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VOYAGE AU BOUT DE LA NUIT. Louis-Ferdinand Céline (résumé)

Publié le 11/09/2016

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Ses yeux sont imperméables à la poudre. Pareil à son Ferdinand qui, souvent faible, n’est jamais dupe, il dépiste avec un flair infaillible la mesquinerie, le calcul égoïste, l’avarice, la ruse. Il fouine, dégotte le linge sale, l’étale. Mais malgré les peu ragoûtantes vérités qu’il nous fourre sous le nez, il n’est jamais odieux ou insupportable, contrairement à ce que parfois, par puritanisme ou pour toute autre raison, on a très injustement dit de lui. Sa tendresse et son humanité le sauvent de l’écueil où son pessimisme grognon risquait de l’entraîner. Il s’indigne, il geint, il pousse des cris d’écorché vif, mais il n’en est que plus impuissant à cacher un fond d’affection déçue, une sympathie presque physique pour les êtres. Il n’a pas ce recul hautain des juges, cette superbe des philosophes qui, pelotonnés au plus douillet d’une tour d’ivoire rembourrée de livres, cisèlent en formules glacées de nobles réquisitoires, bons pour Dieu et le jugement dernier. Non. Son sang est le même que celui des Henrouille, de Robinson. Sa sueur n’a pas meilleur goût. Leur rêve d’une petite vie tranquille est aussi le sien. Il est non seulement capable, mais plein de tendresse. Avec ces gens, il la cache, justement pour défendre sa tranquillité. Avec les femmes, il la contient, parce qu’il voit en elles, Molly excepté, de petites garces futiles et dures dont il n’aime que la grâce et la vitalité, qualités qui n’éveillent en lui qu’une espèce de camaraderie assez animale. Mais dès qu’il est sûr qu’on ne profitera pas de ses élans pour l’exploiter, il ne s’en laisse aller que plus entièrement. Faute de trouver l’innocence absolue, il s’attache à l’innocence relative des enfants et des animaux. Cela nous vaut des pages pures, bouleversantes, comme celles où il relate les vains et fervents efforts qu’il fit pour arracher le petit 

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