? Est-elle souhaitable ?

Publié le 17/01/2022

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Mais son travail intensifie son activité et de nouveau il se consume. Chaque création dans laquelle il avait trouvé sa jouissance s'oppose de nouveau à lui comme une nouvelle matière qui exige d'être oeuvrée. Ce qu'était son oeuvre devient ainsi matériau que son travail doit transformer en une oeuvre nouvelle. »Dans cette dialectique ou ce travail du négatif, l'Esprit, tel le Phénix qui renaît de ses cendres, se dresse chaque fois plus fort et plus clair. Il se dresse contre lui-même, consume la forme qu'il s'était donnée, pour s'élever à une forme nouvelle, plus élevée. De même que le Fils de Dieu fut jeté « dans le temps, soumis au jugement, mourant dans la douleur de la négativité », pour ressusciter comme « Esprit éternel, mais vivant et présent dans le monde », de même l'Absolu doit se vouer à la finitude et à l'éphémère pour se réaliser dans sa vérité et dans sa certitude.Dès lors, ce n'est pas en vain que les individus et les peuples sont sacrifiés. On comprend aussi que les passions sont, sans le savoir, au service de ce qui les dépasse, de la fin dernière de l'histoire: la réalisation de l'Esprit ou de Dieu. Chaque homme, dans la vie, cherche à atteindre ses propres buts, cache sous des grands mots des actions égoïstes et tâche de tirer son épingle du jeu. Et la passion, ce n'est jamais que l'activité humaine commandée par des intérêts égoïstes et dans laquelle l'homme met toute l'énergie de son vouloir et de son caractère, en sacrifiant à ses fins particulières et actuelles toutes les autres fins qu'il pourrait se donner:« Pour moi, l'activité humaine en général dérive d'intérêts particuliers, de fins spéciales ou, si l'on veut, d'intentions égoïstes, en ce sens que l'homme met toute l'énergie de sa volonté et de son caractère au service de ses buts en leur sacrifiant tout ce qui pourrait être un autre but, ou plutôt en leur sacrifiant tout le reste.

« VOCABULAIRE: CONFLIT (n.

m.) Violente opposition matérielle (conflit social), morale (conflit des devoirs) ou rationnelle (KANT : conflit de la raison avec elle-même) ; contrairement à la concurrence, le conflit suppose divergence de but entre lesprotagonistes. POSSIBLE: faisable, réalisable; le possible, c'est ce qu'on peut faire, ce que l'on a le pouvoir, la puissance de faire. Société : association d'individus qui constitue le milieu où chacun s'intègre.

Toute espèce vivante est plus ou moins sociale ; mais tandis que les sociétés animales sont naturelles et gouvernées par l'instinct, les sociétéshumaines, organisées selon des institutions mobiles, véhiculent une culture. Souhaitable: qui peut être voulu, désiré, recherché. Le sujet distingue nettement deux questions, qu'il faut traiter distinctement, mais sans en laisser une de côté.

Onveillera à ne pas envisager la question des conflits humains dans l'abstrait, mais toujours en se demandant quellepeut être la nature de ces conflits réels actuels pour tenter d'en comprendre le destin.

Les deux questions peuventse rejoindre dans une réflexion sur le caractère nécessaire (en tous les sens de ce mot) des conflits au sein de lasociété.Une société sans violence est désirable.

Mais, ce sont les inégalités de ressources et de jouissance qui engendrentla violence.

Faudrait-il alors concevoir une société dans laquelle tout serait distribué et où il n'y aurait donc plus rienà conquérir? Le risque est la torpeur des individus et, à terme la décadence. [Une société heureuse et juste est une société sans conflits.

Tous les gouvernements tentent d'établir lapaix et la justice sociales.

Les individus peuvent éviter les conflits en se soumettant à la volonté généraleet en oeuvrant pour le bien commun.

La société sans classes mettra fin aux conflits en supprimant les inégalités.

Le but de tout bon gouvernement est de résoudre les conflits.] La volonté générale doit s'imposerPour les théoriciens de la volonté générale, comme Rousseau, unesociété sans conflits est concevable.

Elle est d'ailleurs la seule sociétéauthentiquement juste.

Les conflits, en effet, proviennent de ce queles individus sont naturellement égoïstes et défendent leurs intérêtsavant l'intérêt général. Le problème de la création de l'Etat légitime peut donc s'énoncer ainsi :« Trouver une forme d'association qui défende et protège de toute laforce commune la personne et les biens de chaque associé, et parlaquelle chacun s'unissant à tous n'obéisse pourtant qu'à lui-même etreste aussi libre qu'auparavant. » Or, comment créer des lois et n'obéir à personne ? La réponse deRousseau est apparemment simple : « Le peuple soumis aux lois doit en être l'auteur. » Chaque individu promet d'obéir à la « volonté générale ».

La « volonté générale » est ce qu'il y a de commun dans toutes les volontés.

Par exemple, au moment où un groupe d'individus veut s'associer, il existeen chacun de ses futurs membres une volonté commune : créer cetteassociation, quelles que soient par ailleurs leurs volontés particulières et différentes, singulières.

En promettant d'obéir à la « volonté générale », je ne promets en fait que d'obéir à moi-même, qu'à une partie de ma volonté, qui se trouve coïncider avec celle des autres.

Sans doute, enobéissant à la « volonté générale », ne réaliserai-je pas toutes mes volontés, je ne satisferai pas tous mes intérêts.

Mais je me réaliserai que ce que je veux, que mes intérêts.

En aucun cas je ne serai soumis à lavolonté d'un autre.

Bref, je resterai libre. « Tant que les sujets ne sont soumis qu'à de telles conventions, ils n'obéissent à personne, mais seulement à. »

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