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Y a-t-il des guerres justes ?

Publié le 28/01/2004

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Le concept de « guerres justes « semble de plus en plus utilisé pour justifier une intervention militaire lorsque l’on s’estime dans son bon droit. Or la guerre est essentiellement un effet de la violence, c’est-à-dire de la force brute et destructrice. La justice quant à elle définie comme un idéal supérieur moral, une norme du droit. Il semble donc que parler de guerre juste soit un véritable paradoxe voire une antinomie. Pourtant, à regarder l’histoire, il semble bien que cette guerre soit légitime et promeuve des normes universelles donc justes. Il s’agit donc d’étudier le sens, la valeur et le fondement de cette expression.
En guise d'introduction, il serait tout d'abord utile de distinguer « juste « de « légitime «. Ce qui est juste, c'est ce qui est conforme à la justice, à l'équité, mesuré et proportionné. Ce qui est légitime, c'est ce qui est fondé en droit, ce qui est juridiquement fondé, consacré par la loi ou reconnu conforme au droit.
Cependant, comment parler de « guerre juste « quand les deux termes semblent avoir une connotation opposée?
Selon l’article 2 § 4 de la Charte des Nations Unies : « les membres de l'Organisation s’abstiennent dans leurs relations internationales, de recourir à la menace ou à l’emploi de la force, soit contre l’intégrité territoriale ou l’indépendance politique de tout État, soit de toute autre manière incompatible avec les buts des Nations Unies «. Ainsi l'idée de guerre, tant dans son acceptation commune que dans le droit, tend à être rejetée. C'est ce à quoi se sont employées nombre d'organisations internationales, en particulier depuis la fin de la seconde guerre mondiale.
 
  • I- La reconnaissance d'un recours possible à la force.
1)     Doctrine classique et réadaptation à l'époque actuelle. 2)     Acceptation du recours à la force par la Charte des Nations Unies.
  • II- « La justice dans la guerre «, ou comment la rendre moralement acceptable?
1) La guerre est juste si les moyens sont justes: le respect du droit humanitaire.           2) La conditionnalité de la « justice internationale « : une guerre, même juste, doit être légitimée par la Communauté internationale .


« Si il apparaît que la guerre est un phénomène impossible à éradiquer, on tente de l'humaniser.

Tout d'abord la Chartedes Nations Unies pose comme préalable l'importance et l'obligation d'une réponse proportionnelle à l'attaque, dansle cas de la légitime défense.

Une guerre n'est juste que si les maux de la guerre ne sont pas disproportionnés parrapport aux objectifs visés et à condition de ne pas provoquer durant le conflit plus de mal qu'on ne prétend enéviter.

L'exigence de proportionnalité concerne également les moyens employés pour mener une guerre.

Ainsi,lorsqu'un État réagi à une agression d'un autre État, si ce dernier a lancé son attaque avec des armes ditesconventionnelles, l'exigence de proportionnalité implique que le second ne ripostera pas en usant d'armes spécialescomme les armes bactériologiques, chimiques ou nucléaires. Une guerre juste est une guerre humaine et sans excès, la violence ne doit répondre qu'à une juste nécessité.

C'estle but du droit international humanitaire d'encadrer le déroulement des hostilités.

Il se constitue notamment desConventions de la Haye de 1899 et 1907 ainsi que des Conventions de Genève de 1949 et de ses Protocoles de1977.

Ce droit ne vise pas réellement à empêcher les guerres, mais à en limiter l'étendue et l'horreur. 2) La conditionnalité de la « justice internationale » : une guerre, même juste, doit être légitimée par la Communauté internationale . Avant d'en arriver à une situation extrême où il n'y a plus aucune solution possible à un problème, le simple senscommun commande de rechercher une solution amiable à un litige.

Les parties doivent par la discussion essayer detrouver un compromis, la guerre ne peut être que la solution extrême.

On va d'abord passer par un stade derecherche de règlement pacifique du conflit.

En cas d'échec, et avant le recours à la force, il faut passer par ce quel'on appelle « la qualification du conflit selon l'art.

39 de la Charte des NU ».

La dernière étape, serait de fait lalégitimation de la guerre par les NU, de manière explicite, par laquelle elle autorise les États à intervenir.

Sans lalégitimation de la part du Conseil de Sécurité, toute action entreprise est considérée comme injuste, illégitime.

Maisle monopole revient au Conseil de Sécurité, qui peut décider de la légitimité ou non d'une guerre, de la possibilité ounon de recourir à la force, d'envoyer des troupes ... Ainsi si la doctrine de la guerre juste pose des postulats à son existence (postulats qui concernentprincipalement les causes et objets de la guerre), on se rend compte que la notion de guerre juste peut revêtir uneacceptation plus large en considérant l'idée de « justice dans la guerre », à savoir l'importance du droit humanitaire,et le rôle éminent de l'Organisation des Nations Unies, qui d'une part surveillent, gèrent et tentent au mieux derégler les conflits, tout en leur accordant ou non une légitimité.

Si la guerre doit être juste, elle doit tout autantsinon plus être légitime, et c'est l'ONU qui se doit d'en être le garant. "La raison [...] énonce en nous son veto irrésistible : il ne doit y avoiraucune guerre ; ni celle entre toi et moi dans l'état de nature, ni celleentre nous en tant qu'États, qui bien qu'ils se trouvent intérieurementdans un état légal, sont cependant extérieurement (dans leur rapportréciproque) dans un état dépourvu de lois — car ce n'est pas ainsi quechacun doit chercher son droit.

Aussi la question n'est plus de savoir sila paix perpétuelle est quelque chose de réel ou si ce n'est qu'unechimère et si nous ne nous trompons pas dans notre jugementthéorique, quand nous admettons le premier cas, mais nous devonsagir comme si la chose qui peut-être ne sera pas devrait être, et envue de sa fondation établir la constitution [...] qui vous semble la pluscapable d'y mener et de mettre fin à la conduite de la guerre dépourvue de salut vers laquelle tous les États sans exception ontjusqu'à maintenant dirigé leurs préparatifs intérieurs, comme vers leurfin suprême.

Et si notre fin, en ce qui concerne sa réalisation, demeuretoujours un voeu pieux, nous ne nous trompons certainement pas enadmettant la maxime d'y travailler sans relâche, puisqu'elle est undevoir.

" KANT. Introduction L'histoire n'est-elle que le spectacle désolant d'une succession de massacresprouvant la nature profondément mauvaise de l'homme et le caractère utopique de tout projet de paix ?Pour Kant , il ne s'agit pas de nier les événements mais d'affirmer l'autonomie d'une raison pratique pure qui témoigne de la moralité humaine.Avec ce texte extrait de la Métaphysique des moeurs, Kant montre que la paix est un idéal auquel il ne faut pas. »

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